Entreprendre fevrier.. - BECI

Emmanuel van Innis,
Président de Beci
Cet anniversaire a été célébré en présence du Roi en
janvier 2009. A l’occasion d’un anniversaire, il est
d’usage de féliciter le jubilaire et s’ils existent encore,
les géniteurs de celui-ci. Nous sacrifions volontiers à
cette coutume d’autant plus que l’attente fut longue, que
la naissance fut compliquée et que le nouveau-né n’a pas
encore terminé ses maladies d’enfance !
Ceci étant, il est difficile d’établir un bilan clair qu’il soit
positif ou négatif sur ces 20 premières années d’existence
tant domine la perception d’une Région mal connue et peu
aimée ou admirée par ses frères et sœurs institutionnels,
d’une Région pleine de paradoxes et dont l’organisation et
la répartition des pouvoirs sont perfectibles.
Mais il n’en demeure pas moins
que Bruxelles-Capitale existe et
qu’en 20 ans, elle a pu maintenir
ou même améliorer son rang,
malgré des moyens limités et
des contraintes difficiles à gérer.
Bruxelles-Capitale - de l’Europe,
de la Belgique, de la Région flamande,
de la Communauté française
… - siège de l’OTAN et de
multiples institutions internationales
et européennes, ville-région de plus en plus multiculturelle,
somme toute pacifique et tolérante, espace de
bien et de bon vivre à entendre la plupart des expatriés qui
y vivent, génère deux fois plus de richesses (20 % du PIB)
qu’elle n’a d’habitants. Elle est aussi le plus important bassin
d’emplois du pays et la vitrine internationale de la Belgique
et constitue pour tous, habitants et entreprises de ce
petit Royaume, un maître-atout.
Et pourtant … ce qui devrait être un motif de fierté devient
souvent une pomme de discorde, ce qui devrait retenir
l’attention prioritaire de tous est souvent traité avec parcimonie
et réticence. Les diables communautaires et institutionnels
sont toujours prêts à mener la danse, alors que la
coopération interrégionale et les objectifs socio-économiques
mériteraient beaucoup plus d’attention.
Enfin, il y a ce paradoxe fondamental : la Région de Bruxelles-Capitale
est dans le top 3 européen en termes de création
de richesse mais ses habitants ont un revenu moyen
bien moins élevé, ce qui profite au reste du pays (transfert
dont on ne parle jamais !), et essentiellement au Brabant
edito
Les 20 ans de la Région
de Bruxelles-Capitale
La Région de Bruxelles-Capitale
est dans le top 3 européen en
termes de génération de richesse
mais ses habitants ont un
revenu moyen bien moins élevé.
wallon et flamand, respectivement 1ère et 2ème provinces
les plus riches de Belgique en termes de revenus par habitant
!
Alors que faire ? Les 4 organisations d’entreprises du pays
(FEB, VOKA, UWE et BECI) ont apporté leur réponse par le
projet de Brussels Metropolitan Région (BMR) qui vise à
une gestion intégrée au niveau économique et social de ce
qui constitue le vrai pôle metropolitain de Bruxelles et est
constitué d’un territoire qui comprend la Région de Bruxelles-Capitale,
l’arrondissement de Halle –Vilvoorde et le Brabant
wallon.
La réussite de ce projet à 10 ans nécessitera un modèle de
coopération interrégional à tous niveaux (politique – entreprises
– interlocuteurs sociaux
– monde scientifique – enseigne-
ment – soins de santé). Beci fait
de ce projet son fer de lance pour
les années à venir.
Même s’il n’aborde pas directement
l’aspect institutionnel, ce
projet implique néanmoins que
soit revue en profondeur l’organisation
des pouvoirs entre communes
et Régions et de la coopération interrégionale. Et à côté
du projet BMR, il conviendrait également pour la Région de
Bruxelles-Capitale d’étudier le pour et le contre du rôle des
Communautés par rapport à une régionalisation des compétences
communautaires. Cela semble évident pour une
matière comme le tourisme mais la question pourrait être
posée pour l’enseignement, par exemple.
Il est urgent que BMR et la Région de Bruxelles-Capitale, en
particulier, se dotent d’infrastructures dignes de ce nom
en matière de mobilité, d’accessibilité mais également
en matière sportive, culturelle, d’organisation de grandes
conférences et réunions internationales et en matière logistique.
L’expo 1958 a mis Bruxelles sur la carte du monde contemporain
qui est devenue capitale (provisoire !) de l’Europe.
Cinquante ans après, il est plus que temps de donner une
nouvelle impulsion à cette métropole afin qu’elle renforce
son rôle et son attractivité. Qu’elle devienne le cœur vibrant
(et non uniquement administratif) de l’Europe basé sur le
développement durable et sur le concept de « Green city ».
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n° 2 - février 2009 - entreprenDre