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La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

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Conclusion généraleAu terme <strong>de</strong> ce travail, nous avons essayé d’analyser les chapitres qui concernent lapeau <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>maladies</strong> dans le traité « Al-Mukhtaṣṣar Al-Fārissī» <strong>de</strong> Abū ‛AbdallāhMuḥammad Ibn ‛Uthmān Al Ṣiḳillī. <strong>La</strong> famille <strong>de</strong>s Ṣiḳillī, qui avait porté l’étendard <strong>de</strong> lamé<strong>de</strong>cine dans l’Ifriḳiya pendant les VIIIè/XIVè <strong>et</strong> IXè/XVè siècles, compte plusieurssavants en plus <strong>de</strong> nombreux mé<strong>de</strong>cins. Al-Ṣiḳillī, appellera son traité « Al-Fārissī » d<strong>un</strong>om du prince <strong>de</strong> l’époque : Abū Fāris ‛Abd al-‛Azīz. C’était l’usage <strong>de</strong>s auteurs <strong>de</strong> lamé<strong>de</strong>cine arabe <strong>de</strong> dédier à <strong>un</strong> prince régnant ou à <strong>un</strong> vizir influent, le chef d’œuvrequ’on écrit. Ainsi, Al-Rāzī l’a fait pour son livre intitulé « al-Mansūrī », traité <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cinedédié au prince Al-Mansūr Ibn Ismā‛īl ; fils <strong>de</strong> l’émir <strong>de</strong> Khurasān ; <strong>de</strong> même Ali IbnAbbās al-Mādjūssī pour son traité « al-malakī », dédié à l’émir buwayhi<strong>de</strong> ‛Adhud Al-Dawla (338/949-380/990)C<strong>et</strong> ouvrage, comme son nom l’indique, se veut <strong>un</strong> abrégé <strong>de</strong>s connaissances médicales<strong>de</strong> l’époque. Il a toujours été considéré comme <strong>un</strong> pâle résumé du Canon d’ Ibn SīnāLe plan général du traité respecte la tradition <strong>de</strong>s traités encyclopédiques <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine. Ilcommence par rappeler les ba<strong>ses</strong> <strong>de</strong> l’art médical. Selon <strong>un</strong>e structure héritée <strong>de</strong> l’écolealexandrine, l’auteur rappelle les principes galéniques traditionnels, sa physiologie est<strong>un</strong>e <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s éléments qui composent le corps : humeurs <strong>et</strong> complexions, organes<strong>et</strong> esprits ; sa pathologie expose les cau<strong>ses</strong>, externes ou internes, <strong>de</strong> la maladie. Ilexpose ensuite le concept <strong>de</strong> « cho<strong>ses</strong> naturelles », qui n’appartiennent pas à la naturepropre <strong>de</strong> l’organisme : l’air <strong>et</strong> la lumière, la nourriture <strong>et</strong> les boissons, le mouvement <strong>et</strong>le repos, le sommeil <strong>et</strong> la veille, l’évacuation <strong>et</strong> la rétention, les mouvements <strong>de</strong> l’âme.Les <strong>de</strong>rniers chapitres étudient les <strong>maladies</strong>, classées <strong>de</strong> la tête aux pieds.<strong>La</strong> présentation <strong>de</strong> ces <strong>maladies</strong> est originale <strong>et</strong> ressemble beaucoup à nos abrégésmédicaux actuels avec d’abord <strong>un</strong>e présentation sommaire <strong>de</strong> la physiopathologie <strong>de</strong> lamaladie, puis <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> la maladie <strong>et</strong> enfin du traitement. C<strong>et</strong>te présentation concisedonne au traité <strong>un</strong> aspect pratique <strong>et</strong> pragmatique sans altérer son caractèreencyclopédique. Cependant, les signes <strong>de</strong> la maladie sont évoqués très brièvement <strong>et</strong>parfois, on est malheureusement obligé <strong>de</strong> revenir aux traités médicaux antérieurs. Eneff<strong>et</strong>, les sources essentielles <strong>de</strong> l’auteur étaient les ouvrages classiques antérieurs :Firdaws al ḥikma d’al-Ṭabari mais surtout al-ṭibb al-malakī d’al-Mādjūsī <strong>et</strong> al-Ḳānūn Fī al-ṭibb <strong>de</strong> Ibn Sīnā. On est frappé par l’absence d’influence totale <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> Kairouan engénéral <strong>et</strong> <strong>de</strong> Ibn al-Djazzār en particulier qui étaient géographiquement plus proches.Peut-être faut il évoquer à ce propos, en guise <strong>de</strong> tentative d’explication, l’impact duprestige <strong>de</strong> l’orient <strong>et</strong> du voyage « scientifique » (riḥla fī ṭalab al-‛ilm) en orient, àl’occasion du pèlerinage.<strong>La</strong> polémique <strong>et</strong> la très gran<strong>de</strong> hostilité qui régnait entre <strong>de</strong>ux grands ‛ulamā (savants)<strong>de</strong> l’époque hafsi<strong>de</strong>, nous invite à y penser. Il s’agit, en l’occurrence, du ḳāẓī al djamā‛a,Ibn ‛Abd al-Rafī‛ <strong>et</strong> <strong>de</strong> son rival, Ibn Rāshid al-ḳafṣī. Ce <strong>de</strong>rnier qui était allé en orient,réclamait « <strong>un</strong>e disputatio » m<strong>un</strong>āẓara avec son adversaire, tant il était sûr <strong>de</strong> lui enremontrer 399 . « Je voudrais, disait Ibn Rāshid, avoir avec lui <strong>un</strong>e séance <strong>de</strong> controversepour montrer où est la vérité <strong>et</strong> faire voir lequel <strong>de</strong> nous <strong>de</strong>ux en sait le plus 400 .Il serait même assez amusant <strong>de</strong> noter qu’appeler son livre al-mukhtaṣṣar al-fārissīpourrait en même temps faire penser à la Perse <strong>et</strong> bien sûr à Abū Fāris ‛Abd al-‛Azīz.Les <strong>maladies</strong> <strong>de</strong> la peau ne sont pas n<strong>et</strong>tement individualisées, la peau n’étant pasconsidérée comme <strong>un</strong> organe autonome <strong>et</strong> à part entière. <strong>La</strong> majorité <strong>de</strong>s <strong>maladies</strong>étudiées est regroupée dans le livre VII sous le vocable « <strong>maladies</strong> <strong>de</strong> la beauté ou <strong>de</strong>l’embellissement».On se rendra compte qu’al-Ṣiḳillī a repris presque intégralement les différents caractèresphysiopathologiques <strong>et</strong> cliniques <strong>de</strong>s différentes <strong>maladies</strong> décrites dans les traités <strong>de</strong> al-Ṭabarī, al-Mādjūsī <strong>et</strong> Ibn Sīnā. Les traitements qui constituent la partie la plus importante<strong>de</strong> l’ouvrage. Ce sont aussi les parties les plus originales du traité par rapport aux399 Ghrab S, Ibn ‛Arafa <strong>et</strong> le mālikisme p 344-345400 Ibid, p 345

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