RAPPORT GENERAL DE L'ATELIER ... - Nefisco.org
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cycle de production. Ceci n’est que la suite logique de la démarche du projet qui fixe le<br />
nombre de pêcheurs à ne pas dépasser sur un site donné si la pêche doit être une activité<br />
rentable sur ce site.<br />
Bien que logique de par sa conception, le modèle d’<strong>org</strong>anisation a pourtant comporté des<br />
aspects qui ont hypothéqué les résultats finaux.<br />
En effet, si en amont la production d’alevins, l’entretien et la surveillance des bassins sont<br />
communs, en aval, l’exploitation du plan d’eau et la jouissance des retombées financières sont<br />
individuelles. Chaque pêcheur d’un GIE, en fonction de sa capacité financière, acquiert son<br />
matériel et pêche en fonction de son degré de performance.<br />
Dans ce système certaines charges sont communes mais les bénéfices varient d’un pêcheur à<br />
l’autre. Cette dualité a provoqué une démotivation dans l’entretien du bassin parmi les<br />
pêcheurs.<br />
Le droit de pêche exclusif était-il applicable ?<br />
De façon générale au Burkina Faso, un plan d’eau est considéré comme un bien public, une<br />
ressource de la communauté. Dans certains cas, il est régi par des rapports de pouvoir et de<br />
légitimité ancestraux qui régulent son accès ou son exploitation.<br />
Le droit de pêche exclusif est une disposition juridique qui confère aux pêcheurs du GIE<br />
l’appropriation légitime de la ressource halieutique. Il devait être concédé aux pêcheurs qui<br />
ont adhéré au GIE.<br />
Etablir donc un droit exclusif pour un groupe donné sur l’exploitation d’un plan d’eau, c’est<br />
remettre en cause tous ces rapports et surtout le consensus qui érige le plan d’eau en propriété<br />
commune.<br />
A Tounoura : Le respect du droit de pêche exclusif du groupement a été effectif. Pour les<br />
pêcheurs interrogés, cela était dû principalement aux stockages réguliers effectués à partir du<br />
bassin. Le bassin était bien entretenu et gardé par le GIE en permanence. Il faut noter que la<br />
garde du bassin s’étendait au barrage qui est à quelques mètres du bassin. Etant un site pilote,<br />
le projet est intervenu intensément sur ce site et a permis au groupe des 4 pêcheurs<br />
d’imprimer leur marque sur le barrage.<br />
A la Vallée du Kou : Le groupement de la Vallée du Kou comptait 18 membres tous<br />
allochtones. A côté de ce groupement, il existe un groupe de pêcheurs autochtones. Ici, le<br />
GIE, même bien <strong>org</strong>anisé, ne pouvait se prévaloir d’un quelconque droit exclusif de pêche.<br />
Par conséquent son engagement pour la production d’alevins de repeuplement en a pris un<br />
coup. En effet, l’empoissonnement du plan d’eau à partir du bassin d’alevinage entretenu par<br />
les membres du GIE ne pouvait bénéficier uniquement à ces derniers, à cause de l’accès<br />
ouvert à la ressource.<br />
A la Mare aux Hippopotames : Les informations recueillies sur ce site font état de plusieurs<br />
conflits non seulement entre deux villages qui se disputaient la paternité du plan d’eau mais<br />
aussi entre les membres du GIE. Ces conflits ne permettaient pas d’envisager sous quelque<br />
forme que ce soit un droit exclusif de pêche.