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M - Institut français de l'éducation

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10 déc. 38 PARTIE SCOLAIRE N° II {85<br />

| HISTOIRE |<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE<br />

4lllimMIMIMMIHfMtlIlllllllllllMlMMIIMIMItlllItlMIin.il<br />

Les plaisirs violents du seigneur féodal.<br />

Les mœurs <strong>de</strong> l'époque féodale étalent brutales<br />

et lë seigneur aimait les distractions violentes<br />

qui lui procuraient <strong>de</strong>s émotions et<br />

satisfaisaient sa vanité.<br />

La brutalité <strong>de</strong>s mœurs. — Les seigneurs habitant<br />

les châteaux forts étaient <strong>de</strong>s hommes vigoureux,<br />

le pluo souvent grossiers et emportés. Une<br />

querelle éclatait-elle entre <strong>de</strong>ux seigneurs, elle<br />

finissait par le crime sournois ou ouvertement<br />

proclamé : Régnier <strong>de</strong> Boulogne conspira la mort<br />

d'Humfroy d'Ordre. Il le fit tuer <strong>de</strong> mort inopinée<br />

et lui trancha la tête. La veuve du défunt, montrant<br />

en un corps <strong>de</strong> femme un courage viril, ôta à son<br />

mari mort sa chemise ensanglantée, et la garda<br />

quelque temps, durant lequel elle la montra souvent<br />

à ses enfants pour les émouvoir à la vengeance. Un<br />

jour que Régnier chassait dans les environs, la<br />

veuve l'aperçut et, avec <strong>de</strong>s larmes et <strong>de</strong>s cris, supplia<br />

ses enfants et ses amis <strong>de</strong> venger son mari. Régnier<br />

fut « par eux forcé et atteint, mis à mort au bruit <strong>de</strong><br />

sa vénerie et <strong>de</strong> ses chiens, et là ils le laissèrent<br />

mort, déchiré et démembré comme une bête sausage<br />

». (Chronique <strong>de</strong> Guines et d'Ardres.)<br />

La guerre privée. — La guerre privée par où<br />

finissaient la plupart <strong>de</strong>s querelles exerçait ses<br />

ravages partout et à chaque instant. Dès que le<br />

printemps arrive, le seigneur part en campagne,<br />

suivi <strong>de</strong> ses hommes d'armes. Monté sur un <strong>de</strong>strier<br />

tout bardé <strong>de</strong> fer, la lance <strong>de</strong> frêne à la main, il<br />

porte sur sa tête le heaume fermé en forme d'œuf,<br />

n'ayant que <strong>de</strong>ux ouvertures pour les yeux. Le<br />

torse est emprisonné dans le haubert ou cotte <strong>de</strong><br />

mailles en acier. Jambards et brassards aussi en acier<br />

protègent les jambes et les bras. L'expédition est<br />

COURS MOYEN<br />

imiummiiiimiin<br />

Sa première gran<strong>de</strong> expédition. — Le voyage,<br />

sanglante et sans pitié. Partout à la ron<strong>de</strong> les chàu- commencé le 27 janvier 1682, se fit d'abord en<br />

mières, les villages sont brûlés. Bois, récoltes, traîneaux, puis sur <strong>de</strong>s canots d'écorce en approvignes,<br />

vergers, tout est saccagé. Le sang coule, les chant du Mississipi. L'expédition était composée<br />

