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Entreprendre fevrier.. - BECI

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46<br />

n° 2 - février 2009 - entreprenDre<br />

dossier banques & assurances<br />

EnTRETIEn<br />

Etre une PME bruxelloise en temps de crise<br />

Que peut faire la Région en ces temps de crise ? Bruno Wattenbergh, Directeur de l’ABE et<br />

Président du Fonds Bruxellois de Garantie nous aide à y voir plus clair.<br />

Bruno Wattenbergh, que<br />

doivent penser ces PME de la<br />

crise actuelle ?<br />

BWA : D’abord, ne nous voilons pas la<br />

face : la crise est réelle, elle est grave,<br />

elle ne fait que commencer et personne<br />

ne peut prédire sa durée. Donc toutes<br />

les raisons sont là pour s’inquiéter.<br />

Les carnets de commande de l’industrie<br />

sont vides, ce qui a un impact direct<br />

pour les PME sous-traitantes. Une<br />

des PME que nous soutenions vient de<br />

décider de déposer le bilan car, considérant<br />

son cycle de vente, elle sait<br />

qu’elle ne finira pas l’année.<br />

Mais l’économie bruxelloise<br />

est presque entièrement<br />

tertiaire avec ses services et<br />

commerces ?<br />

BWA : Oui effectivement, mais cette<br />

économie bruxelloise de services, que<br />

ce soit à la personne ou aux entreprises<br />

souffre aussi. Les entreprises qui<br />

distribuent des biens ou des services,<br />

même si elles ne paraissent pas encore<br />

souffrir d’un vrai ralentissement<br />

de leurs ventes risquent être touchées<br />

par des consommateurs inquiets qui<br />

vont se replier sur l’épargne. Quant<br />

aux dizaines de milliers d’entreprises<br />

bruxelloises actives dans le service aux<br />

entreprises, elles souffrent tout sim-<br />

plement du ralentissement d’activité<br />

de leurs clients qui gèlent par exemple<br />

leurs programmes d’investissements,<br />

pensons par exemple au secteur de<br />

l’informatique. D’autres entreprises<br />

ne renouvèlent pas leur parc informatique<br />

ou de voitures. Chacun cherche<br />

les variables d’ajustement permettant<br />

d’adapter son business modèle à une<br />

demande qui risque plus que probablement<br />

de se contracter dans les prochains<br />

mois.<br />

Quelle est l’attitude des<br />

banques dans ce contexte ?<br />

BWA : Logiquement, les banques<br />

continuent à prêter aux entreprises,<br />

je le vois tant à l’ABE qu’aux dossiers<br />

qui continuent à arriver au Fonds<br />

Bruxellois de Garantie. Mais elles sont<br />

plus attentives, plus précautionneuses,<br />

plus exigeantes en termes de garanties.<br />

Certains secteurs sont évités,<br />

comme l’immobilier.<br />

Quelles PME pourraient se<br />

trouver en difficulté ?<br />

BWA : Celles qui sont sensibles à une<br />

élasticité par rapport à la croissance<br />

ou à la santé de l’économie … et paradoxalement<br />

aussi, beaucoup de PME<br />

qui ont été en forte croissance ces<br />

derniers mois, ces dernières années.<br />

Ce type d’entreprises a souvent privilégié<br />

un endettement court terme,<br />

sur-utilisé pour assurer la croissance,<br />

en négligeant de consolider ses fonds<br />

propres. Cela tient tant que la demande<br />

est là et que les banques suivent,<br />

mais cela rend l’entreprise très fragile<br />

en cas de mauvaise conjoncture. On<br />

va certainement perdre de très belles<br />

PME bruxelloises en croissance.<br />

Mais que faire pour ne pas<br />

céder au fatalisme ?<br />

BWA : Si la situation est grave, il existe<br />

pourtant quelques solutions, quelques<br />

remèdes à considérer et si possible pas<br />

dans l’urgence. La Région a mis en pla-<br />

Bruno Wattenbergh<br />

ce au moins deux outils intéressants<br />

susceptibles de répondre à d’éventuels<br />

problèmes de financement.<br />

D’abord la SRIB a reçu instruction de<br />

mettre à disposition des PME bruxelloises<br />

du financement court terme et<br />

s’est vu offrir pour ce faire la garantie<br />

régionale à 80%. La SRIB peut ainsi<br />

intervenir rapidement pour offrir un<br />

ballon d’oxygène à des PME rencontrant<br />

des problèmes de financement<br />

à court terme, comme par exemple<br />

le non-renouvellement d’un straight<br />

loan ou d’un crédit court terme servant<br />

à l’exploitation.<br />

Le Fonds bruxellois de Garantie pour<br />

sa part se voit doter d’un produit dit<br />

express ou automatique. Les banques<br />

peuvent dès à présent, activer la garantie<br />

régionale automatiquement et<br />

à 80% pour les crédits professionnels<br />

de leurs clients jusqu’à un montant de<br />

250.000 € de garantie. Cette garantie<br />

est valable pour des crédits d’une durée<br />

de maximum 5 ans (plus si dérogation)<br />

et est assortie de conditions relativement<br />

limitées, à savoir la caution<br />

solidaire et indivisible, à tout le moins<br />

générale, des associés pour au moins<br />

50% de la garantie du FBG.<br />

Enfin la Région va proposer les services<br />

d’un médiateur de crédit auprès duquel<br />

les PME bruxelloises pourront soumettre<br />

leur problème de financement.<br />

Et la Région bruxelloise<br />

aurait les moyens, en cas de<br />

succès du produit, de garantir<br />

le financement de plusieurs<br />

centaines de PME ?<br />

BWA : Oui, puisque l’encours autorisé<br />

pour le Fonds Bruxellois de Garantie<br />

par la Région passe de 62 millions<br />

d’euro à 80 millions d’euro, sachant<br />

qu’actuellement l’encours utilisé atteint<br />

à peine 33 millions d’euro. ●<br />

R.V.

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