Vie dans haies J-P Geslin.pdf - Free
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Quelques informations pour les enseignants<br />
Les <strong>haies</strong> (on écrivait autrefois "haye") 1 sont des<br />
ensembles d’espèces végétales et animales entourant des champs,<br />
des prairies, des vergers, des jardins ou des terrains de sport.<br />
Créées et conservées par l’homme elles ont surtout été développées<br />
aux 12 ème et 13 ème siècles. Elles présentent un aspect linéaire et<br />
possèdent une largeur allant de 1 à 4 mètres. Les plants peuvent<br />
être issus de boutures, de semis réalisés directement en place ou<br />
provenir de pépinières.<br />
Un ensemble de <strong>haies</strong> bien développées constitue un paysage<br />
agricole désigné sous le nom de bocage.<br />
Dans une haie champêtre, la partie axiale de la haie est<br />
généralement constituée d’espèces ligneuses (arbres, arbustes et<br />
arbrisseaux comme le charme, le noisetier, l'aubépine monogyne,<br />
l'églantier, le houx, le groseillier épineux et le néflier…) sur<br />
lesquelles prennent appui des plantes grimpantes. De part et<br />
d’autre sont installés des végétaux herbacés. Plus une haie est âgée plus les espèces végétales y sont<br />
nombreuses : jusqu’à 300 <strong>dans</strong> une haie bretonne.<br />
Dans une haie jardinée, le nombre d’espèces végétales est faible et la haie constituée souvent de<br />
thuyas ou d’ifs ou de lauriers ou de troènes est taillée.<br />
Les <strong>haies</strong> constituent un refuge pour de nombreuses espèces sauvages : musaraignes, mulots, loirs<br />
et lérots, écureuils et hérissons ; de nombreux oiseaux dont le rouge-gorge, la mésange bleue et la mésange<br />
charbonnière, le verdier, la bergeronnette, le troglodyte, la perdrix et le merle ; des reptiles comme les<br />
vipères, les couleuvres, les orvets et les lézards, des crapauds et des grenouilles rousses, une multitude<br />
d’insectes en particulier des coléoptères (comme les coccinelles) et des chenilles de papillons (gazé, flambé,<br />
citron et sylvain). Les feuilles sont mangées par de nombreux escargots et limaces, des insectes et les lapins,<br />
les fleurs sont visitées par les abeilles et les bourdons. Les fruits sont dévorés par les insectes comme le<br />
balanin du noisetier, les oiseaux et les rongeurs. Tous ce petit monde attire des prédateurs : rapaces et<br />
mammifères carnassiers (comme les belettes et les hermines).<br />
Les <strong>haies</strong> sont suivies le matin et le soir par de gros animaux sortant la nuit de la forêt en quête de<br />
nourriture : sangliers, biches, blaireaux, renards…<br />
Les <strong>haies</strong> ont pour effets :<br />
1. De limiter les propriétés en formant des clôtures et<br />
d’éviter la divagation du bétail.<br />
2. De fournir du bois (fagots de bois mort, charmes et<br />
ormes permettant de réaliser des manches d’outils) et des<br />
fruits (noisetiers, mûriers, prunelliers et sorbiers).<br />
3. D’accroître la diversité des paysages, la biodiversité des<br />
plantes et des animaux mais aussi à l’inverse d’augmenter<br />
la concentration des oiseaux granivores s’attaquant aux<br />
cultures et de certaines autres espèces considérées à priori<br />
comme des nuisibles (rongeurs par exemple).<br />
4. Comme l’a montré à contrario leur destruction <strong>dans</strong> les années 1960 lors du remembrement :<br />
* Dans les prairies, elles protégent le bétail des vents et lui fournissent de l’ombre. Il s’ensuit une moindre<br />
dépense d’énergie dédiée à la régulation de la température et le rendement laitier s’en trouve accru.<br />
* Dans les champs, elles préservent les cultures du vent qui dessèche et ainsi accroissent le rendement de 5<br />
à 15 % (en particulier du trèfle et de la luzerne).<br />
* Dans les vergers, elles constituent un brise-vent qui évite une chute précoce des fruits.<br />
* Au bord des routes, elles atténuent les nuisances pour les riverains.<br />
* Partout, elles permettent, en retenant l’eau et le vent, de réduire l’érosion. Elles améliorent l’infiltration<br />
des eaux de pluie. Un déferlement de boue s'est abattu sur la commune de Morlaix <strong>dans</strong> le Finistère<br />
postérieurement au remembrement.<br />
1 Cf. « L’Haye-les-Roses » en région parisienne et « La Haye » en Hollande.<br />
86Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM de Seine-Saint-Denis. 7