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Cancer : épidémiologie, cancérogenèse, développement tumoral ...

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Faculté de Médecine de Marseille<br />

probables seraient les pratiques cliniques différentes de mammographie, radiothérapie et traitement<br />

adjuvant.<br />

Les enquêtes épidémiologiques comparatives internationales permettent de discerner clairement<br />

deux types de cancers :<br />

cancers survenant dans les pays industrialisés où les cancers les plus fréquents sont les cancers<br />

du sein, de la prostate, du colon et les cancers du poumon ; des études permettent de dissocier deux<br />

types de risques, les risques individuels endogènes : tels les déséquilibres endocriniens intervenant<br />

dans la pathologie du cancer du sein (hyperoestrogénie relative due à une puberté précoce, première<br />

grossesse tardive et ménopause tardive) les risques environnementaux et de comportement tels :<br />

nutrition (riche en graisse animale, viande rouge), tabac, alcool, intervenant dans un grand nombre<br />

de cancers.<br />

cancers survenant dans le tiers monde et pays en voie de développement où les cancers les plus<br />

fréquents sont les cancers du col, du foie et du naso-pharynx et estomac, qui sont des cancers liés à<br />

une épidémiologie spécifique : virale et/ou infectieuse (papilloma virus HPV16, virus de l’hépatite<br />

C, EBV, Helico Bacter) associés à des modes alimentaires, des comportements et d’hygiène<br />

sexuelle particulière.<br />

1.4. Carcinogènes, co-carcinogènes et facteurs de risque<br />

L’ensemble des études épidémiologiques et des données expérimentales démontre que des<br />

substances, les carcinogènes (tels le benzo-a-pyrène, benzidine), sont susceptibles d’induire à eux<br />

seuls le développement d’un cancer ; par contre d’autres substances les co-carcinogènes (tels<br />

alcool, traumatisme, déséquilibres hormonaux…) participent à l’induction d’un cancer en synergie<br />

ou en potentialisant un facteur transformant associé<br />

Trois classes de carcinogènes interagissent avec l’ADN et induisent la transformation cellulaire : les<br />

molécules carcinogéniques chimiques, les agents physiques à type de rayonnement énergétique et<br />

ionisant et enfin les agents infectieux viraux.<br />

Un des buts des études épidémiologiques est d’isoler les facteurs de risque de cancer, définissant<br />

de ce fait les caractéristiques individuelles ou d’exposition associée à un risque augmenté. Il est<br />

important de noter que le facteur de risque ainsi défini n’est pas forcément directement causal ni<br />

nécessaire ni suffisant.<br />

Les autres notions que permet d’appréhender l’épidémiologie sont :<br />

le temps de latence entre contact avec un carcinogène et développement d’une pathologie<br />

<strong>tumoral</strong>e, ce temps de latence peut être de plusieurs dizaines d’années voire 50 ans, cette notion est<br />

extrêmement importante à prendre en compte dans les cancers professionnels.<br />

l’accumulation des doses et des expositions : chez l’homme, on peut estimer que les effets de<br />

chaque dose isolée s’ajoutent, sans aucune perte, pendant toute l’existence ; ce qui explique que le<br />

seuil de toxicité ne peut être déterminé avec précision .<br />

1.4.1. Carcinogènes chimiques<br />

Le rôle des carcinogènes chimiques dans la pathologie cancéreuse a été suggéré par les observations<br />

cliniques dès la fin du 18è siècles (C. Pott : cancers du scrotum, ano-rectaux, survenant chez les<br />

jeunes ramoneurs londoniens). Le contact prolongé avec la suie, les goudrons, les huiles dérivés du<br />

pétrole a été associé à l’augmentation de l’incidence des cancers de la peau, des poumons mais<br />

également d’autres tissus. Le dibenz(a, h)anthracène a été le premier carcinogène chimique de<br />

synthèse, suivi de la caractérisation du benzo(a)pyrène comme composant carcinogénique majeur<br />

de la suie. Depuis, de très nombreuses molécules regroupées sous le terme « hydrates de carbone<br />

aromatique polycyclique » ont démontré expérimentalement leur pouvoir carcinogénique. Une autre<br />

classe de composés, les amines aromatiques (colorants, amine aromatique anti-oxydant…) sont des<br />

composants largement présents dans le monde industriel et expérimentalement démontrés comme<br />

cocarcinogéniques. Dès 1895, un clinicien allemand L. Rehn met en évidence l’exposition<br />

professionnelle aux amines aromatiques et son association avec les cancers de vessie.<br />

DCEM 2 – Module 10 3

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