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Die Zauberflöte - cercle lyrique de metz

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splen<strong>de</strong>ur du vieil opera seria, et <strong>de</strong> ses personnages hiératiques.<br />

La ligne mélodique, d’une simplicité pleine <strong>de</strong> ferveur <strong>de</strong>s airs <strong>de</strong> Pamina,<br />

se rapproche davantage <strong>de</strong>s passages graves d’un opera buffa comme, par<br />

exemple, le Porgi, amor <strong>de</strong> la Comtesse, dans les Noces, mais en moins<br />

complexe : l’adolescente, au seuil d’une vie dont elle ne connaît pas<br />

encore les dures désillusions, ne peut encore s’exprimer comme une<br />

femme blessée au plus profond d’elle-même. Figure idéalisée, elle incarne<br />

un type universel et non les multiples facettes d’un personnage particulier.<br />

Pamina se reconnaît, musicalement parlant, dans l’inébranlable<br />

détermination qui apparaît à la fin du second acte : la ca<strong>de</strong>nce en ut<br />

Majeur, rigoureusement harmonique, composée exclusivement d’accords<br />

sans la moindre fioriture mélodique, exprime l’accord du personnage avec<br />

la vérité qu’il porte en lui. On peut également rattacher au lied allemand,<br />

et à l’aria viennoise, la plainte éplorée <strong>de</strong> Pamina, et l’air <strong>Die</strong>s Bildnis ist<br />

bezaubernd schön <strong>de</strong> Tamino. Mais les <strong>de</strong>ux<br />

personnages se distinguent musicalement : tout<br />

autant magnifié, Tamino s’exprime avec une<br />

ar<strong>de</strong>ur intrépi<strong>de</strong>, quand Pamina se montre<br />

courageuse <strong>de</strong> façon raisonnée, une fois qu’elle<br />

déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> suivre l’homme qu’elle aime. Elle est<br />

moins dans la conquête que dans le don <strong>de</strong> soi.<br />

L’univers <strong>de</strong> l’opera buffa, exploré dans six<br />

ouvrages, <strong>de</strong>puis La finta semplice (1769)<br />

jusqu’à Cosi (1790), concerne le couple comique<br />

mais aussi les Trois Dames. Papageno emprunte<br />

sa gaîté au Siengspiel viennois et ses accents au<br />

lied populaire allemand. Ses airs, <strong>de</strong> coupe<br />

strophique, rappellent les chansons enjouées que<br />

Mozart et d’autres compositeurs viennois<br />

écrivaient pour les anthologies populaires, même<br />

si son air d’entrée, Der Vogelfänger bin ich ja,<br />

Schikane<strong>de</strong>r dans le personnage <strong>de</strong><br />

Papageno.<br />

sous son aspect rustique, est plus complexe qu’il<br />

n’y paraît. Les Trois Dames tournant autour <strong>de</strong><br />

Tamino évanoui, rappellent la truculence et la<br />

malice d’une Despina, à l’opposé <strong>de</strong> la partition <strong>de</strong>s Trois Garçons, fraîche<br />

et transparente.<br />

Naturellement, la musique rituelle, majestueuse <strong>de</strong>s hymnes sacrés à la<br />

sagesse, à la force, à la patience et à la clémence <strong>de</strong> Sarastro, comme les<br />

interventions <strong>de</strong>s Prêtres, d’une solennité quelque peu conventionnelle,<br />

sonnent comme la musique maçonnique et religieuse <strong>de</strong> Mozart. Non<br />

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