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Programme de rétablissement du béluga - BAPE - Gouvernement ...

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<strong>Programme</strong> <strong>de</strong> <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>béluga</strong>, population <strong>de</strong> l’estuaire <strong>du</strong> Saint-Laurent 2012<br />

muscle et les aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> lard sous-cutanée, ont permis <strong>de</strong> préciser le niveau<br />

trophique <strong>du</strong> <strong>béluga</strong> par rapport à ses compétiteurs (Lesage et coll., 2001; Nozères, 2006). Les<br />

chercheurs ont observé que le <strong>béluga</strong> se situe à un niveau intermédiaire et que les mâles et les<br />

femelles <strong>béluga</strong> n’occupent pas le même niveau trophique, les femelles se trouvant à un niveau<br />

trophique inférieur à celui <strong>de</strong>s mâles. Cette distinction pourrait s’expliquer par une différence<br />

pour ce qui est <strong>de</strong> la consommation d’organismes benthiques et une ségrégation <strong>de</strong>s sexes dans<br />

différents types d’habitat, les femelles s'alimentant dans <strong>de</strong>s eaux plus estuariennes, moins<br />

salines, que les mâles.<br />

Kastelein et coll. (1994) ont étudié l’alimentation chez <strong>de</strong>s <strong>béluga</strong>s en captivité. Ils ont déterminé<br />

qu’un jeune <strong>béluga</strong> <strong>de</strong> 200 kg mangerait l’équivalent d’environ 4,5 % <strong>de</strong> sa masse corporelle par<br />

jour, alors qu’un <strong>béluga</strong> a<strong>du</strong>lte <strong>de</strong> 1 400 kg consommerait l’équivalent <strong>de</strong> 1,2 % <strong>de</strong> son poids par<br />

jour à <strong>de</strong>s températures variant entre 10 et 12 C. Ainsi, une femelle a<strong>du</strong>lte d’environ 600 à<br />

700 kg en liberté <strong>de</strong>vrait consommer environ 4 900 kg <strong>de</strong> poisson annuellement. Kingsley (2002)<br />

estime qu’une population <strong>de</strong> <strong>béluga</strong>s d’environ 1 240 indivi<strong>du</strong>s consommant 2 % <strong>de</strong> leur masse<br />

corporelle <strong>de</strong>vrait consommer annuellement 4 500 tonnes <strong>de</strong> nourriture. Pour le moment, il n’est<br />

pas possible <strong>de</strong> déterminer la quantité <strong>de</strong> nourriture disponible pour les <strong>béluga</strong>s dans l’estuaire <strong>du</strong><br />

Saint-Laurent, puisqu’on connaît mal leur diète et qu'il n’existe pas d’estimation <strong>de</strong> la quantité<br />

totale <strong>de</strong> proies.<br />

1.4.2 Rôle écologique et valeur anthropique<br />

Le <strong>béluga</strong> fait partie <strong>du</strong> réseau trophique <strong>de</strong> l’estuaire <strong>du</strong> Saint-Laurent. C’est un prédateur <strong>de</strong><br />

niveau trophique supérieur et une proie potentielle <strong>de</strong>s épaulards (Orcinus orca) et <strong>de</strong> certaines<br />

espèces <strong>de</strong> requins, dont le requin <strong>du</strong> Groenland. Si on prend en considération le changement <strong>de</strong><br />

la taille <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>puis les années 1930, leur rôle écologique a vraisemblablement<br />

diminué au fil <strong>du</strong> temps (MPO, 2005a; Lawson et coll., 2006).<br />

Dans les années 1970, la situation précaire <strong>du</strong> <strong>béluga</strong> a gran<strong>de</strong>ment contribué à conscientiser la<br />

population à la contamination <strong>du</strong> Saint-Laurent et <strong>du</strong> Saguenay et à la sensibiliser à la présence<br />

<strong>de</strong> richesses marines à protéger (Ménard et coll., 2007). Le <strong>béluga</strong> est <strong>de</strong>venu un symbole<br />

canadien <strong>de</strong> la faune menacée par la surexploitation <strong>de</strong>s ressources naturelles et<br />

l’in<strong>du</strong>strialisation. Sa présence dans une région située relativement au sud et facilement<br />

accessible pour les observateurs <strong>de</strong> baleines, les écologistes et les scientifiques a permis d’en<br />

faire l’objet d’une attention considérable. De plus, les hauts niveaux <strong>de</strong> contaminants observés<br />

chez les <strong>béluga</strong>s ont permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce la problématique <strong>de</strong> la bioaccumulation <strong>de</strong>s<br />

pro<strong>du</strong>its toxiques présents dans le fleuve Saint-Laurent (MPO et WWF, 1995). Par conséquent,<br />

le <strong>béluga</strong> est <strong>de</strong>venu un indicateur <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement (et donc <strong>de</strong> la santé humaine,<br />

Measures, 2007a) et a sensibilisé les gens à l’importance <strong>de</strong> restaurer l’écosystème <strong>du</strong> Saint-<br />

Laurent (MPO et WWF, 1995; Ménard et coll., 2007). Récemment, une étu<strong>de</strong> a été menée auprès<br />

<strong>de</strong> Canadiennes et Canadiens afin <strong>de</strong> vérifier les bénéfices économiques que représente le<br />

<strong>rétablissement</strong> <strong>de</strong>s mammifères marins dans l’estuaire <strong>du</strong> Saint-Laurent. Cette recherche a<br />

montré que les citoyens canadiens se soucient <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s mammifères marins et qu’ils<br />

souhaitent que le Canada dépense davantage pour la protection <strong>de</strong>s <strong>béluga</strong>s <strong>du</strong> Saint-Laurent,<br />

notamment par l’établissement <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> protection marine Estuaire <strong>du</strong> Saint-Laurent (Olar<br />

et coll., 2007).<br />

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