Baume « al-rūsūl »Baume vert 322Panaris :Au début, on appliquera « <strong>de</strong> la Rouille <strong>de</strong> fer, du Vinaigre, du Psyllium » ; on peuttremper le doigt dans <strong>un</strong>e huile chau<strong>de</strong> dans les limites du supportable ou <strong>de</strong> l’eau trèsfroi<strong>de</strong> 323 .Rougeole <strong>et</strong> Variole :En phase éruptive , enduire <strong>de</strong> beurre salé (smen) <strong>et</strong> du sel 324 .Ulcères :Le Henné est efficace dans tout type d’ulcère. Enduire avecReginaCireBaume <strong>de</strong> Rose 325b. Les EmplâtresPour l’érysipèle : « Santal, Chélidoine à fleurs rouges, <strong>de</strong> Jusquiame <strong>et</strong> <strong>de</strong> la semouled’Orge crue ». C<strong>et</strong> emplâtre est réalisé avec <strong>un</strong> morceau <strong>de</strong> Lin. 326Ṭawā ‛īn « Peste » : Emplâtre avec <strong>de</strong> la racine du Lys, <strong>de</strong> la Guimauve, du capillaireavec du Miel, <strong>de</strong> la levure <strong>de</strong> blé avec <strong>un</strong> peu <strong>de</strong> blanc d’œuf. 327<strong>La</strong> tumeur phlégmatique connue sous le nom <strong>de</strong> « Rakhū ou Uthima » : « On trempeles morceaux <strong>de</strong> tissu avec du baume <strong>de</strong> Rose <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> Myrte sauvage <strong>et</strong> on lesapplique sur le membre mala<strong>de</strong>, aussi l’eau <strong>de</strong> cendre <strong>de</strong> figuier qui sera préparée entrempant <strong>de</strong>s cendres <strong>de</strong> figuier pendant <strong>un</strong> jour <strong>et</strong> <strong>un</strong>e nuit, puis on filtre la préparation<strong>et</strong> on y ajoute du vinaigre ».Un autre emplâtre avec « <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> Lys bouilli pendant longtemps, <strong>de</strong> l’Aloès, <strong>de</strong> laMyrrhe, <strong>de</strong> la Chélidoine à fleurs rouges, du Nitre <strong>et</strong> du vinaigre » 328 .Les scrofules « <strong>de</strong>s crottes <strong>de</strong> chèvre avec du vinaigre, du lupin, du jus <strong>de</strong> chou, <strong>de</strong>scrottes <strong>de</strong> colombes malaxées par du vinaigre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> Câprier moulues avec <strong>de</strong>la graisse d’Oie.« Ce qui a également été essayé pour extraire le pus du scrofule :Vert-<strong>de</strong>-gris 1 DirhamAtrūrḳ 1 DirhamCes <strong>de</strong>ux produits sont malaxés dans <strong>de</strong> la gomme <strong>et</strong> <strong>un</strong> peu d’eau. On perfore lescrofule avec <strong>un</strong>e lanc<strong>et</strong>te, on introduit <strong>un</strong> Dirham du mélange sus-cité <strong>et</strong> on répèteplusieurs fois c<strong>et</strong>te application. On peut également utiliser <strong>de</strong>s fèves, du vinaigre <strong>et</strong> du« Mafath fin ». Galien ajoute à cela <strong>de</strong> la Moutar<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s grains d’Ortie, du Chou, <strong>de</strong>l’Acyonium, <strong>de</strong> l’Aristoloche, « Ashaḳ », <strong>de</strong> la cire <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’huile vieillie. » 329Les Panaris résistants aux thérapeutiques habituelles « le Pois chiche, les feuilles<strong>de</strong> grena<strong>de</strong>s avec <strong>de</strong>s figues, « Barad<strong>et</strong> al-‛Ildj », Oliban avec du miel, les feuilles <strong>de</strong>Myrte sauvage brûlées avec <strong>de</strong> la cire <strong>et</strong> du baume <strong>de</strong> Rose. Si le panaris se collecte, ilfaut l’inciser <strong>et</strong> le traiter avec ce qui favorise le bourgeonnement <strong>de</strong> la chair » 330Pour le Vitiligo blanc : <strong>un</strong>e rec<strong>et</strong>te « particulière proche <strong>de</strong> la Magie » « On égorge <strong>un</strong>e322 Ibid f° 258323 Ibid, f 259324 Ibid, f 260325 Al-Ṣiḳillī, Al-Mukhtaṣṣar, TII , N°13801, op. cit, f° 264326 Ibid, f° 251327 Ibid, f° 253328 Ibid, f° 254-255329 Al-Ṣiḳillī, Al-Mukhtaṣṣar, TII , N°13801, op. cit, f° 257330 Ibid, f° 25956
