Die Zauberflöte - cercle lyrique de metz

stylistiques et prosodiques de Die Zauberflöte avec le reste de la
production de Gieseke. Il n’est pas exclu que ce dernier, également Maçon,
ait discuté avec Mozart et Schikaneder de références ésotériques et qu’il ait
apporté des éléments pour le dialogue entre Tamino et le vieux Prêtre, dans
le finale du premier acte et dans la phraséologie dans la scène des prêtres.
Mais il a sûrement exagéré plus tard son intervention pour se parer du
prestige du librettiste unique d’une œuvre à succès.
ARGUMENT
Ouverture
L’ouverture en Mi bémol majeur, tonalité qui va prédominer dans le
royaume de Sarastro, avec son association des bois et des trombones, crée
une atmosphère solennelle mais chaleureuse. Les trois premiers accords
ascendants, entrecoupés de courts silences, de l’Adagio initial ont suscité
de nombreux commentaires, ne fût-ce que pour signaler qu’il faut plutôt en
décompter cinq : longue - brève longue - brève longue. Ces cinq notes se
retrouvent en trois endroits significatifs de l’action : à la première entrée
des Trois Enfants, au finale du premier acte ; dans l’affrontement entre
Pamina et Sarastro au finale du second ; quand la Reine de la Nuit est
engloutie avec sa suite, à la fin de l’œuvre. Or, le chiffre cinq, en
Maçonnerie, correspond au nombre de l’initiation féminine. Ces notes
initiales sonnent comme un appel à l’attention. L’adagio, d’un style et
d’une couleur propres à la description de l’obscurité et du chaos, dans
d’autres œuvres mozartiennes, caractérise ici le royaume féminin de la
Nuit. A l’Adagio solennel succède le premier thème, vif, léger et joyeux de
l’Allegro, de style fugué, directement emprunté au premier mouvement de
la sonate en si bémol majeur, op. 24, n°2, de Muzio Clementi. 1 A la fin de
l’exposition de l’Allegro les vents et les cuivres jouent trois accords sourds,
sur le rythme bref-long-long, même s’il y a un doute pour savoir s’il faut
attacher les deux longues, propre au rite maçonnique masculin, trois fois
trois accords que l’on retrouvera lors du Conseil des Initiés qui ouvre le
second acte pour signifier à Tamino qu’il est reçu parmi eux et qu’il est
admis à se soumettre aux épreuves. On peut remarquer l’importance des
1
Ce dernier l'avait jouée en 1781, lorsque Joseph II avait organisé une joute musicale, en l'honneur de la Grande
Duchesse de Russie, en visite à Vienne. Elle opposait au compositeur romain, l'autrichien Mozart, les deux plus grands
virtuoses du piano de l'époque, dans un exercice d'improvisation. L'empereur déclara le match nul. Malgré la médiocre
opinion de Mozart sur son adversaire, il n'oublia pas ce qu'il avait entendu. Ceci contraria tellement Clementi que ce dernier
prit soin, chaque fois que la partition de sa sonate fut éditée, de faire inclure un commentaire expliquant qu'elle avait
été composée dix ans avant La Flûte enchantée.
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