Die Zauberflöte - cercle lyrique de metz

1768, pour Vienne. Il n’a que douze ans. Le livret se fonde sur la parodie
que le Français Favart, a écrite sur l’unique opéra de Rousseau, Le Devin
du village.
L’absence de codification du genre apporte au compositeur une totale
liberté de composition, loin de toute solennité et sans les références à
l’Antiquité de l’opera seria. L’émotion se traduit au moyen d’une
expression musicale simple et naturelle. Elle offre la possibilité d’associer
aux apports formels de l’opéra-comique français, les personnages bouffes
de la comédie italienne. Le recours possible à tous les genres musicaux
élargissait le potentiel créatif du compositeur. Mozart puise, dans le fonds
de la culture allemande alors en pleine émergence, des lieder et des airs à
forte teneur sentimentale, alors très prisés. Il expérimentera également,
avant de quitter Salzbourg en 1779, dans Zaïde (K. 344), les vertus du
mélodrame, admiré chez Benda. Restée inachevée et découverte après la
mort de Mozart, elle préfigure L’Enlèvement par l’ajout d’éléments
comiques aux sérieux. Cette finesse d’écriture n’est pas le propre de tous
les Singspiele qui présentent souvent des visions caricaturales du Bien et
du Mal. Mais sous l’influence des idéaux culturels français, on trouve dans
les Singspiele de Mozart, des réflexions portant sur la cruauté, la haine, la
vengeance, la fraternité humaine, la place primordiale du pardon, la
mission sociale et spirituelle de l’amour. Le recours au merveilleux et au
comique permet d’éviter toute lourdeur didactique. Mais on lui demanda
surtout des opéras comiques en italien, même si Idoménée, écrit pour
Munich, en 1780, s’inscrit dans la noble tradition de l’opera seria.
En 1776, Joseph II avait créé une compagnie théâtrale permanente, le
Nationaltheater, sur la scène du Burgtheater, destinée à accueillir le
National Singspiel, pour l’opéra et le ballet allemands, dès 1778. C’est là
que L’Enlèvement au Sérail, le chef-d’œuvre du genre, remporte un succès
extraordinaire en 1782. Mozart en avait montré toutes les potentialités : la
débauche de vocalité et la luxuriance orchestrale enchantèrent les
Viennois. A cela s’ajoutait la nouveauté de la musique « turque » avec
beaucoup de percussions amusantes et l’exotisme du sujet avec la
description des mœurs cruelles de ceux qui avaient fait longtemps
trembler l’Europe centrale. L’orchestration de Mozart introduisait un style
entièrement nouveau et sa riche texture faisait apparaître la musique des
autres compositeurs comme pauvre et insignifiante. La veine dramatique se
manifestait dans toute sa spontanéité et les ensembles, loin d’arrêter
l’action, contribuaient à son avancement. Si les amateurs d’opéras italiens
boudaient Mozart, un autre public adorait en lui, l’auteur d’opéras
allemands. Mais la Cour favorisait l’opéra italien et la commande du
10