Programme de rétablissement du béluga - BAPE - Gouvernement ...
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<strong>Programme</strong> <strong>de</strong> <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>béluga</strong>, population <strong>de</strong> l’estuaire <strong>du</strong> Saint-Laurent 2012<br />
seront nécessaires pour être en mesure <strong>de</strong> comprendre l’impact <strong>de</strong> ces contaminants sur la<br />
population <strong>du</strong> Saint-Laurent. Le programme <strong>de</strong>s carcasses actuellement en place ne permet pas<br />
<strong>de</strong> doser les contaminants non persistants comme les HAP. Les tissus <strong>de</strong>s spécimens échoués<br />
sont donc peu utiles et la caractérisation <strong>de</strong>s contaminants toxiques non persistants doit être faite<br />
dans l’habitat et dans les proies <strong>du</strong> <strong>béluga</strong>. L’utilisation d’espèces sentinelles peut être utile pour<br />
faire un suivi <strong>de</strong> la contamination <strong>du</strong> milieu (Couillard, 2009).<br />
Les pestici<strong>de</strong>s d’usage courant<br />
La plupart <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s utilisés <strong>de</strong> nos jours ont un faible potentiel <strong>de</strong> bioaccumulation et ne se<br />
retrouvent pas dans les graisses <strong>du</strong> <strong>béluga</strong> mais certains possè<strong>de</strong>nt tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s effets<br />
toxiques et perturbateurs. L’atrazine est un herbici<strong>de</strong> couramment utilisé dans la culture <strong>du</strong><br />
maïs, qui s’étend sur une bonne partie <strong>du</strong> bassin hydrographique <strong>du</strong> fleuve Saint-Laurent. Le fait<br />
que certaines <strong>de</strong> ces substances ne s'accumulent pas dans le <strong>béluga</strong> ne <strong>de</strong>vrait pas mener à la<br />
conclusion qu'elles sont sans effets puisque l’atrazine possè<strong>de</strong> une <strong>de</strong>mie-vie assez longue dans<br />
les eaux <strong>de</strong> surface (Ulrich et coll., 1994; Schottler et Eisenreich, 1997). Le transport dans le<br />
bassin, l’impact sur l’écosystème fluvial et l’effet <strong>de</strong>s sous-pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong>s<br />
pestici<strong>de</strong>s utilisés aujourd’hui sont encore inconnus. Des concentrations <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s dépassant<br />
le critère pour la protection <strong>de</strong> la vie aquatique ont été décelées à l’embouchure <strong>de</strong> plusieurs<br />
tributaires <strong>du</strong> fleuve (Giroux et coll., 2006; Giroux, 2007). Cependant, les eaux <strong>du</strong> lac Ontario<br />
semblent être la source principale <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s dans le fleuve Saint-Laurent (Pham et coll.,<br />
2000). De très faibles concentrations d’atrazine ont <strong>de</strong>s effets sur les systèmes repro<strong>du</strong>cteur et<br />
endocrinien <strong>de</strong>s humains et <strong>de</strong> plusieurs espèces animales (Colborn et coll., 1993).<br />
Les métaux lourds<br />
Nombreux sont les métaux présents <strong>de</strong> façon naturelle dans l’environnement mais dont la<br />
concentration et la distribution peuvent être modifiées par les processus in<strong>du</strong>striels et ainsi<br />
<strong>de</strong>venir toxiques pour la faune et la flore. L’effluent <strong>de</strong> la station d’épuration <strong>de</strong> Montréal, qui<br />
traite 45% <strong>de</strong>s eaux usées municipales <strong>du</strong> Québec, contribue à entre 1% et 5% <strong>de</strong> la charge totale<br />
en métaux lourds <strong>du</strong> fleuve Saint-Laurent, à l’exception <strong>de</strong> l’argent (Ag), pour lequel ce chiffre<br />
s’élève à 25% (Gobeil et coll., 2005). Une étu<strong>de</strong> sur le plomb trouvé dans les sédiments <strong>de</strong><br />
diverses stations situées le long <strong>du</strong> chenal laurentien, a révélé que celui-ci provenait <strong>de</strong> trois<br />
sources différentes : <strong>de</strong>ux naturelles et une reliée à la pollution in<strong>du</strong>strielle récente (Gobeil et<br />
coll., 1995). La source principale <strong>de</strong> mercure dans l’estuaire est l’érosion <strong>de</strong>s berges et <strong>de</strong>s<br />
sédiments <strong>du</strong> lit <strong>du</strong> fleuve, bien que les tributaires et la déposition atmosphérique contribuent<br />
également à la charge totale (Quémerais et coll., 1999). Par contre, dans le Saguenay, une source<br />
historique importante <strong>de</strong> mercure a été une usine <strong>de</strong> chloralcali qui a cessé ses opérations en<br />
1978 (Couillard et Lebeuf, 2007). Depuis ce temps, le mercure persiste dans les sédiments<br />
profonds <strong>du</strong> Saguenay, ce qui a mené à une interdiction <strong>de</strong> la pêche au chalut. Même si certains<br />
apports anthropiques ont été ralentis, les métaux toxiques <strong>de</strong>meurent une source <strong>de</strong><br />
contamination puisqu’ils ne sont pas biodégradables et peuvent se concentrer dans les sédiments.<br />
Dragage, circulation maritime et affaissements sous-marins favoriseraient alors leur remise en<br />
circulation. Le mercure, le plomb et le cadmium, particulièrement nocifs, pourraient nuire à<br />
l’efficacité <strong>de</strong>s défenses immunitaires en ayant un effet perturbateur sur la multiplication <strong>de</strong>s<br />
lymphocytes chez les mammifères (Wong et coll., 1992; Bernier et coll., 1995; De Guise et coll.,<br />
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