RAPPORT GENERAL DE L'ATELIER ... - Nefisco.org
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ressources halieutiques stipule dans son article 3 que “ des dérogations spéciales peuvent être<br />
obtenues auprès des services techniques compétents du ministère chargé de la pêche et de<br />
l’aquaculture pour l’utilisation des engins dont la dimension des mailles est inférieure à celle<br />
indiquée ci-dessus pour l’exploitation des espèces naines ”. Cette rapide relecture souligne, si<br />
besoin en était, à quel point des ouvertures originales et novatrices existent dans la<br />
réglementation du Burkina-Faso.<br />
Cette ouverture doit cependant être nuancée par deux aspects.<br />
Le premier, classique dans beaucoup de réglementations nationales, est la façon dont est<br />
rappelée avec force la nécessité de préserver la ressource halieutique. Les communautés de<br />
pêche sont perçues comme des populations non conscientes de la précarité de la ressource<br />
halieutique et aux quelles la menace des sanctions de l’Etat est le meilleur outil pour faire<br />
entendre raison.<br />
- Le second, est que ces lois consacrent un rapport où c’est l’Etat qui concède ou qui<br />
octroie le droit de pêche, c’est lui le garant de la pérennité de la ressource. On ne se met pas<br />
dans un rapport qui chercherait à valoriser les pratiques de pêche des communautés locales, à<br />
les légiférer et à leur permettre d’assurer leur pérennité. Cette approche fait donc abstraction<br />
de tout droit ou usage en cours autour de cette ressource non conforme à la réglementation.<br />
Un droit moderne existe et est reconnu, le droit traditionnel ou coutumier est ignoré.<br />
Il est alors classique de tomber, comme dans la plupart des pays de la sous-région, dans des<br />
approches assez dirigistes où la priorité est donnée à des actions sous la responsabilités de la<br />
Direction des Pêches sur les activités villageoises ou communautaires.<br />
Force est de constater que cette volonté ne s’est pas traduite par le développement que l’on<br />
pouvait en attendre (une seule concession attribuée dans le cadre du GPSO à Moussodougou<br />
avec, en plus, les PAIE de Bagré et de Kompienga).<br />
Le souci d’accompagner de façon rapprochée les dynamiques locales en a souvent empêché<br />
leur expression. Un souci de “ trop ” bien faire au niveau des administrations de l’Etat est en<br />
partie à l’origine de la non-utilisation de ces ouvertures réglementaires et législatives.<br />
Des études identifiées et en cours sont d’ailleurs menées à l’est et à l’ouest du Burkina pour<br />
définir les possibilités et les freins actuels à l’établissement de concessions (voir notamment<br />
Zampaligré I., 2002, pour la région est).<br />
On pourra aussi remarquer une certaine rigidité dans la proposition des entités en mesure de<br />
gérer la pêche sur les plans d’eau. Tout concourt à faire croire que l’entité la plus à même de<br />
gérer le poisson sur une retenue est le groupement de pêcheurs les plus professionnels<br />
possible. Cette rigidité avait déjà été soulignée dans le rapport d’évaluation du VPH (A<strong>DE</strong>,<br />
1993) où l’on peut lire que ces groupements ne devraient d’ailleurs pas être créés “ exnihilo<br />
”, mais s’appuyer sur les <strong>org</strong>anisations sociales existantes … pour lesquels la pêche<br />
pouvait être considérée comme une activité complémentaire…<br />
Plus récemment, ce pays s’est lancé dans une politique de décentralisation et de cogestion de<br />
ces ressources naturelles. Les textes en cours d’application, prévoient la déconcentration des<br />
administrations et l’établissement de CVGT (commission villageoise de gestion de terroirs).<br />
La commune reçoit comme compétence de participer à la protection des ressources<br />
halieutiques. Cette ré<strong>org</strong>anisation profonde de l’administration semble constituer un cadre<br />
particulièrement propice pour renouveler l’approche des concessions avec une gestion de ce<br />
partenariat à un niveau déconcentré et une participation accrue des communautés villageoises.