RAPPORT GENERAL DE L'ATELIER ... - Nefisco.org
RAPPORT GENERAL DE L'ATELIER ... - Nefisco.org
RAPPORT GENERAL DE L'ATELIER ... - Nefisco.org
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
91<br />
retenues seraient réparties sur l’ensemble du territoire. A la fin de la saison des pluies la<br />
surface en eau est estimée à 200 000 ha 7 .<br />
Au niveau de la pêche, seules les retenues pérennes pour des raisons évidentes, ont été<br />
suivies. Une grande attention a été portée aux plus grandes retenues ainsi qu’aux moyennes 8 .<br />
Les petites retenues pérennes n’ont pas fait l’objet d’actions spécifiques depuis nombre<br />
d’années. Il n’en reste pas moins vrai que des retenues temporaires voire les mares<br />
temporaires peuvent constituer des espaces où des quantités appréciables de poissons sont ou<br />
peuvent être produites.<br />
LE POISSON AU BURKINA FASO<br />
Bien qu’assez défavorisé sur le plan des ressources en eau, le Burkina a déployé des efforts<br />
importants pour développer ses ressources en eau mais aussi ses ressources halieutiques. La<br />
production nationale se situerait autour de 8 500 t ce qui est un exploit au vu de l’absence de<br />
grands plans d’eau naturels. Les importations de poissons se situeraient autour de 6000<br />
tonnes. Ces chiffres concèdent cependant à la pêche une importance économique marginale,<br />
de l’ordre de 1 % du PIB 9 .<br />
Cependant, ces estimations sont sujettes à certaines critiques : des études sur la consommation<br />
à Ouagadougou auraient montré que la consommation de poisson/hab. se situerait plutôt entre<br />
5 et 10 kg, d’autre part, ces estimations sont-elles exhaustives ? Arrivent-elles à mesurer toute<br />
la petite pêche qui se déroule le plus souvent à l’insu de l’administration ? Lors de l’atelier de<br />
restitution de l’étude, le Directeur des Pêches recommandait d’ailleurs qu’une véritable<br />
évaluation économique de ce secteur soit menée.<br />
LE CONTEXTE <strong>DE</strong> LA PECHE AU BURKINA<br />
Jusque vers la fin des années 1990, le système moderne d’aménagement faisait abstraction du<br />
système traditionnel, les droits modernes étaient même pour Bouda S. (2000) “ absolument<br />
contrariant pour les systèmes traditionnels ”. Cet état de fait était cependant quasi unique au<br />
niveau de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et des pays sahéliens en particuliers. Ce cadre<br />
était, entre autre, hérité de la période coloniale où l’Etat s’appropriait la gestion des ressources<br />
naturelles en se souciant peu de leur valorisation traditionnelle. Le service en charge de cette<br />
gestion était celui des Eaux et Forêts qui fonctionnait souvent sous un mode répressif.<br />
Le Burkina est le premier état au niveau du Sahel a avoir cherché à faire la promotion d’un<br />
cadre officiel privé (notamment par les concessions de gestion des poissons). Les textes<br />
adoptés à partir de 1996 (Ré<strong>org</strong>anisation Agraire et Foncière par la loi n°014/96/ADP, Code<br />
forestier par la loi n° 006/97/ADP, …) offrent aux communautés et/ou aux acteurs privés, la<br />
possibilités de prendre en charge la gestion de la ressource halieutique. Elles introduisent<br />
notamment la notion très intéressante où l’Etat confie à une personne physique ou morale de<br />
droit privé, la jouissance exclusive de tout ou partie du plan d’eau aux fins d’exploitation des<br />
ressources halieutiques qui y sont contenues ”. A noter qu’un cahier des charges arrêté lors de<br />
la conclusion du contrat fixe, les droits et obligations à titre personnel. Un régime spécial est<br />
défini pour les grands plans d’eau : les PAIE (périmètre aquacole d’intérêt économique). Au<br />
crédit de ces textes, il est aussi à remarquer le souci de s’adapter aux réalités locales de<br />
l’activité de pêche. Ainsi l’arrêté 98-008/MEE/SG/DGEF/DP sur la conservation des<br />
7 Propos de Zigani N, recueilli lors de l’atelier du 13/8/2002.<br />
8 L’histoire du Burkina est très riche en la matière et de nombreux enseignements sont à tirer des différentes actions menées, la<br />
plus riche paraît le Gestion de la Pêche dans le Sud-Ouest (GPSO) mais il existe aussi d’autres actions importantes telles que<br />
le VPH (Valorisation du Potentiel Halieutique). La bibliographie sur ces expériences est abondantes, voir par exemple : A<strong>DE</strong> 93,<br />
Bajot et al. 1994, Breuil C. 1995, Bouda S 1997, FAO/PMED 2000.<br />
9 Cette filière serait animée par quelques 8000 acteurs, l’évaluation minimale de cette contribution au PIB serait de l’ordre de<br />
2,5 milliards de F CFA / an.