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Cancer : épidémiologie, cancérogenèse, développement tumoral ...

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Faculté de Médecine de Marseille<br />

* sur le plan héréditaire, deux syndromes familiaux peuvent être associés à une transmission<br />

prédisposante : transmission d’une mutation (ou d’un remaniement) de BRCA1 ou de BRCA2 dans<br />

le syndrome familial sein/ovaires, ou d’une mutation de P53 dans le syndrome Li Fraumeni.<br />

*Les mutations somatiques qui s’accumulent durant la phase de cancérogenèse le développement<br />

<strong>tumoral</strong> peuvent être divisées en phase précoce ou tardive.<br />

Les mutations somatiques précoces semblent être : une surexpression, (avec ou non amplification)<br />

de la cycline D1, une surexpression de coactivateurs des récepteurs des oestrogènes qui est associée<br />

à une perte d’expression des récepteurs des oestrogènes eux-mêmes (RE négatif) ou une perte<br />

d’hétérozygotie pour le chromosome 17p. (LOH17p)<br />

Les événements ou mutations somatiques tardifs sont quant à eux :<br />

- amplifications de myc, de cerbB2 - des pertes d’hétérozygotie sur divers chromosomes : LOH<br />

1p1q 8p11p 13q16q 17q18q (montrant le large spectre possible des remaniements observés) - des<br />

hyperméthylations des gènes : cdK2, E cadhérine, se traduisant par une perte de fonction - des<br />

surexpressions de facteur de croissance ou de protéines dont les mécanismes initiateurs peuvent être<br />

multiples.<br />

*Facteurs hormonaux associés : les données épidémiologiques, expérimentales et cliniques<br />

montrent que les oestrogènes (et l’œstradiol entre autres) jouent un rôle clé dans la cancérogenèse et<br />

les étapes suivantes du développement <strong>tumoral</strong>. Une des actions les plus connue est celle du<br />

cocarcinogène ou promoteur de l’œstradiol lié à son rôle dans le développement de la glande<br />

mammaire et l’induction de la prolifération des cellules hormonosensibles. La très grande<br />

sensibilité aux carcinogènes des tissus en prolifération explique, entre autres, les périodes critiques<br />

ou « à risques » qui correspondent à une hyperstimulation tissulaire de type oestrogénique<br />

secondaire à des cycles anovulatoires (puberté, préménopause) ou à des traitements hormonaux<br />

surdosés (traitement substitutif de la ménopause).<br />

Un autre aspect extrêmement important dans la cancérogenèse mammaire est celui lié au<br />

métabolisme oxydatif des oestrogènes. Ce métabolisme oxydatif permet la production de<br />

catécholoestrogènes, les 4OH-E2 et 16 αOH-E1 molécules qui peuvent interagir directement avec<br />

les bases puriques de l’ADN et former des adduits. De ce fait ces métabolites de l’œstradiol peuvent<br />

être considérés comme de réels carcinogènes rejoignant dans cela la carcinogenèse chimique<br />

expérimentale classique type DMBA. Ces données récentes du métabolisme oxydatif des<br />

oestrogènes ouvrent tout un aspect complémentaire au rôle de promoteur de l’œstradiol, rôle connu<br />

depuis les travaux expérimentaux de Lacassagne au début du siècle.<br />

2.5. Tumorogénèse<br />

Ceci recouvre les étapes concernant l’évolution du processus <strong>tumoral</strong> vis à vis de l’organisme<br />

avec le développement <strong>tumoral</strong> local qui peut être décrit en deux phases, une phase in situ puis<br />

une phase d’invasivité où s’enclenche l’ensemble des phénomènes qui feront toute la gravité des<br />

processus tumoraux avec l’établissement possible de métastases.<br />

Cette étape est possible par la transformation de plusieurs protooncogènes en oncogènes activés. Il<br />

est important de se rappeler que ces différents types de protooncogènes-oncogènes n’actent pas de<br />

façon indépendante les uns des autres que ce soit dans leur fonction normale ou dans la<br />

carcinogénèse-tumorigénèse. Au contraire, il a été démontré dans différents types cellulaires et<br />

tissulaires que l’activation coordonnée ou la surexpression de plusieurs oncogènes sont le plus<br />

souvent nécessaires pour induire le potentiel de croissance <strong>tumoral</strong>e dans sa globalité.<br />

Les dysrégulations d’expression génomique (oncogènes activés) associées ou non à des pertes<br />

d’hétérozygotie, mutations et amplifications de gènes se traduisent par l’établissement de boucles<br />

autocrines, paracrines ou télocrines mettant en jeu des facteurs de croissance, leurs récepteurs<br />

spécifiques, une transmission dysrégulée du signal mitogénique intracellulaire. Ces boucles<br />

d’interaction perturbent l’ensemble de l’homéostasie tissulaire et permettent le développement d’un<br />

microenvironnement tissulaire permissif favorisant la croissance <strong>tumoral</strong>e locale puis<br />

locorégionale et la dissémination métastatique ce par dysrégulation des programmes de prolifération<br />

DCEM 2 – Module 10 15

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