Die Zauberflöte - cercle lyrique de metz

de cinq ans de Mozart dont il devient l’ami, et il lui survécut vingt-et-un
ans. Ils se connaissaient donc depuis une dizaine d’années quand ils
entreprennent La Flûte, ce qui implique une certaine confiance mutuelle.
Schikaneder avait joué plusieurs saisons à Vienne, pendant les années
1780, avant d’ouvrir un nouveau théâtre dans le faubourg de Wieden. La
postérité a stigmatisé l’auteur du livret de La Flûte comme libertin
dépensier et artiste médiocre. Il était indiscutablement le premier, moins
sûrement le second : salué comme l’Hamlet et le roi Lear de son temps, il
avait mérité que Joseph II le fît venir de Presbourg à Vienne. Il obtint le
Kärtnertor Theatre et il l’inaugura avec l’Enlèvement de Mozart. Pour
attirer le public, Schikaneder n’hésitait pas à recourir à des
« Schikanederei », productions avec des effets spectaculaires, qui firent sa
renommée. Mais la troupe fut bientôt dissoute à cause du libertinage
de Schikaneder et le départ de sa femme avec un autre acteur. Ils se
retrouvèrent en 1789, quand l’amant de Madame Schikaneder mourut, et
ils revinrent à Vienne.
Le Freihaustheater auf der Wieden
Schikaneder s’installe alors dans une salle saisonnière, construite deux ans
plus tôt, celle du Theater auf der Wieden am Starhemgergschen Freihaus,
c’est-à-dire un théâtre libre, par opposition au théâtre de Cour, propriété de
la famille Starhemgerg, dans un faubourg de Vienne, Wieden. Ce bâtiment,
démoli en 1802, ne doit pas être confondre avec le Theater an der Wien, où
auront lieu les premières de Fidelio en 1805, et qui fut construit par
Schikaneder en 1801, en partie grâce aux bénéfices de La Flûte dont il joua
223 fois le rôle de Papageno. L’entrée de ce théâtre est surmontée par la
statue de ce personnage, peut-être en signe de gratitude envers tout ce que
le librettiste-interprète lui devait, à moins qu’il ne s’agisse d’une forme
d’autoportrait, car il partageait, avec l’oiseleur, pragmatisme et
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