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naDia Geerts
Le refus de la raison
Selon une récente enquête menée par Laurence Perbal, chercheuse
à l’Université Libre de Bruxelles, un quart des étudiants de l’enseignement
secondaire et supérieur bruxellois souscrit aux thèses créationnistes.
La plupart sont musulmans, et le fait qu’ils soient plus ou moins
instruits n’influence pas leur attitude : même à l’université, beaucoup
de musulmans restent des adeptes du créationnisme. Les
protestants semblent également concernés par ce refus de l’évolution,
mais l’échantillonnage de Perbal est trop faible pour pouvoir en tirer
des conclusions.
Cent cinquante ans après la parution de L’origine des espèces, la
théorie de l’évolution a manifestement toujours du mal à passer la
rampe, du fait de convictions religieuses qui font de Dieu le créateur
de toutes choses, et essentiellement de l’homme. Des élèves, majoritairement
de confession musulmane, mais aussi des enseignants, refusent
de souscrire à cette théorie scientifique. Un refus qui ne peut
laisser indifférent.
Au-delà des résistances vis-à-vis de la théorie de l’évolution, ce qui
pose question, c’est en effet le recul de la raison, en tant qu’instrument
de compréhension du monde. Une raison qui, au mieux, devrait
se soumettre face aux « vérités » révélées par le texte sacré, et au pire,
serait fondamentalement discréditée en tant que produit d’une civilisation
occidentale, blanche et laïque.
Or, l’école est le lieu par excellence, non seulement de transmission
de savoirs, mais aussi d’acquisition d’une méthode en matière de
pensée. À l’heure où il devient de plus en plus illusoire de prétendre
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