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La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

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IntroductionCe travail a pour but d’étudier <strong>un</strong> traité <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> l’époque <strong>de</strong> la dynastie hafsi<strong>de</strong>«Al-Mukhtaṣṣar Al-Fārissī» <strong>de</strong> Abū ‛Abdallāh Muḥammad Ibn ‛Uthmān Al-Ṣiḳillī à traversl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>maladies</strong> <strong>de</strong> la peau. <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, a connu <strong>un</strong> certainrenouveau grâce à <strong>de</strong>s esprits distingués 1 . A Bougie, à Constantine 2 <strong>et</strong> à T<strong>un</strong>is, plusieursmé<strong>de</strong>cins, souvent étrangers <strong>et</strong> vivant dans l’entourage <strong>de</strong>s gouverneurs ou <strong>de</strong>ssouverains 3 , ont connu <strong>un</strong>e certaine notoriété. Ainsi les <strong>de</strong>ux mé<strong>de</strong>cins les plus réputésd’Al-Mūstanṣir sont <strong>un</strong> Murcien Muḥammad Ibn Aḥmad al-Umawī dit Ibn al-Dāris, installéd’abord à Bougie 4 , <strong>et</strong> <strong>un</strong> Abū al-Ḥassan al-Marwazī 5 , dont la nisba indique que sa familleou lui-même était <strong>de</strong> Merv; Muḥammad Ibn Abī al-‛Abbās Ibn ‛Aisūn, est probablementandalou ; le sultan Ibn al-lihyānī (711/1311-717/1317) l’envoya comme ambassa<strong>de</strong>ur en711/1311 auprès du roi Jacques II d’Aragon 6 . Abū al- Ḥadjādj, né à Grena<strong>de</strong>, était <strong>un</strong>orateur, <strong>un</strong> poète, <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin <strong>et</strong> <strong>un</strong> mathématicien distingué. Il s’acquittaavantageusement <strong>de</strong> missions auprès <strong>de</strong> souverains <strong>de</strong> T<strong>un</strong>is 7 . Mais, au XIVè comme auXVè siècle, les praticiens les plus notables <strong>de</strong> la capitale hafsi<strong>de</strong> furent les membresclients d’<strong>un</strong>e famille <strong>de</strong> « sharīfs siciliens » dont est issu l’auteur du traité que nous nousproposons d’étudier.<strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine arabe s’inscrit dans <strong>un</strong>e longue tradition scientifique qui remonte à la Grèceclassique, à la Perse ancienne, à l’In<strong>de</strong> sanskrite 8 . Alors qu’à l’âge <strong>de</strong>s invasionsbarbares, les sciences sommeillent en Occi<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> que seules <strong>de</strong>s bribes du savoirantique sont conservées dans les monastères, <strong>un</strong>e civilisation urbaine s’épanouit enOrient. Dans les cités <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux grands empires rivaux que sont l’Empire byzantin <strong>et</strong>l’Empire perse sassani<strong>de</strong>, les centres d’étu<strong>de</strong>s assuraient la conservation <strong>et</strong> la diffusion<strong>de</strong>s ouvrages grecs, syriaques <strong>et</strong> persans. Dès le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la mort du prophèteMuḥammad en 632, les Arabes bâtirent en quelques décennies <strong>un</strong> immense empire, qui afasciné les historiens 9 , englobant la plupart <strong>de</strong> ces foyers scientifiques. Loin d’en détruireles riches<strong>ses</strong>, les califes ont, au contraire, favorisé leur appropriation, en recourant auxservices <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins syriaques, en soutenant l’activité <strong>de</strong>s traducteurs <strong>et</strong> enencourageant les savants qui, dès le IXè siècle, s’illustrèrent par la rédaction d’ouvragesoriginaux 10 . Al-Mukhtassar al-Fārissī, écrit au cours du XIVè siècle, peut être considérépar conséquent comme <strong>un</strong> traité <strong>tardif</strong>.Le choix du suj<strong>et</strong> a été largement influencé par :<strong>La</strong> rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur la littérature médicale médiévale tardive.<strong>La</strong> formation, <strong>de</strong> l’auteur <strong>de</strong> ce mémoire. Mais également car la peau est l’organe le plussuperficiel <strong>et</strong> le plus visible. Elle offrait très tôt aux mé<strong>de</strong>cins anciens <strong>un</strong>e possibilitéd’observations dont certaines sont encore pertinentes.<strong>La</strong> peau est <strong>un</strong> organe complexe du corps humain. <strong>La</strong> surface <strong>de</strong> la peau s’étendrait surenviron 2 m 2 ; elle pèserait 3 kilos pour <strong>un</strong> adulte d’<strong>un</strong> poids total <strong>de</strong> 70 kilos : elle formedéjà l’appareil le plus étendu comme le plus lourd du corps en son entier. Un centimètrecarré contiendrait, 3 vaisseaux sanguins, 10 poils, 12 nerfs, 15 glan<strong>de</strong>s sébacées, 100sudoripares, 3 millions <strong>de</strong> cellules. D’où les nombreux rôles qu’il faudra bien luireconnaître 11 .Les fonctions <strong>de</strong> la peau sont multiples. On peut en citer les plus connues :1 Br<strong>un</strong>shvig (R), <strong>La</strong> Berbérie orientale sous les Hafsi<strong>de</strong>s ; <strong>de</strong>s origines à la fin du XVè siècle, AdrienMaisonneuve, Paris, 1947, T2, pp. 370-3712 Khiati (M), Histoire <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine en Algérie. Ed ANEP, Alger 2000, p 43.3 Br<strong>un</strong>shvig (R), <strong>La</strong> Berbérie orientale, op cit, T2, pp. 370-3714 Leclerc (L), Histoire <strong>de</strong> la Mé<strong>de</strong>cine arabe 1876. 2 tomes, Paris, Ernest Leroux, Editeur, 1876, p. 252.5 Al Ghubrīnī, Unwān Al-dirāya fi man ‛urifa min ‛ulamā’ fi al-mi’a al-sābi‛a bi Bidjāya.. Nuihedh A. Beyrouth1969, p.1066 Br<strong>un</strong>shvig (R), <strong>La</strong> Berbérie orientale, op cit, T2, pp.370-3717 Leclerc (L), Histoire <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine, op cit, p.284.8 Micheau (F). « Le savoir médical Arabe ». In. A l’ombre d’Avicenne, la mé<strong>de</strong>cine au temps <strong>de</strong>s Califes EdInstitut du Mon<strong>de</strong> Arabe <strong>et</strong> SDZ, 1996, Paris, p.199 Houdas (Y), <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine Arabe aux siècles d’or VIIIè <strong>et</strong> XIIIè siècle, Ed L’Harmattan, Paris, 2003, p.2710 Micheau (F), Le savoir médical, op. cit. p.1911 Dagogn<strong>et</strong> F, <strong>La</strong> peau découverte, Synthélabo, 1993, p.51

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