LE LIVRE du PROBLEME - IREM de Strasbourg
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SOMMAIRE 91<br />
Le texte est très long, c'est pourquoi l'auteur "con<strong>du</strong>it charitablement<br />
les candidats par la main", leur ôtant toute occasion <strong>de</strong> faire valoir leurs<br />
qualités. On ne leur laisse que le droit d'égrener une liste <strong>de</strong> vérifications<br />
insipi<strong>de</strong>s.<br />
Énumérons, par contraste, quelques règles qu'il est bon <strong>de</strong> respecter<br />
lorsqu'on fabrique un texte <strong>de</strong> composition d'examen ou <strong>de</strong> concours.<br />
a) Il faut prévoir les difficultés qui arrêteront <strong>de</strong> nombreux candidats: il se<br />
formera <strong>de</strong>s "bouchons", <strong>de</strong>s goulots d'étranglement. On veillera à ce<br />
qu'aucun <strong>de</strong> ces bouchons ne se pro<strong>du</strong>ise à la question <strong>du</strong> début, ce qui<br />
aurait pour effet <strong>de</strong> décourager la majorité: le correcteur se retrouverait<br />
avec une masse <strong>de</strong> copies très faibles. Plus précisément, cette première<br />
question doit jouer le rôle d'une épreuve éliminatoire. Il ne doit subsister<br />
aucun doute sur l'extrême faiblesse <strong>de</strong> ceux qui ne parviennent pas à<br />
franchir cette étape.<br />
b) Il faut prévoir <strong>de</strong>s déviations pour résorber les bouchons: en d'autres<br />
termes, on ménagera explicitement beaucoup <strong>de</strong> possibilités <strong>de</strong> poursuivre<br />
la recherche sans avoir résolu certaines questions.<br />
c) On évitera les questions corrélées entre elles, en sorte que tout candidat<br />
qui réussit (resp. échoue) à la première, a <strong>de</strong> fortes chances <strong>de</strong> réussir (resp.<br />
échouer) à la secon<strong>de</strong>. La secon<strong>de</strong> question est alors inutile: elle ne fournit<br />
plus aucune information intéressante sur le candidat.<br />
d) On renoncera complètement à l'unité <strong>de</strong> l'énoncé. La cohérence est une<br />
qualité réservée aux exercices d'exposition (chapitre 1). Au contraire, pour<br />
mettre en évi<strong>de</strong>nce la diversité <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> candidat, on visera à<br />
l'éclectisme: on juxtaposera, par exemple, <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> connaissances,<br />
<strong>de</strong>s tests d'aptitu<strong>de</strong> au calcul ou au raisonnement logique, <strong>de</strong>s questions<br />
d'intelligence <strong>de</strong>stinées à vérifier la compréhension <strong>de</strong>s notions fondamentales,<br />
<strong>de</strong>s exercices d'imagination, etc., etc. Et tant pis si l'énoncé paraît<br />
décousu. Sa seule finalité est <strong>de</strong> contrôler les diverses qualités <strong>du</strong> candidat.<br />
e) Il n'y a aucun inconvénient à ce que <strong>de</strong>s énoncés d'examen soient trop<br />
courts. Si beaucoup <strong>de</strong> candidats trouvent le temps <strong>de</strong> terminer l'épreuve, il<br />
n'y a qu'à s'en réjouir. La détestable habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s énoncés trop<br />
longs provient, sans doute, <strong>de</strong> la confusion entre la rédaction d'un test et<br />
celle d'un exercice d'exposition: pour ce <strong>de</strong>rnier, l'auteur est tenu d'amener<br />
l'énoncé à sa conclusion puisqu'il y a un théorème à démontrer ou une<br />
théorie à exposer. Mais, en rédigeant un sujet d'examen, on n'est pas tenu à<br />
exposer un thème jusqu'à son aboutissement. Un énoncé d'examen ne sert<br />
qu'à examiner !