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Cancer : épidémiologie, cancérogenèse, développement tumoral ...

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1.4.2. Virus et <strong>Cancer</strong><br />

Faculté de Médecine de Marseille<br />

Comme nous l’avons précédemment dit, les agents viraux sont l’agent essentiel corrélé à certaines<br />

types de cancers dans les pays du tiers monde et en voie de développement. Il s’agit d’adénovirus et<br />

de rétrovirus. Si la tumorogénicité de ces virus est bien établie dans les modèles expérimentaux, en<br />

ce qui concerne la clinique humaine, l’infection virale isolée ne semble pas suffisante pour la<br />

transformation <strong>tumoral</strong>e et demande des effets synergiques additionnels provenant d’autres<br />

événements génomiques dans la cellule touchée ou issue de l’environnement. Trois types de virus<br />

sont essentiellement associés aux tumeurs humaines : virus EBV, de l’hépatite et papilloma virus.<br />

Deux types de pathologie sont clairement liés au virus EBV : les cancers du cavum (naso pharynx)<br />

et le lymphome de Burkitt. Tous deux sont caractérisés par une infection précoce et une association<br />

à des facteurs environnementaux, nutritionnels ainsi que des facteurs de susceptibilité génomique de<br />

l’hôte. Les cancers du cavum touchent en grande majorité des ethnies particulières ayant une<br />

spécificité dans les coutumes alimentaires dont la consommation de thé brûlant (Chine et Maghreb).<br />

Les lymphomes de Burkitt associent une spécificité géographique proche de celle de la malaria et<br />

des facteurs de susceptibilité génomique se traduisant par des translocations chromosomiques t1<br />

(8 ;14) (q24 ;q32), t2 (2 ;8) (p12 ;q24), t3 (8 ;22) (q24 ;q11).<br />

Les virus de l ‘hépatite (C) sont associés au cancer du foie dans les pays en voie de<br />

développement, l’infection est le plus souvent post natale avec une fenêtre de contamination<br />

relativement étroite. Le développement du cancer du foie demande une susceptibilité individuelle<br />

particulière (porteurs actifs du virus) et des facteurs environnementaux et nutritionnels où les<br />

aflatoxines jouent un rôle important comme cofacteur.<br />

Enfin les cancers du col sont associés au papilloma virus (HPV16). Comme pour les autres virus,<br />

les papilloma virus sont essentiels mais non suffisants, ils demandent des facteurs associés liés à<br />

l’activité et à l’hygiène génitale ainsi qu’au cycle reproductif des femmes infectées.<br />

Sur le plan mondial, du fait de la prévalence des populations en zone économiquement sousdéveloppée,<br />

une estimation épidémiologique associe virus et cancers pour une incidence<br />

d’environ 20% pour la totalité des cancers.<br />

1.5. Epidémiologie clinique et prévention<br />

Dans les années 60, plusieurs enquêtes internationales dirigées par Mac Mahon ont cerné les<br />

facteurs de risques du cancer du sein faisant jouer un rôle extrêmement important au contexte<br />

hormonal et endocrinien. Dans ces études sont retenues comme facteurs de risques, une puberté<br />

précoce, une première grossesse tardive ainsi qu’une ménopause tardive. Ces facteurs définissent<br />

une imprégnation hyperoestrogénique non contrebalancée dans deux périodes critiques,<br />

l’adolescence avec le développement mammaire et la périménopause. D’autres facteurs de risques<br />

étant une hyperoestrogénie accompagnant les périodes de cycles anovulatoires ainsi qu’une obésité<br />

à l’adolescence ou en post-ménopause. La connaissance de ces facteurs de risque a débouché sur<br />

une surveillance accrue des personnes à risques et des conseils de prévention.<br />

En effet, une des finalités des études épidémiologiques est de cerner des cibles potentielles de<br />

prévention. A l’issue des études épidémiologiques, en terme de prévention potentielle, deux<br />

paradoxes sont à prendre en compte concernant les conséquences induites par une meilleure<br />

connaissance du risque.<br />

Ceci concerne deux types de facteurs de risques spécifiques : ceux liés à la consommation d’alcool<br />

et de tabac, et ceux liés au type global d’alimentation. Si l’alcool multiplie par 40 les risques de<br />

cancer de l’œsophage, son incidence globale reste circonscrite (exemple en France la région<br />

Calvados) Par contre, de très nombreux cancers semblent en partie, liés à la consommation d’alcool<br />

(cancer du sein, prostate, côlon).<br />

La consommation régulière de tabac multiplie par 10 le risque de cancer du poumon, pose depuis<br />

les années 50 un réel problème de société dans les pays industrialisés.<br />

Relation cancer poumon/tabac<br />

DCEM 2 – Module 10 5

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