Die Zauberflöte - cercle lyrique de metz

genre de l’opéra merveilleux qui devait devenir ensuite très populaire à
Vienne, notamment grâce à ses propres productions, en dehors même du
domaine de l’opéra : il a produit Die schöne Isländer oder der Mufti von
Samarkanda, qualifiée de Zauberkomedie, comédie magique. On a pu
pointer une ressemblance flagrante entre la Marche d’Obéron et celle des
Prêtres que Mozart ajouta en dernière minute à La Flûte.
Ainsi se crée la tradition du zauberopera, opéra magique, auquel La Flûte,
se rattache par ses nombreux effets scéniques qu’adorait Schikaneder :
treize changements de scènes, dont certains très élaborés ; multiplication
des défilé d’animaux en carton-pâte, comme les six lions qui traînent le
char de Sarastro, à son arrivée en scène ; usage des trappes permettant des
apparitions ou disparitions surprenantes ; machines volantes transportant
les trois Garçons auréolés de phosphorescences féeriques ; éclairs,
grondements du tonnerre multiples, etc… Les estampes de Joseph Schaffer
de 1793, montrent la naïveté de la mise en scène originelle, fidèle à
l’imagerie populaire, plus proche du « merveilleux » d’un conte, que de
l’ésotérisme d’un cérémonial initiatique.
La Flûte, on l’a vu, reprend des éléments de Lulu, utilisés dans l’opéra de
Schack déjà cité, dont le héros est un prince qu’une bonne fée envoie au
secours de sa fille, Sidi, enlevée par un malfaisant magicien. On y trouve
également deux couples d’amoureux, un noble et un comique, un bon et un
mauvais génies, une épreuve par le feu et l’eau et un épisode où les
animaux se mettent à danser. Cependant, il manque la flûte magique bien
que Schack fût lui-même flûtiste. Schikaneder la lui restitue en revenant à
Lulu en 1791 avec Die Zauberflöte. Un autre Singspiel, de Wenzel Müller,
Kaspar der Fagottist oder die zauberzither, créé en juin 1791, a pour héros
un homme drôle, devenu rapidement populaire, aux aventures comiques,
caractéristiques du bas Singspiel de ce temps. Le nom de Kaspar renvoie
au personnage de Kasperl, marionnette issue d’une tradition germanique
remontant au XVII e siècle, avatar d’Arlequin, de Polichinelle, du Punch
anglais et de Guignol. Chez Schikaneder, il deviendra Papageno, de
l’allemand Papagel, perroquet.
On peut évoquer également, Il re cervo de Carlo Gozzi (1762), dont Hanz
Werner Henze a tiré un opéra, dans lequel Truffaldino chasse les oiseaux et
Arlequin, venu de la tradition de la Commedia dell’arte, menace de se
pendre si personne n’accepte de l’aimer. On y ajoute, une pièce espagnole
de Calderón, El purgatorio de San Patricio, car elle met en scène deux
anges, un bon et un mauvais, qui se disputent le salut d’un personnage.
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