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Entretien avec
Malka MarCoviCh
Comment définiriez-vous l'ONU et son Conseil des droits de l'homme?
Je fais partie de celles et ceux qui ont cru durant de nombreuses années
à la promesse de l’ONU. Non pas d’une institution qui aurait
été effectivement garante de la paix, mais qui était porteuse d’un projet
où les confrontations pouvaient être rendues visibles, et dont la
Charte, puis la Déclaration universelle et les textes élaborés durant
une quarantaine d’année, fondaient les bases normatives pour l’autodétermination
des peuples, la lutte contre les discriminations de toutes
sortes, un endroit de dialogue et d’avancées envers et contre tout.
Pour le mouvement des femmes, la SDN et l’ONU ont été des lieux
ou les revendications pour plus de justice et d’égalité pouvaient être
entendues, plus encore qu’au niveau des Etats. Que ce soit à la SDN
ou à l’ONU jusque récemment, cela constituait pour les associations
un lieu extrêmement démocratiques. Même s’il y avait un côté un peu
pompier dans les grandes déclarations, ainsi que dans le décorum, en
témoigne d’ailleurs les fresques promettant un futur radieux dans les
bâtiments de Genève. L’ONU a joué un rôle important dans le processus
de décolonisation et dans la fin de l’Apartheid en Afrique du sud.
Jusqu’à l’avènement de la République islamique d’Iran il y a 30 ans,
la petite musique djihadiste, que l’Arabie Saoudite avait fait entendre
lors de l’adoption de la Déclaration Universelle en 1948, était restée
en sourdine. Il y a trente ans également, la Convention contre toutes
les formes de discriminations à l’encontre des femmes (CEDAW) a
constitué une avancée fondamentale. Je doute qu’elle aurait pu aboutir
quelques années plus tard.
J’ai commencé à m’impliquer dans les travaux de l’ONU au moment
du tourbillon d’espoir des années 1990 qui voyaient la chute du mur
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