Correcteurs de meunerie - FOOD MAGAZINE

marché local amène naturellement à une
réflexion sur l’international. Cependant,
pour pérenniser cette ouverture, il faut
être capable d’imposer des marques.
C’est pour cela que certaines entreprises
recourent à la concentration de façon
à atteindre la taille critique qui leur
permet d’investir des marques à
l’étranger.
Justement, plusieurs opérateurs
ont commencé à pénétrer d’autre
marché notamment arabes et
africains. Se sentent-ils menacés
sur leur marché traditionnel ?
Il y a deux façons d’exporter. L’export
peut être marginal et là nous utilisons les
capacités disponibles de l’outil industriel
déjà en place. Et il y a les industriels
qui développent de façon volontaire le
marché à l’export et là il ne s’agit plus
d’une fuite en avant mais plutôt d’une
volonté délibérée répondant à une option
stratégique. Dans une économie de libreéchange,
il est normal que les Marocains
s’ouvrent sur le monde extérieur.
Le secteur est connu pour son
offre exportable dérisoire. Que
faut-il faire selon vous pour
palier à la situation ?
Effectivement, le marché existe mais la
production est insuffisante. Pour cela,
il faut activer le Plan Maroc Vert qui
permettra d’augmenter l’offre marocaine
au niveau de la production. Il s’agit à
mon avis aussi de faire des choix. Il est
question notamment d’encourager le
développement de la micro-entreprise en
milieu rural ou urbain. Il faut réduire le
différentiel d’imposition entre les deux
secteurs, favoriser le développement
des normes, inciter à l’innovation et le
développement de marques, développer
le marché local et mettre le cap sur la
promotion à l’exportation. Ceci constitue
la trame d’un plan simple que développe
actuellement la Fenagri, qui entend le
soumettre aux pouvoirs publics dans les
semaines qui viennent.
Après le textile, l’automobile,
et les équipements, les Chinois
débarquent aujourd’hui avec une
offre agroalimentaire. Comment
les opérateurs appréhendent
cette percée somme toute minime
actuellement mais qui est appelée
à se renforcer à l’avenir ?
On sait que les Chinois ont besoin de se
nourrir eux-mêmes. On sait également
que les us et coutumes culinaires
chinoises sont extrêmement éloignées de
nos pratiques. Et donc on ne peut qu’être
dubitatif à ce propos mais également
inquiets. Rappelons-nous les scandales
sanitaires qui ont éclaté en relation avec
les jouets commercialisés sur certains
marchés aux USA et en Europe.
Mais ils ont également une grande
capacité d’adaptation !
C’est clair. Cependant, le problème
n’est pas chez les Chinois mais chez les
Marocains qui n’ont pas mis en place
le dispositif réglementaire, normatif et
sanitaire qui leur permette de contrôler
valablement les produits qui envahissent
nos marchés.
La norme est un préalable à l’équité
économique, la réglementation doit
assurer l’équité commerciale et la
sécurité du consommateur, le dispositif
de surveillance veille à l’information des
opérateurs et à la prévention des risques.
Propos recueillis par
Abdelaziz Meftah
FOOD MAGAZINE - N° 1 / JUIN 2008 25