Die Zauberflöte - cercle lyrique de metz

Concerto pour piano en Ré majeur, K. 537, dit du Couronnement pour
l’occasion, mais qui datait de 1788. La nouvelle Impératrice accueillit La
Clémence de Titus, créée à Prague pour le sacre de Léopold comme Roi de
Bohême, par un commentaire lapidaire : « Questa è una porcheria
tedesca », « ceci est une cochonnerie allemande ». La décision immédiate
de Léopold de renvoyer Lorenzo Da Ponte, librettiste des trois grands
chefs-d’œuvre que sont Les Noces de Figaro, Cosi fan tutte et Don Juan,
est symptomatique de la mise à l’écart du compositeur dans le domaine
lyrique. D’ailleurs la première commande du nouveau souverain pour le
Burgtheater fut pour Cimarosa : Il Matrimonio segreto, donné devant toute
la Cour en 1792, eut le privilège d’être joué deux fois dans la même soirée,
à la demande de l’Empereur. Mozart conserva son poste de Compositeur
de la Chambre, mais sa situation financière s’aggrava, notamment avec les
dépenses dues aux cures thermales de Constance à Baden, avant et après
l’accouchement, en juillet 1791, de leur sixième enfant.
Cela suffirait à expliquer que Mozart accepte sans hésiter la proposition
d’écrire la musique d’un Singspiel, pour un théâtre populaire de la banlieue
de Vienne, dirigé par Schikaneder.
DIE ZAUBERFLÖTE
La tradition du Singspiel
Dans la plupart des pays européens, à l’exception de la France, l’art lyrique
a adopté la forme et la langue de l’opéra italien. C’est au dix-huitième
siècle qu’apparaît dans les pays germaniques, le Singspiel dont le nom
définit le genre : une pièce, d’inspiration généralement populaire, où
alternent dialogues parlés et passages chantés en allemand. Les premiers
furent des traductions d’opéras-comiques français ou de ballad operas
anglais de l’époque. Ces divertissements, donnés souvent par des troupes
itinérantes et dans des théâtres de second ordre, s’appuyaient sur des
livrets mêlant éléments magiques et burlesques, personnages populaires et
créatures fantastiques. Cependant le terme de Singspiel fut d'abord
appliqué à toutes formes lyriques de langue allemande, conçues par
réaction contre l’hégémonie de l’opera seria italien : en 1767, la Lottchen
am Hofe de Johann Adam Hiller, d’après Ninette à la Cour de Charles-
Simon Favart, auteur de nombreux opéras-comiques français, lance ce type
de pièce chantée, entrecoupée de dialogues parlés. On peut également citer
les noms de Gluck, Georg Benda que Mozart admirait. Le genre existait
donc depuis peu quand Mozart l’aborde avec Bastien et Bastienne, en
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