Die Zauberflöte - cercle lyrique de metz

parlés, selon la pratique de l’opéra-comique français. Les solistes n’ont pas
toujours des talents d’acteurs de théâtre, le passage de la parole au chant
pose par ailleurs des problèmes techniques de pose de la voix, sans oublier
l’accent plus sensible pour les non germanophones quand ils ne s’appuient
pas sur la musique.
Au disque, la longueur des dialogues amena leur suppression pour les
gravures sur 78 tours, comme ce fut le cas pour le premier enregistrement
intégral de la partition de La Flûte, par Sir Thomas Beecham, en
novembre 1937 et février-mars 1938 (EMI/Electrola puis Nimbus records,
Prima Voce). Deux autres versions produites, comme la précédente, par
Walter Legge, la première Flûte d’Herbert von Karajan, en 1950 (EMI) et
l’enregistrement dirigé par Otto Klemperer, en 1964 (EMI), seront
également privés de dialogues. La difficulté technique ne jouant plus pour
ce dernier, le chef d’orchestre a défendu son choix en affirmant que les dialogues,
déjà fastidieux pour les non germanophones, sont inséparables des
jeux de scène et deviennent ennuyeux, voire ridicules, en leur absence : si
leur humour reste lié à la sensibilité d’une époque, la musique, elle, est
atemporelle. Ces raisons sont parfaitement recevables ; elles n’en
trahissent pas moins le genre du Singspiel qui repose sur deux formes
d’expression. Le texte parlé, pour une grande part, permet d’opposer deux
univers, celui des hommes simples, incarné par Papageno dont la verve
comique et l’irrévérence expriment le bon sens populaire, et celui des
initiés, capables de transcender les contingences matérielles. La Flûte
montre le cheminement, possible ou non, d’un monde à l’autre et son
originalité réside dans l’équilibre subtil ainsi établi entre paroles et
musique : une suite continue de morceaux musicaux accentue l’aspect
noble d’un cérémonial ésotérique et tend vers l’oratorio, occultant l’aspect
authentiquement théâtral, vivant et drôle de l’opéra. Les prises vidéo
pourraient résoudre le problème bien qu’il faille, parfois, fermer les yeux
tant l’image a peu de rapport avec le livret, parlé ou chanté.
C’est Ferenc Fricsay qui, le premier en 1955 (DGG), publie la première
intégrale avec les dialogues, abrégés cependant comme dans la plupart des
enregistrements « complets », sauf quelques versions, comme celle de
James Levine, 1981 (RCA puis Sony Music 2009).
Versions historiques
Pour l’essentiel, les premières intégrales proviennent de captations
radiophoniques, notamment au Festival d’été de Salzbourg. La Flûte y fut
donnée pour la première fois en 1928, sans grands moyens scéniques. En
1931, Bruno Walter et en 1937, Arturo Toscanini bénéficièrent de bien
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