dernier numéro de décembre - ALBA

EAV
École des Arts Visuels
Un centre d’art et de dialogue entre les cultures d’Orient
et d’Occident, c’est à Bruxelles que vous le trouverez,
niché au sein d’une prestigieuse demeure Art déco, à deux
pas du Bois de la Cambre, dans le quartier verdoyant des
ambassades.
Tout commence en 1992, quand Robert Boghossian et ses
fils Jean et Albert, joailliers libanais d’origine arménienne,
basés à Beyrouth, Anvers et Genève, décident de créer
une fondation afin de soutenir des projets pédagogiques,
urbanistiques, artistiques et culturels. Aujourd’hui, une
quinzaine de personnes travaillent au siège à Bruxelles, et
le relai est assuré au Liban par la famille Boghossian ellemême.
C’est par une belle journée d’été, en ce mois d’août 2012
que nous avons rencontré Diane Hennebert à la Villa
Empain, rachetée et rénovée par la famille Boghossian
en 2006 et devenue siège de leur fondation dont Diane
assure la direction.
Photo: Cécile Galia
Prix de la fondation Boghossian pour de
jeunes artistes libanais
Pour la première fois, en juillet 2012, la Fondation
Boghossian a accordé un prix à des jeunes créateurs au
Liban. De quoi s’agit-il?
«L’approche de la Fondation est transversale. Nous sommes
persuadés que l’art est une réponse aux malentendus et
conflits entre les différentes cultures qui se côtoient dans
ce monde « désorienté ». Par l’art, on peut dépasser les
blessures d’un passé douloureux. C’est pourquoi nous
avons décidé d’accorder chaque année trois prix de
10.000$ chacun à trois jeunes créateurs libanais issus
de disciplines différentes. Nous avons lancé le premier
appel à candidatures au mois de novembre 2011 pour les
disciplines de la peinture, la sculpture et la joaillerie. Avec
l’Alba qui est notre partenaire pour ce prix, tout s’est très
bien déroulé et comme tout se sait assez vite à Beyrouth,
nous avons eu rapidement 62 dossiers de candidatures
dans ces trois disciplines. La sélection des lauréats s’est
se sont déroulée à l’Alba par un jury composé de douze
personnalités libanaises et étrangères. Dans le domaine de
la joaillerie, le jury n’a pas souhaité désigner un lauréat et
a préféré proposer un workshop qui sera organisé à l’Alba
au mois d’avril 2013 sous la direction de Nedda El-Asmar,
designer et directrice d’atelier à l’Académie des Beaux
Arts d’Anvers.»
La remise des prix a eu lieu le 6 juillet 2012, à l’espace
d’exposition des Souks des Joailliers au Centre Ville de
Beyrouth. Monsieur Bekhazi, doyen de l’Alba et Cyrille
Najjar, designer industriel, directeur de l’agence
White sur White, et professeur à l’Alba faisaient
partie du jury, composé de douze personnalités
issues du monde artistique libanais et international.
En souriant, Diane évoque les deux candidats gagnants.
« J’avais été frappée de constater que bon nombre de
candidats restaient influencés par un enseignement
traditionnel. 01 Mais il est vrai que les disciplines choisies
pour cette première année restent assez classiques. Cela
dit, nous sommes très heureux des choix du jury qui a
sélectionné Tagreed Darghouth pour la peinture et Pascal
Hachem pour la sculpture. Quoique très jeune, Tagreed
a déjà exposé (entre autres « Cantique de la mort » en
décembre 2011 à la Galerie Agial). Elle exprime, avec un
incontestable talent, un univers personnel puissant et
engagé. Pascal Hachem, lui, s’empare de détails de la vie
quotidienne et les détourne de leur fonction habituelle
pour en modifier l’identité. Cette démarche qui mêle
une réflexion sur la ville, l’incertitude de l’avenir, la valeur
éphémère du geste artistique et un engagement politique
critique, implique des actions réalisées par l’artiste luimême
ou par les objets mis en situation. »
Me désignant par la fenêtre un adorable pavillon au fond
du parc, derrière la piscine, Diane ajoute: « En plus de leur
prix, ces deux candidats sont gracieusement invités à venir
passer un trimestre à la Villa Empain et à exposer une
sélection de leurs œuvres récentes à Bruxelles. »
Une belle opportunité à saisir, donc, pour les jeunes talents
libanais…
Cécile Galia
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