morts jonchent les abords et l'intérieur du château<br />

La ohasse. — Même en temps <strong>de</strong> paix, les plaisirs<br />

violents, source <strong>de</strong> fortes émotions, constituent la<br />

distraction favorite du seigneur. Il chasse le cerf,<br />

le sanglier et le loup. En s'attaquant à ces bêtes,<br />

le seigneur est fier <strong>de</strong> montrer qu'il est brave et<br />

fort, et le sanglier dangereux l'excite tout particulièrement.<br />

Souvent, accompagné <strong>de</strong> sa dame, il<br />

chasse au faucon. La dame emporte au poing un<br />

faucon apprivoisé, elle le lâche dans la campagne et<br />

l'oiseau <strong>de</strong> proie lui rapporte dans ses serres une<br />

perdrix, une caille ou un lapin.<br />

Les tournois. — Au xi e<br />

siècle, on aime les tournois<br />

comme nous aimons aujourd'hui les matches <strong>de</strong><br />

football et <strong>de</strong> boxe. En présence <strong>de</strong>s dames châtelaines<br />

accourues nombreuses <strong>de</strong>s manoirs voisins,<br />

siégeant sur <strong>de</strong>s estra<strong>de</strong>s décorées <strong>de</strong> bannières,<br />

<strong>de</strong>ux troupes <strong>de</strong> cavaliers revêtus <strong>de</strong> leur armure<br />

<strong>de</strong> fer fon<strong>de</strong>nt l'une sur l'autre. Les lances heurtent<br />

les cuirasses, le choc est ru<strong>de</strong>. On enlève morts et<br />

blessés sur l'arène souillée <strong>de</strong> sang.<br />

Ce cruel tournoi faisait déjà verser bien <strong>de</strong>s<br />

larmes. Il sera remplacé plus tard par le joyeux et<br />

brillant carrousel, avec armes émoussées et inoffensives.<br />

Mais il faudra que les mœurs s'adoucissent<br />

et ce sont les femmes qui y pourvoient. Elles l'exigeront<br />

<strong>de</strong> plus en plus, au nom <strong>de</strong> la courtoisie<br />

que leur témoignent déjà les ru<strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong><br />

l'époque féodale, et l'Eglise leur prêtera son concours.<br />

Cavelier <strong>de</strong> la Satie (1643-1687).<br />

Explorateur <strong>de</strong>s plus énergiques, H dota la<br />

France, au XVII e<br />

siècle, <strong>de</strong> son plu» vaste territoire<br />

colonial, la Louisiane, qui eût pu former<br />

avec le Canada un Immense empire sans<br />

les fautes commises <strong>de</strong>puis lors.<br />

8a Jeunesse. — Né à Rouen, il partit en 1666<br />

pour la Nouvelle-France et se rendit à l'île <strong>de</strong> Montréal<br />

dans le Saint-Laurent, où il fut chargé, quoique<br />

fort jeune, <strong>de</strong> réprimer les insurrections <strong>de</strong>s Iroquois.<br />

Bientôt il se mit en rapport avec les sauvages, apprit<br />

les dialectes indiens, fit plusieurs excursions dans<br />

les forêts et sur les grands lacs, se préparant par là<br />

aux explorations qu'il méditait.<br />

Au cours <strong>de</strong> sa première expédition, il découvre<br />

la rivière Ohio et la <strong>de</strong>scend jusqu'au Mississipi,<br />

mais, abandonné <strong>de</strong> ses compagnons, il est contraint<br />

<strong>de</strong> revenir à Montréal et parcourt seul, à' travers<br />

mille dangers, les quatre cents lieues qui l'en séparent.<br />

L'année suivante, il rejoint le Mississipi par<br />

une autre rivière qu'il découvre, celle <strong>de</strong> l'Illinois,<br />

mais il est encore obligé <strong>de</strong> revenir sur ses pas.<br />

Rivalité <strong>de</strong>s «Jésuites. —Sur ces entrefaites, les<br />

Jésuites tout-puissants au Canada, voyant d'un œil<br />

jaloux les premières tentatives hardies d'un conquérant<br />

<strong>de</strong> gloire et <strong>de</strong> profits commerciaux, nièrent<br />

les découvertes <strong>de</strong> la Salle et voulurent au moins les<br />

dépasser. Avec l'appui du gouverneur général, le<br />

comte <strong>de</strong> Frontenac, Cavelier partit pour la France<br />

en 1674 et vint solliciter Colbert. Le rninistre l'accueillit<br />

favorablement, lui fit octroyer <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong><br />

