RAPPORT GENERAL DE L'ATELIER ... - Nefisco.org
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Il est aussi à souligner que les négociations et l’arbitrage entre les services de la pêche et les<br />
entités voulant gérer le poisson aboutissent à des arrangements locaux qui créent des<br />
situations qui peuvent être éloignées du cadre règlementaire mais qui sont parfaitement<br />
intégré et considéré comme étant la pratique à suivre. Cette évolution devrait se renforcer<br />
avec la perspective de la décentralisation.<br />
L’ensemble de ces considérations montre donc qu’il y a un changement important du cadre<br />
social à prendre en compte et de la nature des dynamiques qui peuvent naître quand on passe<br />
de grandes retenues à des petites. Il paraît donc intéressant d’introduire un seuil en mesure<br />
d’aider à définir une typologie des plans d’eau et surtout, en mesure d’orienter différemment<br />
les approches de pêches amplifiées. Ce seuil, s’il peut contenir des éléments normatifs basés<br />
sur des critères physiques, doit impérativement être défini d’une façon qualitative en<br />
particulier pour définir les qualités sociales à retenir.<br />
Dans les critères physiques, on peut penser à une retenue d’une superficie maximale de 100<br />
ha (il paraît évident que ce seuil est un ordre de grandeur : une retenue de 200 ha dans une<br />
zone isolée dépendant d’un seul village devrait aussi être intégré à ce type).<br />
Ce seuil dépend aussi de facteurs humains (nombre d’institutions en présence, densité<br />
démographique, proximité d’une agglomération, etc…). Il paraît ici intéressant d’introduire la<br />
notion de groupe local qui lorsqu’elle est présente est un indicateur intéressant qui précise ce<br />
seuil.<br />
Une recomposition du droit d’accès à la ressource poisson,<br />
Classiquement, dans la littérature, on a tendance à présenter un droit traditionnel qui serait<br />
plus ou moins en survie et un droit officiel dont la perception progresse au niveau de la<br />
population.<br />
De premières informations, très sommaires, font cependant apparaître qu’après la période où<br />
les populations se sont vues retirer leur droit sur le poisson par l’administration coloniale,<br />
tendance qui s’est poursuivie par la suite, on a assisté à une recomposition d’un droit<br />
accommodant le légal à certains usages toujours en cours. La reconnaissance de ces usages et<br />
leur compréhension est une condition indispensable de l’établissement de dynamique de<br />
cogestion durable.<br />
L’exposé des 3 études de cas a déjà témoigné cette réalité, mais d’autres expériences<br />
l’illustrent de façon encore plus vivante :<br />
• Dans le village de Gassongo, département de Tikaré, province de Bam, il y a un lac<br />
qui ne tarit pas et les autochtones ont réussi à faire payer 5500 F/mois/pêcheurs ce qui<br />
est bien supérieur au tarif exigé pour un permis officiel.<br />
• Il y a deux ou trois ans, durant la campagne d’empoissonnement, un chef de terre<br />
s’était opposé au déversement de poissons amenés par les agents de la Direction des<br />
Pêches en provenance de Bazega dans le département de Saba à 25 ou 30 km de<br />
Ouaga.<br />
Cette abstraction de la part de l’administration de tous ces arrangements qui de fait, existent a<br />
été clairement exprimée au travers de plusieurs études. La plus récente est celle de Magnini S<br />
(2002) qui décrit de façon remarquable toutes les ambiguïtés autour de la mise en place d’un<br />
groupement de pêcheurs ; ceci se traduisant souvent par un conflit avec les autorités