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Programme de rétablissement du béluga - BAPE - Gouvernement ...

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<strong>Programme</strong> <strong>de</strong> <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>béluga</strong>, population <strong>de</strong> l’estuaire <strong>du</strong> Saint-Laurent 2012<br />

Les réactions à une exposition aux bruits ou à d'autres sources <strong>de</strong> dérangement se manifestent par<br />

une modification subtile <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong> plongée, une interruption brève ou prolongée<br />

d'activités normales (repos, alimentation, interaction sociale, soin aux jeunes, vocalise,<br />

respiration, plongée) et même l’évitement à court ou long terme <strong>de</strong>s zones perturbées<br />

(Richardson et coll., 1995; NRC, 2003; Bej<strong>de</strong>r et coll., 2006a; Weilgart, 2007). La prévisibilité<br />

<strong>de</strong> l'arrivée d'une embarcation, le genre d'approche effectuée, la <strong>du</strong>rée et la fréquence <strong>de</strong>s<br />

perturbations, <strong>de</strong> même que le <strong>de</strong>gré d'activité et le comportement <strong>de</strong>s <strong>béluga</strong>s au moment <strong>de</strong>s<br />

perturbations peuvent influencer leur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> réaction (pour une revue voir Lesage, 1993).<br />

Blane et Jackson (1994) ont observé que les <strong>béluga</strong>s montraient <strong>de</strong>s comportements d’évitement<br />

<strong>de</strong>s bateaux en prolongeant l’intervalle <strong>de</strong> temps entre les respirations en surface, en augmentant<br />

leur vitesse <strong>de</strong> nage et en se rassemblant en groupe plus serré. Il a été proposé que le<br />

délaissement <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> Tadoussac et un changement dans les habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> déplacement <strong>du</strong><br />

<strong>béluga</strong> à l’embouchure <strong>du</strong> Saguenay aient été reliés à la circulation maritime accrue dans ce<br />

secteur (Pippard, 1985a; Caron et Sergeant, 1988). Même si un certain niveau d’habituation peut<br />

exister chez les <strong>béluga</strong>s, comme le laisse croire leur fidélité à certains sites fréquentés (Lesage,<br />

1993), cette fidélité ne fait peut-être qu’illustrer l’importance <strong>de</strong> ces sites pour l’espèce et la<br />

présence <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> sites alternatifs (Brodie, 1989). Dans l’Atlantique nord-est, on a montré que<br />

les cétacés s’éloignent <strong>de</strong>s navires effectuant les levés lorsque les canons à air sont utilisés<br />

pendant l’exploration pour le pétrole et le gaz (Stone, 2003). De plus, il a été montré que les<br />

activités sismiques ont <strong>de</strong>s effets sur le comportement <strong>de</strong>s odontocètes : modification <strong>de</strong>s routes<br />

<strong>de</strong> migration, <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> nage, <strong>de</strong>s plongées et <strong>de</strong> l’alimentation (Stone, 2003). Certains<br />

exemples <strong>de</strong> dérangement causé par <strong>de</strong>s aéronefs volant à basse altitu<strong>de</strong> ont également été<br />

signalés dans le Saint-Laurent (Sergeant et Hoek, 1988). Les effets à long terme sur la population<br />

d’un changement <strong>de</strong> comportement en réponse au dérangement sont inconnus, mais ces<br />

perturbateurs sont susceptibles <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire la capacité <strong>de</strong>s <strong>béluga</strong>s à emmagasiner <strong>de</strong>s réserves<br />

énergétiques essentielles pour assurer le succès <strong>de</strong> la repro<strong>du</strong>ction et la survie pendant les<br />

pério<strong>de</strong>s où la nourriture est ré<strong>du</strong>ite. Les perturbations menant à la séparation d’une mère et <strong>de</strong><br />

son veau peuvent avoir <strong>de</strong>s répercussions sur la survie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier et limiter ainsi le potentiel<br />

<strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la population. Cette menace est d’autant plus significative dans le cas <strong>du</strong> <strong>béluga</strong><br />

<strong>du</strong> Saint-Laurent que la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> pointe <strong>de</strong>s AOM, donc <strong>du</strong> bruit et <strong>du</strong> dérangement <strong>du</strong>s à la<br />

présence <strong>de</strong>s bateaux, est l’été et coïnci<strong>de</strong> avec la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise bas et d’élevage <strong>de</strong>s jeunes.<br />

Bruits d’origine anthropique<br />

L’estuaire <strong>du</strong> Saint-Laurent constitue un milieu aquatique bruyant, ce qui est problématique dans<br />

certains secteurs, notamment la tête <strong>du</strong> chenal Laurentien, située à la confluence <strong>du</strong> Saguenay et<br />

<strong>du</strong> Saint-Laurent (Scheifele et coll., 1997; Simard et coll., 2006). Les embarcations motorisées<br />

pro<strong>du</strong>isent <strong>du</strong> bruit sur une large ban<strong>de</strong>, <strong>de</strong> quelques Hz à plus <strong>de</strong> 100 kHz. La fréquence où<br />

l’énergie est maximale dépend <strong>de</strong> la taille <strong>du</strong> bateau et <strong>du</strong> type <strong>de</strong> propulsion. Pour les gros<br />

navires marchands qui circulent sur la voie maritime <strong>du</strong> Saint-Laurent, cette fréquence oscille<br />

entre 0,02 et 0,2 kHz, tandis que pour les plus petits bateaux tels que les canots pneumatiques,<br />

cette fréquence est plus élevée, <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 0,5 à 6 kHz environ (Richardson et coll., 1995;<br />

Lesage et coll., 1999; Simard et coll., 2006). Cependant, toutes les embarcations pro<strong>du</strong>isent <strong>du</strong><br />

bruit à <strong>de</strong>s fréquences plus élevées, jusqu’à 100 kHz (Simard et coll., 2006). Les odontocètes<br />

pro<strong>du</strong>isent trois types <strong>de</strong> sons : <strong>de</strong>s sifflements, <strong>de</strong>s sons <strong>de</strong> courte <strong>du</strong>rée utilisés dans les<br />

activités d’écholocation et <strong>de</strong>s sons divers comme <strong>de</strong>s cris, <strong>de</strong>s grognements et <strong>de</strong>s aboiements.<br />

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