AUTEURS LATINS - latin, grec, juxta

14 æneis. liber iv.
Communem hunc ergo populum paribusque regamus
Auiciis ; liceat Phrygio servire marito,
Dotalesque tuæ Tyrios permittere dextræ. »
Olli (sensit enim simulata mente locutam,
Quo regnum Italiæ Libycas averteret oras)
Sic contra est ingressa Venus : « Quis talia demens
Abnuat, aut tecum malit contendere bello ?
Si modo, quod memoras, faum fortuna sequatur.
Sed fatis incerta feror, si Jupiter unam
Esse velit Tyriis urbem Trojaque profeis,
Miscerive probet populos, aut fœdera jungi.
Tu conjux : tibi fas animum tentare precando.
Perge, sequar. » Tum sic excepit regia Juno :
« Mecum erit iste labor : nunc qua ratione quod instat
Confieri possit, paucis, adverte, docebo.
Venatum Æneas unaque miserrima Dido
In nemus ire parant, ubi primos crastinus ortus
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la pénètre et la consume. Eh bien ! régnons ensemble sur ces deux
peuples, soumis à nos communs auices ; que Didon obéisse
aux lois d’un époux phrygien, et recevez pour dot l’empire des
Tyriens. »
Vénus sentit l’artifice de Junon, qui voulait faire passer à l’Afrique
l’empire destiné à l’Italie, « Qui donc serait assez insensé, lui
répondit-elle, pour repousser de telles offres, et pour aimer mieux
prolonger la lutte avec vous ? Pour peu que la fortune seconde vos
projets, j’y souscris ; mais les destins me font douter que Jupiter
consente à réunir dans une même ville les Tyriens et les débris de
Troie ; qu’il approuve cette fusion et cette alliance entre les deux
peuples. Vous êtes son épouse : c’est à vous de gagner son cœur
par vos prières. Faites un pas, et je vous suis. — Ce soin me regarde,
reprit la reine des dieux, et maintenant écoutez, et apprenez
par quels moyens je veux conduire à sa fin cet heureux événement.
Énée et l’infortunée Didon se diosent à aller demain
chasser dans la forêt, dès que le soleil, montrant son front brillant
traxitque furorem
per ossa.
Regamus ergo
nunc populum communem,
auiciisque paribus ;
liceat
servire marito Phrygio,
permittereque tuæ dextræ
Tyrios dotales. »
Venus contra
ingressa est sic olli
(sensit enim
locutam mente simulata,
quo averteret
oras Libycas
regnum Italiæ) :
« Quis abnuat demens
talia,
aut malit
contendere tecum bello ?
Si modo
fortuna sequatur
quod memoras
faum.
Sed feror incerta fatis,
si Jupiter velit
unam urbem esse Tyriis
profeisque Troja,
probetve populos misceri,
aut fœdera jungi.
Tu conjux :
tibi fas
tentare animum precando.
Perge, sequar. »
Tum regia Juno
excepit sic :
« Iste labor
erit mecum.
Nunc, adverte,
docebo paucis
qua ratione
quod instat
possit confieri.
Æneas, unaque
miserrima Dido
parant
ire in nemus venatum,
énéide. livre iv. 15
et elle a absorbé la passion
jusque dans ses os.
Gouvernons donc
ce peuple commun à nous deux,
et sous des auices égaux ;
qu’il soit permis à Didon
d’obéir à un mari phrygien,
et de remettre à ta main droite
les Tyriens donnés-en-dot. »
Vénus de son côté
commença à répondre ainsi à elle
(car elle comprit
Junon ayant parlé avec un erit feint,
afin qu’elle détournât (fît passer)
aux bords Libyens
le royaume de l’Italie) :
« Qui pourrait refuser insensé
de telles propositions.
ou aimerait mieux
lutter avec toi par la guerre ?
Si seulement (pourvu que)
la fortune suive
ce dont tu parles
une fois fait (accompli).
Mais je suis portée incertaine par les destins,
si Jupiter voudra
une seule ville être aux Tyriens
et aux exilés partis de Troie,
ou s’il approuvera les peuples être mêlés,
ou une alliance être unie (formée).
Tu es son épouse :
c’est à toi qu’il est légitime
d’essayer de fléchir son cœur en priant.
Va, je te suivrai. »
Alors la royale Junon
reprit ainsi :
« Ce travail
sera avec moi (je me charge de ce soin).
Maintenant, fais-attention,
je t’enseignerai en peu de mots
par quel moyen
ce qui presse
pourra s’accomplir.
Énée, et en même temps
la très-malheureuse Didon
se préparent
à aller dans la forêt chasser,