AUTEURS LATINS - latin, grec, juxta

32 æneis. liber iv.
Piscosos scopulos, humilis volat æquora juxta.
Haud aliter terras inter cælumque volabat
Litus arenosum ad Libyæ, ventosque secabat
Materno veniens ab avo Cyllenia proles.
Ut primum alatis tetigit magalia plantis,
Ænean fundantem arces ac tea novantem
Conicit. Atque illi stellatus iaide fulva
Ensis erat, Tyrioque ardebat murice læna
Demissa ex humeris ; dives quæ munera Dido
Fecerat, et tenui telas discreverat auro.
Continuo invadit : « Tu nunc Carthaginis altæ
Fundamenta locas, pulchramque uxorius urbem
Exstruis, heu, regni rerumque oblite tuarum !
Ipse Deum tibi me claro demittit Olympo
Regnator, cælum et terras qui numine torquet ;
Ipse hæc ferre jubet celeres mandata per auras :
Quid struis ? aut qua e Libycis teris otia terris ?
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la surface des eaux. Tel glissait entre les cieux et la terre le fils de
Maïa, quittant les sommets d’Atlas, son aïeul maternel ; tel il fendait
les airs, et rasait dans son vol les sables et les rivages de la Libye.
À peine il a touché de ses pieds ailés les humbles cabanes du pays
de Carthage, qu’il voit Énée jetant les fondements des remparts et
des demeures de la nouvelle cité. Il avait au côté une épée sur laquelle
brillait une étoile de jae ; de ses épaules tombait un manteau
d’une pourpre tyrienne, riche présent que Didon elle-même
avait travaillé de ses mains, en mêlant à son fin tissu des filets d’or.
Le Dieu l’aborde aussitôt : « Te voilà donc, Énée, posant les fondements
de l’altière Carthage ! Esclave et mari d’une étrangère, tu lui
bâtis une ville superbe, oubliant pour elle, hélas ! et l’empire et les
hautes destinées qui t’attendent ! Le dieu qui règne sur les dieux,
celui dont le pouvoir meut à son gré le ciel et la terre, m’envoie
lui-même vers toi du haut des sereines demeures de l’Olympe ; luimême
il m’a ordonné de fendre rapidement les airs pour t’apporter
ses ordres. Quels sont tes desseins, Énée, et quel eoir te fait ainsi
languir dans l’oisiveté, sur la terre de Libye ? Si tu n’es pas touché
circum scopulos piscosos.
Haud aliter
veniens ab avo materno
proles Cyllenia
volabat
inter terras cælumque
ad litus arenosum
Libyæ,
secabatque ventos.
Ut primum
tetigit magalia
plantis alatis,
fundantem arces
conicit Ænean
ac novantem tea.
Atque illi erat ensis
stellatus iaide fulva,
lænaque ardebat
murice Tyrio,
demissa ex humeris,
munera quæ dives Dido
fecerat,
et discreverat telas
auro tenui.
Continuo invadit :
« Tu locas nunc
fundamenta
Carthaginis altæ,
uxoriusque
exstruis pulchram urbem ?
heu ! oblite
regni
tuarumque rerum !
Regnator deum ipse
demittit me tibi
Olympo claro,
qui torquet
numine
cælura et terras ;
ipse jubet
ferre hæc mandata
per auras celeres :
Quid struis ?
aut qua e
teris otia
terris Libycis ?
Si nulla gloria
énéide. livre iv. 33
autour des rochers poissonneux.
Non autrement (c’est ainsi que)
venant d’auprès de son aïeul maternel
le rejeton du-Cyllène
volait
entre les terres et le ciel
vers le rivage sablonneux
de la Lybie
et coupait (fendait) les vents.
Dès que d’abord (aussitôt que)
il eut touché les huttes
de ses pieds ailés,
il aperçoit Énée
jetant-les-fondations de citadelles
et créant (construisant) des habitations.
Et à lui était une épée
étoilée de jae fauve,
et son manteau était-éclatant
d’une pourpre de-Tyr,
tombant de ses épaules ;
présent que la riche Didon
avait fait (travaillé),
et dont elle avait séparé les fils
par un or mince.
Aussitôt il l’aborde :
« Tu établis maintenant
les fondations
de Carthage élevée,
et asservi-à-une-épouse
tu construis une belle ville ?
hélas ! ô toi qui-oublies
ton royaume
et tes affaires (tes destinées) !
Le roi des dieux lui-même
envoie moi vers toi
du haut de l’Olympe brillant,
lui qui fait-tourner (gouverne)
par sa volonté
le ciel et les terres ;
lui-même m’ordonne
de t’apporter ces ordres
par les airs rapides :
Que médites-tu ?
ou dans quelle eérance
consumes-tu des loisirs (vis-tu inaif)
sur les terres de-la-Libye ?
Si aucune gloire