Programme de rétablissement du béluga - BAPE - Gouvernement ...
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<strong>Programme</strong> <strong>de</strong> <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>béluga</strong>, population <strong>de</strong> l’estuaire <strong>du</strong> Saint-Laurent 2012<br />
ANNEXE 2. CONTAMINANTS<br />
Cette annexe propose un survol <strong>de</strong>s principaux groupes <strong>de</strong> composés chimiques, principalement<br />
d’origine anthropique que l’on retrouve dans l’habitat <strong>du</strong> <strong>béluga</strong>. Certains contaminants sont<br />
persistants dans l’environnement : un composé est considéré comme persistant lorsque sa <strong>de</strong>mivie<br />
(temps pour que la concentration diminue <strong>de</strong> moitié) est plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois dans l’eau ou six<br />
mois dans les sédiments (selon l’annexe D <strong>de</strong> la convention <strong>de</strong> Stockholm). De plus, les<br />
composés chimiques qui sont solubles dans les graisses ont tendance à se bioaccumuler dans les<br />
tissus adipeux et à se bioamplifier dans la chaîne alimentaire. D’autres contaminants ne sont pas<br />
ou peu persistants et ne se bioaccumulent pas, ou peu, dans le biote. Entre ces <strong>de</strong>ux catégories on<br />
trouve certains contaminants qui peuvent se bioaccumuler sans se bioamplifier (par exemple le<br />
plomb), soit se bioaccumuler sous la forme d’une molécule organique (par exemple le mercure).<br />
Les <strong>béluga</strong>s sont exposés aux pro<strong>du</strong>its chimiques par le biais <strong>de</strong> leur diète ou <strong>de</strong> leur milieu.<br />
Les proies <strong>du</strong> <strong>béluga</strong> constituent la source première <strong>de</strong> contamination, mais l’eau, l’air et les<br />
sédiments représentent aussi <strong>de</strong>s sources potentielles. Il est difficile d’établir <strong>de</strong>s tendances<br />
claires en ce qui a trait aux concentrations <strong>de</strong>s contaminants chez les indivi<strong>du</strong>s, puisqu’il y a une<br />
gran<strong>de</strong> variabilité indivi<strong>du</strong>elle, et ce, même chez <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s <strong>de</strong> même âge et <strong>de</strong> même sexe<br />
(Muir et coll., 1996a; Lebeuf et coll., 2001). Cette différence pourrait être attribuable à <strong>de</strong>s<br />
variabilités <strong>de</strong> la taille, <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> croissance, <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong> graisse, <strong>de</strong> l’efficacité<br />
énergétique, <strong>de</strong> la capacité d’assimilation <strong>de</strong>s contaminants provenant <strong>de</strong> la diète et évi<strong>de</strong>mment<br />
<strong>de</strong> l’historique d’exposition aux contaminants (Hickie et coll., 1999). Les mâles et les femelles<br />
présentent <strong>de</strong>s concentrations différentes <strong>de</strong> plusieurs contaminants. Cette disparité peut<br />
s’expliquer par le transfert <strong>de</strong> contaminants <strong>de</strong> la mère à son veau (Addison et Brodie, 1977) et<br />
possiblement par les dissimilitu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> régime alimentaire entre les mâles et les femelles (Lesage<br />
et coll., 2001; Nozères, 2006). Plusieurs contaminants sont liposolubles et s’accumulent dans les<br />
tissus graisseux. Lors <strong>de</strong> la gestation et <strong>de</strong> l’allaitement, ces tissus sont sollicités et les femelles<br />
<strong>de</strong> plusieurs espèces <strong>de</strong> mammifères marins transmettent une partie <strong>de</strong> leurs contaminants à leurs<br />
veaux (Addison et Stobo, 1993; Gauthier et coll., 1998; Hickie et coll., 1999). Ainsi les nouveaunés<br />
présentent <strong>de</strong>s concentrations élevées en contaminants, et ce, pendant <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s critiques<br />
<strong>de</strong> leur croissance que sont le développement <strong>de</strong>s systèmes endocriniens, immunitaires et<br />
nerveux (Colborn et Smolen, 1996; Gauthier et coll., 1998).<br />
Les concentrations <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s contaminants dans les tissus <strong>de</strong>s <strong>béluga</strong>s <strong>du</strong> Saint-Laurent<br />
sont largement supérieurs à ceux mesurés chez les <strong>béluga</strong>s <strong>de</strong> l’Arctique (Massé et coll., 1986;<br />
Martineau et coll., 1987; Muir et coll., 1990; Ray et coll., 1991; McKinney et coll., 2006). Ceci<br />
s’explique en gran<strong>de</strong> partie par la proximité <strong>de</strong>s sources (Lebeuf et Nunes, 2005).<br />
Les composés organochlorés (OC)<br />
Les organochlorés sont pour la plupart <strong>de</strong>s polluants organiques persistants (POP). Ils ont été<br />
synthétisés principalement pour un usage dans l’in<strong>du</strong>strie et en agriculture. Leur effet sur<br />
l’environnement ainsi que la formation <strong>de</strong> sous-pro<strong>du</strong>its toxiques a amené plusieurs pays à<br />
réglementer ou simplement bannir l’usage <strong>de</strong> ces composés. Ratifiée en 2004 par plus <strong>de</strong> cent<br />
pays, dont le Canada, la convention <strong>de</strong> Stockholm sur les POP est un accord qui vise à interdire<br />
ou restreindre l’usage <strong>de</strong> douze composés organochlorés : biphényles polychlorés (BPC),<br />
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