G 267-524 Chapitre métropolitain de Saint-André de Bordeaux

imposé; sur le vin, parce que » c'est la seule denrée de
la province, d'où la ville et la province tirent toute leur
subsistance, à l'aide de laquelle ils font venir toutes
les autres denrées nécessaires». D'ailleurs, elle coûte
beaucoup de peines avant qu'on la puisse recueillir,
sujette qu'elle est à force cas fortuits: grêle, gelée.
Enfin et comme argument décisif si on imposait le
vin, la plupart des cultivateurs seraient obligés d'aban-
donner leurs vignes, « ce qui causerait une notable
diminution des droits de Sa Majesté ». Le chapitre
rejette en dernier lieu l'impôt projeté sur le sel « pour
des causes qui sont assez connues de tout le monde »
(1677). — Réparation du grand autel pour y mettre la
châsse de saint Macaire (1677). — A la requête de dame
Jeanne de Fagars, marquise de Pardiac, vicomtesse de
Castets, le chapitre délivre une attestation certifiant que
messire André d'Épinay prit possession de l'archevêché
de Bordeaux en 1482 et mourut en 1500 (1680). —
Entrée à Bordeaux de Louis d'Anglure de Bourlemont,
archevêque de Bordeaux nouvellement nommé (1680).
— Bulle d'Innocent XI appelant cet archevêque au siège
de Bordeaux. — Énumération des dignités du chapitre
en 1682; le doyenné ou décanat, les archidiaconés de
Médoc, Blaye et Cernés; la chantrerie, la trésorerie, la
sacristanerie, le sous-doyenné, l'archidiaconé de Fron-
sac, la sous-chantrerie, vingt-cinq canonicats, quatre
canonicats semi-prébendés, l'aumônerie, « qui est le
premier bénéfice du bas-chœur», la vicairie perpétuelle
de la Magestat, enfin huit prébendes du bas-chœur.
G. 300. — (Registre.) In-4°, 975 feuillets, papier.
1683-1699. —Cérémonie funèbre célébrée pour la
mémoire de la feue reine Marie-Thérèse d'Autriche, le
jeudi 2 septembre 1683. Les ordres séculiers et régu-
liers de la ville se rendent processionnellement à
l'église Saint-André. L'Université, le présidial, les jurats
avec le corps de la bourgeoisie, l'intendant, l'archevê-
que se rendent à l'église par la porte royale. L'autel et
l'intérieur de l'édifice sont ornés de tentures aux frais
de la ville. La chapelle ardente, éclairée de tous côtés,
était recouverte d'écussons aux armes de la défunte
Reine. Le peuple en foule remplit la nef. Les chapitres
Saint-André et Saint-Seurin vont à l'offrande. L'oraison
funèbre est prononcée par M. de Lopès, théologal,
aux applaudissements de toute l'assistance. Après quoi
ont lieu les cinq absoutes prescrites par le Pontifical.
Les archidiacres de Cernès et de Blaye, le doyen et le
sous-chantre donnent les quatre premières. L'archevê-
que donne la cinquième (1683). — Il est alloué au
compte du syndic trois livres cinq sols pour avoir payé
le libraire de Bordeaux, qui a fait imprimer le privilège
de Committimus du chapitre (1696). — Transaction
intervenue entre le chapitre Saint-André et le chapitre
Saint-Seurin au sujet des préséances. Le chapitre Saint-
André aura toujours le pas sur le chapitre Saint-Seurin.
Une fois l'an, ils se rassembleront dans l'église cathé-
drale le jour de la Saint Joseph. Le chapitre Saint-André
occupera la droite, le chapitre Saint-Seurin la gauche
du chœur. Dans les grandes cérémonies les deux cha-
pitres occuperont ces places respectives (1697). — Mort
de l'archevêque d'Anglure de Bourlemont. Le chapitre
déclare le siège vacant. Il nomme pendant oelte vacance
les officiers de l'archevêché, les vicaires généraux,
l'official, le vice-gérant ou lieutenant assesseur de l'offi-
cial, le juge de la primace d'Aquitaine, l'auditeur parti-
culier, le greffier, le secrétaire, le garde des sceaux. —
Embaumement du corps de l'archevêque décédé. Il est
exposé pendant trois jours dans la grande salle du palais
archiépiscopal sur une estrade élevée de cinq pieds. Le
chapitre célèbre son service funèbre (1697).— Lettres-
patentes du roi Louis XIV annonçant au chapitre qu'il
a reçu les lettres de promotion à l'archevêché de Bor-
deaux de M. Bazin de Bezons. Il doit arriver de Blaye.
Les chapitres Saint-Seurin et Saint-André vont à Blaye
à sa rencontre en manteau long, soutane et bonnet.
Les députés du chapitre « s'étant retirés dans leur
auberge », l'archevêque envoie son aumônier les com-
plimenter. Les jurats de Bordeaux, et de Blaye accompa-
gnent l'archevêque. Les députés du chapitre entrent
dans « le magnifique bateau vulgairement nommé mai-
» son navale, qui consistait en une belle chambre garnie
» de damas rouge. » Les jurats font servir dans le bateau
un magnifique repas. Partis de Blaye avant midi, ils
arrivent à Bordeaux à cinq heures au bruit du canon
du Château-Trompette, de la grosse cloche de Saint-
André et de toutes celles de la ville. Ils abordent au
Chapeau-Rouge, où M. de Mondenard, premier jurat,
les reçoit. Les jurats, réunis en corps, conduisent l'ar-
chevêque dans son palais précédés des soldats du guet;
les députés du chapitre reviennent directement chez
eux en carrosses et se dispensent de suivre le cortège.
Le lendemain, l'archevêque se rend à l'église Saint-
André entre deux haies de soldats du guet et accompa-
gné d'autres soldats du même corps qui forment la
garde de son cortège. A la porte royale, il est reçu par
le chapitre et la cérémonie religieuse s'accomplit comme
il est d'usage en semblable circonstance. Le prélat,
avant de se retirer, prête serment entre les mains du
doyen, « conformément aux termes contenus dans un
livre recouvert d'argent » (1699).