Même - Revue des sciences sociales

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Aline MATHY am@andromaque.com Vincent HANS vh@andromaque.com N°34 2005 Aline Mathy et Vincent Hans collaborent à l’agence Andromaque, qui réalise depuis une quinzaine d’années la couverture de la revue. S’agissant d’un numéro, non pas sur l’image, mais sur le rapport à l’image, il était intéressant, pour une fois, de faire appel, non à des créateurs d’images, mais à des professionnels de la communication qui se considèrent eux-mêmes comme des “utilisateurs” d’images. Dont le geste pour ce numéro de la revue a consisté avant tout à interroger par l’image les multiples et singulières variations de nos mondes de représentations et d’en proposer par déplacements, souvent infimes, d’autres lectures voir plutôt d’autres interrogations.
2 Revue des Sciences Sociales Appel à contributions pour les prochains numéros Penser l’Europe Numéro à paraître en 2007 Coordonné par Paul Dumont et Freddy Raphaël Date limite de dépôt des manuscrits : 31 mars 2006 L’entrée en 2004 de dix pays dans l’Union européenne, qui a porté à vingtcinq le nombre des États membres, ainsi que le débat en 2005 sur la Constitution, rendent l’Europe plus présente dans les médias, en même temps qu’ils soulignent l’incertitude des politiques quant à l’avenir d’un tel espace, plus étendu et plus hétérogène, et qu’ils confirment le désintérêt inquiétant des populations pour ce cadre où se joue pourtant désormais l’essentiel des décisions qui concernent leur vie quotidienne. L’Union européenne a permis de réaliser un espace de prospérité, de sécurité et de démocratie qui dure sur le continent depuis un demi-siècle et semble avoir relégué une guerre entre pays européens au rang des improbabilités. Ses fondateurs ont rejeté les idéologies politiques et religieuses et les philosophies de l’histoire qui avaient nourri les antagonismes passés, et c’est donc le pragmatisme qui a conduit en 1957, par le Traité de Rome, à fonder une Europe des intérêts sur une base de coopération d’abord économique. Cette conception, consumériste et anhistorique, qui a fonctionné pendant plusieurs décennies, rencontre cependant aujourd’hui ses limites, car plus l’Europe avance sur cette base, attirant un nombre grandissant d’États, plus l’objectif de se tenir chaud ensemble ne suffit pas à faire de l’Europe un tout cohérent. Le poids du passé, les égoïsmes nationaux, les différences culturelles, freinent d’autant plus la construction commune à vingtcinq qu’à six. La candidature turque à l’adhésion fonctionne à cet endroit comme un analyseur des contradictions et des silences d’un « modèle européen » souvent évoqué, mais rarement explicité. Rigoureusement, l’Union n’interdit à aucun pays d’être candidat à son adhésion : il faut que le pays soit « européen » mais comme le terme n’est pas défini, son contenu pourrait être tautologique (serait européen un pays qui a été accepté dans l’Union européenne). La Turquie est déjà membre du Conseil de l’Europe. Elle est un État laïque et démocratique depuis bien plus longtemps que nombre de pays européens. Son territoire est majoritairement « asiatique », mais dans une définition cartographique qui est conventionnelle (physiquement, l’Asie et l’Europe ne forment qu’une même masse continentale), et tel est également le cas de la Russie. Elle est musulmane, mais des pays européens comme la Bosnie et l’Albanie le sont aussi. Du reste, les critères culturels, religieux, idéologiques ou géographiques ne font pas l’unanimité lorsqu’il s’agit de définir « l’européanité » d’un pays, précisément parce que la construction européenne a été possible en taisant jusqu’à présent ces références, considérées comme sources des divisions et des conflits du passé. Quel est le contenu de la « Maison Europe » ? Où commence et ou s’arrête l’Europe ? La Turquie ne fonctionne-t-elle pas comme cette figure de « l’autre » au miroir duquel l’Europe, à défaut de vision commune, construirait son identité : à la fois différent, pour autoriser le rejet, et pourtant suffisamment ressemblant pour supporter la comparaison ? Ce numéro essaie de penser l’Europe, ses mythes fondateurs, ses projets, ses frontières, ses communautés, et donc plus généralement les facteurs qui permettent à des individus et des collectifs qui se perçoivent comme étrangers de vivre ensemble dans un espace qu’ils puissent imaginer comme commun.
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