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La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

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Le quatrième livre traite <strong>de</strong>s <strong>maladies</strong> impliquant tout le corps, par exemple les fièvres,les ulcères, les fractures <strong>et</strong> les empoisonnementsLe cinquième livre traite <strong>de</strong> la pharmacie ; c’est le livre <strong>de</strong> l’apothicaire, dans lequel onapprend à préparer les drogues.Le Ḳānūn (Canon) a joui <strong>de</strong> la plus haute estime à la fois en Orient <strong>et</strong> en Occi<strong>de</strong>nt. <strong>La</strong>multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> manuscrits conservés aujourd’hui encore le prouve, <strong>de</strong> même que lesnombreux commentaires, abrégés, glo<strong>ses</strong>, imitations <strong>et</strong> traductions 84 .IV. Sources relatives aux <strong>maladies</strong> <strong>de</strong> la peauDans l’Antiquité, comme <strong>de</strong> nos jours, la plupart <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, hommes <strong>et</strong> femmes,étaient <strong>de</strong>s généralistes. Ils avaient alors le seul titre <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin, parfois <strong>de</strong> medicusclinicus pour bien montrer qu’ils étaient <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> terrain 85 . Certains précisentqu’ils se rattachent à <strong>un</strong>e doctrine médicale constituée, ainsi, à Limony dans le territoire<strong>de</strong> la cité <strong>de</strong> Vienne, Marcus Apronius Eutropus est dit medicus Asclepiadus, mé<strong>de</strong>cinattaché aux théories d’Asclépia<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pruse 86 , <strong>un</strong> tenant <strong>de</strong> la doctrine méthodique quis’appuyait sur la physique atomiste d’Epicure 87 . Mais les spécialistes n’étaient pasinconnus <strong>de</strong>s Anciens, loin <strong>de</strong> là, puisque les papyrus égyptiens nous révèlent aussil’existence <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins pour les yeux, les oreilles, les reins, la tête, les <strong>de</strong>nts, la peau,<strong>et</strong>c. Ces papyrus abor<strong>de</strong>nt tous les domaines du savoir médical : l’anatomie, lapathologie (fragments sur l’« éléphantiasis », l’apoplexie, la sciatique, les fièvres, lacryptorchidie, les affections gynécologiques, la dysurie, la constipation, la calvitie), lathérapeutique. Ce <strong>de</strong>rnier domaine comprend la pharmacologie, la diététique <strong>et</strong> lachirurgie. En pharmacologie, on distingue les papyrus relatifs à la matière médicale <strong>et</strong> lesfragments (près d’<strong>un</strong>e centaine) contenant plus <strong>de</strong> 400 rec<strong>et</strong>tes à base <strong>de</strong> produitsminéraux, végétaux <strong>et</strong> animaux. Celles-ci sont <strong>de</strong>stinées à soigner les affections les plusvariées 88 .Hérodote assure qu’en Egypte il y’avait <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin pour chaque maladie <strong>et</strong> chaqueorgane (II,84) 89 <strong>et</strong> que Martial tourne en ridicule les excès <strong>de</strong> spécialisation : « Caselliusarrache ou guérit <strong>un</strong>e <strong>de</strong>nt mala<strong>de</strong> ; Hyginus brûle les poils qui incommo<strong>de</strong>nt les yeux ;Fannius enlève, sans la couper, la lu<strong>et</strong>te relâchée ; Eros efface les tristes stigmates <strong>de</strong><strong>ses</strong>claves ; Hermes est le Podalire <strong>de</strong>s hernies » (X,56) 90 .Bien que <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> pathologie cutanée apparaissent dans les textes <strong>de</strong> Sumer(5000 ans avant J.-C) <strong>et</strong> dans le papyrus d’Ebers (1.500 ans av. J.-C) 91 .Le premier intérêt <strong>de</strong>rmatologique véritable est celui d’Hippocrate <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> Cos(460-377 av. J.-C.) que le considérable travail <strong>de</strong> traduction <strong>de</strong> E. Littré perm<strong>et</strong>d’appréhen<strong>de</strong>r 92 . Les textes hippocratiques, malgré l’absence <strong>de</strong> chapitre consacréexclusivement aux <strong>maladies</strong> cutanées, apportent 2 types d’informations d’intérêtnosologique 93 :d’<strong>un</strong>e part les principes généraux <strong>de</strong> prise en charge <strong>de</strong>s <strong>maladies</strong> dont certains, quelque2.500 ans plus tard, méritent d’être considérés ;<strong>un</strong>icité <strong>de</strong>s manifestations pathologiques dans le cadre d’<strong>un</strong>e mé<strong>de</strong>cine interne : « toutesles <strong>maladies</strong> ont <strong>un</strong> même mo<strong>de</strong> d’être ; elles ne se distinguent que par le siège ; aupremier abord, elles n’ont entre elles auc<strong>un</strong>e similitu<strong>de</strong> à cause <strong>de</strong> la diversité <strong>et</strong> <strong>de</strong> ladissemblance <strong>de</strong>s lieux qu’elles affectent » ;84 Ulmann (M), <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine islamique, op. cit, p.5485 Remy (B), Le mé<strong>de</strong>cin dans l’antiquité Gréco-Romaine. In Gourevitch D, <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine dans l’antiquité ; 1988-01 ; 123 : 6-1586 <strong>La</strong>notte (P), Mé<strong>de</strong>cine, Mé<strong>de</strong>cins <strong>et</strong> hospitalité dans le haut Moyen âge. L’exemple <strong>de</strong> Reims. Thèse <strong>de</strong>doctorat en Mé<strong>de</strong>cine ; Reims, 1998, p 4-5.87 Sournia (J.Ch) Histoire <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine, <strong>La</strong> découverte, Paris, 1997, p 49.88 Marganne (MH), Les Papyrus <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine Grecs d’Egypte, in Gourevitch (D), <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine dans l’antiquité ;1988-01 ; 123 : 30-3489 Remy (B), Le mé<strong>de</strong>cin, op cit, p.1090 Ibid, p. 6-1591 Tilles (G), Wallach (D), Histoire <strong>de</strong> la nosologie en <strong>de</strong>rmatologie. Ann. Dermatol. Vénéréol. 1989 ; 116 :9-26.92 Hippocrate : œuvres complètes, trad. E. Littré, J. B. Baillière <strong>et</strong> Fils, Paris, 186193 Tilles (G), Wallach (D), op cit, p 9.17

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