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Caroline Fourest
Il faut se battre à Durban II
lestinien vivant sous l’occupation étrangère ». Une formulation contestable
puisqu’on ne sait pas à quelles frontières elle s’applique. Pour le
reste elle appelle à la Paix. Et précise que tous les pays de la région ont
le droit à la sécurité, y compris Israël.
Le problème tient donc moins à la formulation qu’au fait que qu’Israël
soit le seul pays cité dans cette plate-forme contre le racisme, alors qu’il
s’agit d’un sujet qui concerne le thème des confits territoriaux. Et qu’il
existe mille pays pouvant être cités si l’on doit faire la liste de tous les
conflits suscitant de la défiance entre deux populations. Le Soudan et
la République démocratique du Congo par exemple.
Cette focalisation sur Israël a permis un marchandage oubliant les 250
millions d’intouchables en Inde et la discrimination des homosexuels,
persécutés dans de nombreux pays, comme en Iran, où on les pend.
L’autre vrai problème, c’est l’introduction du terme ambigu d’islamophobie,
qui confond la lutte contre le racisme avec la lutte contre le
blasphème. Depuis, les pays musulmans et leurs alliés sont d’ailleurs
allés plus loin en proposant d’interdire carrément la diffamation des
religions. Mais c’est là où les négociations valent la peine.
Un simple conférence d'examen
Durban II se déroulera à Genève... sans forum des ONG. Si des débordements
ont lieu dans les couloirs, ils seront encadrés, au pire révélateurs.
Enfin et surtout, il ne s'agit pas d'une seconde conférence
mondiale, mais d'une simple conférence d'examen, destinée à faire
appliquer la plate-forme adoptée par les Etats en 2001. C’est en tout cas
la position de l’Union européenne.
Le Mouvement des non-alignés, l'Union africaine et le groupe des pays
musulmans sont clairement décidés à faire de la surenchère. Ils insistent
pour multiplier les paragraphes sur Israël et élargir la lutte contre
le racisme à la "diffamation des religions". Ce qui reviendrait à mettre
les droits de l'homme au service de la protection des religions, au détriment
de la liberté d'expression. Inacceptable.
L'Union européenne en a conscience et ne cédera rien là-dessus. Ses
lignes rouges sont clairement établies : la question des réparations de
l'esclavage ne doit pas être instrumentalisée, celle du Moyen-Orient
ne doit pas donner lieu à surenchère, et le concept de "diffamation des
religions" doit être écarté. Si l'une de ces lignes rouges est franchie,
elle aura bien raison de briser le consensus et de quitter la conférence.
Mais pour l'instant, le processus est en cours. Grâce aux premières
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