Sarastro tiré par ses lions 28
envisagea même d’écrire une suite à La Flûte, dans laquelle Monostatos tentait <strong>de</strong> ravir le bébé <strong>de</strong> Tamino et <strong>de</strong> Pamina, mais l’écrivain y renonça, peut-être parce qu’il n’aurait pu s’accommo<strong>de</strong>r du mélange <strong>de</strong> plaisanteries et <strong>de</strong> philosophie, cher à Schikane<strong>de</strong>r. La Flûte enchantée s’avéra le plus grand succès <strong>de</strong> Mozart et <strong>de</strong> Schikane<strong>de</strong>r. La salle était comble tous les soirs. Connaisseurs ou gens du peuple, et même enfants y trouvaient leur compte. Son message final, beauté et sagesse, touchaient les cœurs. Les plaisanteries <strong>de</strong> Papageno faisaient rire aux éclats, la Reine <strong>de</strong> la Nuit terrifiait tandis que ses redoutables coloratures étonnaient les connaisseurs. Sarastro et ses prêtres suscitaient une curiosité craintive. Succès instantané et durable que seul Haydn avait obtenu. Schikane<strong>de</strong>r redonna la pièce, toujours avec le même succès, en 1794, en 1798 et en 1802, quand il inaugura, son Theater an <strong>de</strong>r Wien qu’il avait construit, en partie, avec les bénéfices tirés <strong>de</strong> La Flûte. On l’a vu, il ne résista pas à la tentation d’écrire une suite dans laquelle il reprend, pour l’essentiel, le canevas <strong>de</strong> <strong>Die</strong> Zauberflöte, puisque La Reine <strong>de</strong> Nuit, avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Monostatos, déci<strong>de</strong> d’enlever sa fille pour empêcher, en vain, son mariage avec Tamino. <strong>Die</strong> Zauberflöte continua sa carrière triomphale et <strong>de</strong>vint, à la fin du siècle, le plus populaire <strong>de</strong>s opéras <strong>de</strong> Mozart dans les pays germaniques. En France, il fut donné en 1801, sous le titre <strong>de</strong>s Mystères d’Isis, aves <strong>de</strong>s emprunts musicaux à Haydn, ceci jusqu’en 1827. Ce n’est qu’en 1865 que la partition authentique fut jouée. La reprise, en 1954, en français, au Palais Garnier, dans une mise en scène <strong>de</strong> Maurice Lehmann, consacra enfin l’œuvre. En Gran<strong>de</strong>-Bretagne, l’opéra fut joué le plus souvent en italien. Il fallut attendre 1911, pour qu’il soit donné régulièrement en anglais ou en allemand. L’œuvre n’arriva au Metropolitan Opera <strong>de</strong> New-York qu’en 1900. UN LIVRET PROBLÉMATIQUE Cependant, si le succès public est incontestable, la critique se montra plus réservée, notamment sur le livret. Il présente en effet, à première lecture, un mélange surprenant <strong>de</strong> féerie, <strong>de</strong> solennité, <strong>de</strong> farce, d’aventures sans queue ni tête. Il semble s’adresser à <strong>de</strong>ux publics inconciliables : d’une part, une élite d’initiés, seule capable <strong>de</strong> décrypter le symbolisme ésotérique emprunté à quelques rites et idéaux <strong>de</strong> la Franc-maçonnerie, pour qui l’opéra ressemble à un oratorio maçonnique ou à un cérémonial 29
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