Ouagadougou
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Ainsi, un certain nombre de règles et de pratiques permettent à l’opposition de jouer<br />
pleinement son rôle au sein du parlement indien.<br />
M. Mamadou Santara, vice-président, remercie M. G. C. Malhotra pour sa<br />
communication. Il relève l’importance de l’Inde, qui est une vieille démocratie, pour les<br />
nouvelles démocraties émergentes. Il demande à M. Malhotra s’il considère qu’il soit bon de<br />
fixer les droits et devoirs de l’opposition. Est-ce utile pour la démocratie ? Quelles expériences<br />
en tire-t-il pour l’opposition extra-parlementaire ?<br />
M. G. C. Malhotra estime que, s’agissant du « statut » de l’opposition, il ne s’agit<br />
nullement d’une contrainte. Si l’opposition n’existe que pour faire obstruction, ce n’est dans<br />
l’intérêt de personne. En outre, les électeurs décident de la place de chacun au moment des<br />
élections. L’expérience de l’Inde montre que le rôle principal de l’opposition est d’éviter des<br />
adoptions trop hâtives de textes législatifs. S’agissant de l’opposition extra-parlementaire, si<br />
leur expression est très forte à l’extérieur du parlement, cela ne reste pas sans écho à<br />
l’intérieur des chambres. Il en a été ainsi du projet de loi relatif aux locations ; les locataires,<br />
comme les propriétaires, se sont sentis lésés par les dispositions de ce projet de loi. Malgré les<br />
votes intervenus, le texte n’est toujours pas en vigueur.<br />
Mme R. A. Ahmadu (Nigeria) pose deux questions :<br />
Existe-t-il, dans la Constitution indienne, une disposition sur la défection d’un<br />
parlementaire de son groupe politique ? Au Nigeria, à condition que le député qui quitte son<br />
groupe, trouve un autre groupe qui accepte de l’accueillir en son sein, il peut conserver son<br />
siège, malgré les termes de la Constitution qui l’oblige normalement à quitter sa fonction ;<br />
Pour s’opposer à la décision du Président de la République de renvoyer un texte<br />
devant le parlement, celui-ci doit-il ensuite adopter ce projet de loi avec une majorité qualifiée ?<br />
M. G. C. Malhotra répond que, s’agissant de la défection partisane, la Constitution<br />
indienne est claire. Tout membre qui quitte le parti pour lequel il a été élu ne pourra continuer à<br />
siéger. Le siège est alors déclaré vacant et une élection partielle est organisée. La seule<br />
exception se trouve dans le cas où un tiers au moins des députés d’un groupe décident de<br />
quitter ce dernier. Dans ce cas, leur mandat est préservé. Cela a parfois donné lieu à des<br />
abus. Des factions essayent de recruter des membres rebelles pour étoffer leurs rangs. La<br />
Cour Suprême de l’Inde s’est penchée sur de tels cas.<br />
S’agissant de la procédure de la nouvelle délibération, il ne s’agit pas vraiment d’un<br />
droit de veto du Président de la République. Le parlement a toujours le dernier mot.<br />
M. Madelain Fils-Aimé (Haïti) précise que l’expression « rôle de l’opposition » ne lui<br />
convient pas. L’opposition est naturellement dans son rôle, sauf si l’intérêt national est<br />
directement menacé, dans les moments où il faut s’unir autour d’un chef.<br />
Il souhaite savoir comment s’organisent les activités administratives au sein du<br />
parlement indien. Il indique que, parfois, l’opposition considère que l’administration ne respecte<br />
pas ses droits et prérogatives. Il cite le cas d’Haïti où il n’apprécie pas que les députés<br />
s’impliquent dans la gestion quotidienne de la chambre. Si tout est préalablement défini,<br />
s’agissant de leurs avantages matériels, il suffit alors de confier la gestion à des<br />
administrateurs civils.