noblesse et lui donna en pur don le fort <strong>de</strong> Frontenac,<br />

au nord-est du lac Ontario, qui <strong>de</strong>vint la<br />

base <strong>de</strong> ses opérations et où il établit une mission<br />

<strong>de</strong> Récollets, congrégation rivale <strong>de</strong>s Jésuites, ainsi<br />

que <strong>de</strong>s familles canadiennes et iroquoises. Son<br />

intention était <strong>de</strong> relier Québec au golfe du Mexique<br />

par une puissante chaîne <strong>de</strong> forts, servant à la fois <strong>de</strong><br />

centres <strong>de</strong> colonisation et <strong>de</strong> commerce, ainsi que <strong>de</strong><br />

résistance contre les Espagnols et les Anglais.<br />

C'était l'ambition <strong>de</strong> faire la conquête pacifique<br />

<strong>de</strong> tout le bassin du Mississipi.<br />

<strong>de</strong> cinquante-quatre personnes. Bientôt on atteignit<br />

le grand fleuve, dont le courant un peu plus loin<br />

<strong>de</strong>vient fort rapi<strong>de</strong>, en même temps que ses eaux<br />

sont rendues bourbeuses par le mélange <strong>de</strong>s eaux du<br />

Missouri. Après avoir fondé le fort <strong>de</strong> Saint-Louis<br />

<strong>de</strong> l'Illinois, la Salle donne officiellement au pays<br />

en même temps découvert et étudié le nom <strong>de</strong><br />

Louisiane. Le 6 avril, il atteignit le <strong>de</strong>lta du Mississipi;<br />

et fe 9, il prit solennellement possession, au<br />

nom du roi <strong>de</strong> France, <strong>de</strong> tous les territoires<br />

qu'arrose le fleuve « Colbert ».<br />

Sa <strong>de</strong>uxième gran<strong>de</strong> expédition. — Revenu en<br />

France, il reçut <strong>de</strong> Louis XIV, avec le titre <strong>de</strong> viceroi,<br />

la mission <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s établissements en Louisiane,<br />

<strong>de</strong> repousser à l'ouest les Espagnols avec le<br />

concours même <strong>de</strong>s sauvages qui les détestent et,<br />

d'autre part, <strong>de</strong> cantonner a l'est les Anglais envahissants.<br />

L'équipage parti <strong>de</strong> La Rochelle sur une flottille<br />

<strong>de</strong> quatre bâtiments, le 24 juillet 1684, était commandé<br />

par un officier <strong>de</strong> cour, <strong>de</strong> Beaujeu, qui, par<br />

jalousie, fit traîner en longueur la traversée, dépassa<br />

par une erreur calculée l'embouchure du Mississipi,<br />

débarqua Cavelier au Texas, l'abandonna et revint<br />

en France. La Salle explora le pays pendant six<br />

mois, fonda le fort <strong>de</strong> Saint-Louis du Texas, puis<br />

décida <strong>de</strong> tenter par terre un voyage <strong>de</strong> retour<br />

au pays <strong>de</strong>s Illinois, point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> sa première<br />

gran<strong>de</strong> expédition.<br />

8a mort. — Mais <strong>de</strong>s haines grondaient sour<strong>de</strong>ment<br />

dans la petite troupe composée <strong>de</strong> seize<br />

hommes seulement, vingt autres étaient restés<br />

i • •...<br />

ftHMiHiiiiHiiiifiiiiiiiiitiiiHiiifiiiijiiiiiiHiiiimiiiiiiiimm<br />

MU s<br />

kœnig. RÉCITS D'HISTOIRE P O U R L E S P E T I T S . . . Broché.• 8.25<br />

—minimum minium Uni n • • • m •• • • •• .•• .. n.. .M. m.............t..................... .••...••

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