AUTEURS LATINS - latin, grec, juxta

36 æneis. liber iv.
Classem aptent taciti, socios ad litora cogant ;
Arma parent, et quæ sit rebus causa novandis
Dissimulent ; sese interea, quando optima Dido
Nesciat, et tantos rumpi non eret amores,
Tentaturum aditus, et quæ mollissima fandi
Tempora, quis rebus dexter modus. Ocius omnes
Imperio læti parent, ac jussa facessunt.
At regina dolos (quis fallere possit amantem ?)
Præsensit, motusque excepit prima futuros,
Omnia tuta timens. Eadem impia Fama furenti
Detulit armari classem, cursumque parari.
Sævit inops animi, totamque incensa per urbem
Bacchatur : qualis commotis excita sacris
yias, ubi audito stimulant trieterica Baccho
Orgia, nournusque vocat clamore Cithæron¹.
Tandem his Ænean compellat vocibus ultro :
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les Troyens au rivage, de préparer les armes, et de leur cacher
la cause de ces diositions extraordinaires. Lui, pendant que
la généreuse Didon ignore tout, et ne peut s’attendre à voir
rompre un si tendre engagement, il essayera de lui parler ; il
épiera, pour l’entretenir, le moment le plus favorable, et emploiera
les voies les plus délicates pour l’amener à ses projets.
Tous obéissent avec joie et courent exécuter ses ordres.
Mais qui peut tromper une amante ? La reine pressentit la
ruse, et fut la première instruite des mouvements qui se préparaient.
Le calme même ne pouvait rassurer son cœur. Ce fut encore
l’impitoyable renommée qui vint apprendre à la malheureuse
Didon qu’on armait la flotte, et qu’on diosait tout pour
le départ. À cette nouvelle, déseérée, hors d’elle-même, on la
voit dans ses tranorts parcourir toute la ville. Telle s’agite une
bacchante au premier signal des orgies triennales, quand, ivre
du dieu qui la possède, elle entend retentir les cris nournes
du Cithéron. Enfin, la reine se porte au-devant d’Énée, et lui
parle en ces termes :
aptent classem,
cogant socios
ad litora ;
parent arma,
et dissimulent
quæ sit causa
novandis rebus ;
sese interea,
quando optima Dido
nesciat,
nec eret
tantos amores rumpi,
tentaturum aditus,
et quæ tempora fandi
mollissima,
quis modus dexter
rebus.
Ocius omnes
parent læti imperio,
ac facessunt jussa.
At regina
præsensit dolos,
(quis possit fallere
amantem ?)
et excepit prima
motus futuros,
timens omnia
tuta.
Eadem Fama impia
detulit furenti
classem armari,
cursumque parari.
Sævit inops animi,
incensaque
bacchatur
per totam urbem :
qualis yias
excita sacris
commotis,
ubi orgia trieterica
stimulant,
Baccho audito,
Cithæronque nournus
vocat clamore.
Tandem ultro
compellat Ænean
his vocibus :
énéide. livre iv. 37
ils diosent la flotte,
qu’ils réunissent leurs compagnons
vers le rivage ;
qu’ils préparent des armes,
et qu’ils dissimulent
quelle est la cause
pour changer les choses ;
lui cependant,
tandis que l’excellente Didon
ne-sait-pas ce qui se passe,
et ne s’attend pas à voir
de si grandes amours être rompues,
devoir essayer les accès,
et chercher quels moments de parler
seront les plus commodes,
quelle manière (tournure) favorable
sera aux choses.
Aussitôt tous
obéissent joyeux à son commandement,
et exécutent ses ordres.
Mais la reine
pressentit les ruses,
(qui pourrait tromper
une amante ?)
et elle apprit la première
les mouvements futurs,
redoutant toutes choses
même les choses sûres (tranquilles).
La même Renommée sans-pitié
apporta (apprit) à elle éperdue
la flotte s’armer,
et la course (le départ) se préparer.
Elle entre-en-fureur privée de sa raison,
et enflammée
elle court-comme-une-bacchante
par toute la ville :
telle qu’une Bacchante
excitée par les cérémonies sacrées
mises-en-mouvement (commencées),
dès que les orgies triennales
l’aiguillonnent,
Bacchus ayant été entendu,
et que le Cithéron nourne (pendant la nuit)
rappelle par ses cris.
Enfin ontanément (la première)
elle interpelle Énée
en ces mots :