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ProChoix
n° 47 - mars 2009
Les lois coraniques comportent aussi des dispositions générales qui précisent
que d’autres sujets de « droit coranique », même s’ils ne sont pas
mentionnés, devraient avoir force de loi. Il semble possible que cela
rouvre le débat sur le ijbar (droit du père à arranger les premiers mariages
de ses filles vierges – ce que les courts coraniques avaient réussi
à décourager ces dernières années). Il y a aussi des arrêtés locaux qui
discriminent les femmes. A Gusau, Etat du Zamfara, un décret du gouvernement
interdit aux femmes musulmanes d’utiliser l’achaba (taximotos
– le moins cher et le plus pratique des transports en commun
disponibles a Gusau). Dans l’Etat de Kano les femmes n’ont pas le droit
de faire du sport et de participer aux festivités publiques.
BAOBAB et les affaires impliquant la charia : 2000-2003
Dès sa conception, BAOBAB a pris racine dans l’idée que tous les droits
des femmes sont des droits de l’Homme, que les femmes vivant sous
l’empire des lois coraniques n’étaient pas moins candidates à la réalisation
de leurs droits qu’aucune autre femme, et que la promotion et
la protection de ces droits, en tout lieu, sont une priorité urgente. Nous
nous efforçons donc de partager l’information, les compétences, et l’expertise
avec les femmes et dans certains cas les hommes, pour atteindre
cet objectif.
En grandissant, BAOBAB est devenu connu pour la défense des femmes
qui se sont engagées – pour des raisons politiques – dans la voie
du système judiciaire injuste des Etats où les nouvelles lois coraniques
sont appliquées. Par conséquent, nous sommes appelés comme conseil
dans des affaires de violation des droits individuels de ces femmes, que
ce soit en première instance ou (le plus fréquent) en appel. Jusqu’à présent,
nous avons surtout participé à des procès de femmes ou d’enfants.
Comme nous obtenons des victoires dans la défense de ces affaires,
nous recevons des demandes de familles d’hommes qui ont transgressé
la loi dans les Etats de la charia. Dans ce cas, nous les orientons vers
d’autres organisations de défense des droits de l’homme car leurs demandes
ne font clairement pas partie de nos missions. Il est devenu
habituel, même pour de officiers ministériels, d’attirer notre attention
sur des cas quand nous rendons visite à nos clients dans les différentes
prisons du nord du pays. Grâce au soutien d’organisations et de personnes
qui partagent nos convictions et nous procurent une aide morale et/
ou financière, nous nous sommes rendus capables d’assurer la défense
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