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Cancer : épidémiologie, cancérogenèse, développement tumoral ...

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Faculté de Médecine de Marseille<br />

Faisant suite aux données expérimentales et aux données de l’épidémiologie clinique des cancers,<br />

l’épidémiologie moléculaire a connu un développement rapide ces dix dernières années grâce,<br />

entre autres, au progrès des techniques de biologie moléculaire.<br />

L’épidémiologie moléculaire qui vise à identifier les individus à haut risque de cancer a pour<br />

finalité de permettre la mise en place d’une prévention individuelle spécifique. Elle comporte<br />

essentiellement deux volets : (cf. Fig. 5)<br />

- Le premier est l’évaluation de la susceptibilité individuelle par la caractérisation d’une<br />

prédisposition héréditaire liée :<br />

. soit à la transmission héréditaire d’une mutation ou polymorphisme touchant un gène<br />

suppresseur ;<br />

. soit à un polymorphisme génétique individuel concernant des gènes codants pour des<br />

enzymes du métabolisme pouvant jouer un rôle dans la carcinogenèse.<br />

- Le second est l’évaluation des conséquences moléculaires d’une exposition aux carcinogènes<br />

ou dosimétrie moléculaire.<br />

1.6. Transmission héréditaire de mutations germinales/gènes<br />

suppresseurs<br />

La prédisposition héréditaire du cancer a été suspectée dès le début du siècle par la description et<br />

l’isolement de familles présentant une fréquence élevée de cancers spécifiques sur plusieurs<br />

générations qui a débouché sur la notion de formes familiales de certains cancers.<br />

L’étude moléculaire de plus en plus précise ces dix dernières années du génome de ces familles a<br />

mis en évidence la transmission héréditaire d’allèles pathologiques (muté-remanié) concernant des<br />

gènes suppresseurs.<br />

Si ces formes familiales de cancers ne représentent que 6 à 8 % de la totalité des cancers<br />

regroupées en syndrome, elles présentent une grande variabilité en fréquence et pénétrance (cf.<br />

Fig.6)<br />

Formes familiales de très faible fréquence à forte pénétrance<br />

- Schématiquement, le premier ensemble regroupe des formes familiales ayant une fréquence très<br />

faible par rapport au nombre global de naissances (1 à 5 porteurs d’allèles à risque pour 100 000<br />

naissances) mais pour ces enfants, la probabilité de développer un cancer (pénétrance) est 1 000 à<br />

10 000 fois plus grand que celle de la population globale.<br />

Ce sont :<br />

- Les formes familiales de rétinoblastome qui associent retinoblastome et sarcome et dont le gène<br />

mis en cause est Rb (13q14) ;<br />

- Le syndrome de Li Fraumeni qui associe cancer du sein – cortico surrénalome, sarcome,<br />

carcinome et tumeurs cérébrales et dont le gène mis en cause est P53 (17p 13-1) ;<br />

- Les formes familiales de polypose coliques associant cancers du colon, thyroïde, estomac dont le<br />

gène mis en cause est APC (5q21) ;<br />

- Les tumeurs de Wilms (gène WT) (11p13) ; La neurofibromatose gène NF1 (17q11).<br />

Formes familiales fréquence pénétrance moyenne<br />

- Un second ensemble regroupe des formes familiales dont la fréquence est plus élevée (environ 1<br />

pour 1 000 naissances) avec une augmentation de risque de cancer moyenne de 8 à 10.<br />

Ce sont : - Les formes familiales de cancers du sein et ovaire dont les gènes mis en cause sont<br />

BRCA1 (17q21) BRCA2(13q12-13) ;<br />

- Les cancers du colon héréditaires non polyposiques HNPCC dont les gènes mis en<br />

cause seraient, entre autres, le MLH1, le MSH2 ;<br />

Gènes suppresseurs<br />

Les gènes suppresseurs pour lesquels on a mis en évidence des mutations germinales dans les<br />

formes héréditaires familiales, présentent également des mutations somatiques ou secondaires<br />

au cours du développement des tumeurs sporadiques. Une meilleure connaissance de la<br />

carcinogenèse a permis de séparer ces gènes suppresseurs en deux grandes classes :<br />

DCEM 2 – Module 10 7

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