vipère <strong>et</strong> on l’enfouisse <strong>de</strong> Cresson, puis on lui r<strong>et</strong>ire la peau <strong>et</strong> on la cuit à point. Onr<strong>et</strong>ire le Cresson <strong>et</strong> on l’applique comme emplâtre. 3312. <strong>La</strong> diététique« <strong>La</strong> science <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine, écrit al Mādjūssī 332 , peut être divisée en trois parties. <strong>La</strong>première est la science <strong>de</strong>s « cho<strong>ses</strong> naturelles », la <strong>de</strong>uxième, la science <strong>de</strong>s « cho<strong>ses</strong>non naturelles », la troisième, la science <strong>de</strong>s « cho<strong>ses</strong> extra-naturelles ».On appelle « cho<strong>ses</strong> naturelles » les éléments, le tempérament, les humeurs, lesfacultés, les pneumas, <strong>et</strong>c en fait tout ce qui est le suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la physiologie. Les « cho<strong>ses</strong>extra-naturelles » sont les <strong>maladies</strong>, leurs cau<strong>ses</strong> <strong>et</strong> leurs symptômes. Il reste les « nonnaturels », <strong>un</strong> vaste domaine auquel al Mādjūssī a entièrement consacré la cinquièmesection <strong>de</strong> la première partie <strong>de</strong> son livre 333 . Il explique qu’il s’agit <strong>de</strong> six cho<strong>ses</strong>absolument essentielles à l’homme pour maintenir la vie :- l’air qui nous entoure- l’action <strong>et</strong> le repos- le boire <strong>et</strong> le manger- <strong>La</strong> veille <strong>et</strong> le sommeil- L’excrétion <strong>et</strong> la rétention naturelles (auxquelles appartiennent aussi le bain <strong>et</strong> le coït).- Les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’âme : la joie, la colère, la tristesse, <strong>et</strong>c. 334Ces « cho<strong>ses</strong> », si elles sont en fait utilisées quantitativement ou qualitativement <strong>de</strong> labonne manière, au bon moment <strong>et</strong> dans le bon ordre, elles maintiennent les « cho<strong>ses</strong>naturelles » en bon état. Elles garantissent ainsi la santé du corps jusqu’à ce qu’ilsuccombe au déclin naturel, c’est à dire jusqu’à ce qu’il meure <strong>de</strong> vieillesse. Mais si cescho<strong>ses</strong> sont utilisées autrement que comme il est conseillé, elles font sortir le corps <strong>de</strong>son état naturel <strong>et</strong> y font naître <strong>de</strong>s <strong>maladies</strong> qu’elles prolongent.« Si quelqu’<strong>un</strong> jouit par exemple d’<strong>un</strong> corps dont le tempérament est équilibré, il doitsuivre <strong>un</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie équilibré. L’air printanier est bon pour lui ; il doit s’adonnermodérément à l’exercice, se baigner dans <strong>un</strong>e eau modérement chau<strong>de</strong>, ne dormir nitrop, ni pas assez, ne coïter que s’il se sent heureux <strong>et</strong> reposé, si son estomac n’est nitrop plein ni trop vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> s’il n’a ni trop chaud ni trop froid. » 335Ces courtes remarques théoriques d’al-Mādjūsī montrent clairement à quel point lesconcepts médiévaux différaient <strong>de</strong>s nôtres. Des entités purement fictives comme leséléments, les humeurs, les pneumas comptent parmi les « cho<strong>ses</strong> naturelles » <strong>et</strong> formentla physiologie <strong>de</strong> l’homme au sens véritable. Respirer, manger <strong>et</strong> éliminer, dormir <strong>et</strong> êtreéveillé, <strong>de</strong>s processus physiologiques centraux selon notre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée étaient alorsconsidérés comme <strong>de</strong>s processus « non naturels ». 336Le large domaine <strong>de</strong> la diététique comprend donc <strong>un</strong>e vie bonne <strong>et</strong> saine.a. l’air qui nous entoureAl-Mādjūsī, accor<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> place à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s « airs ». L’air, aspiré par larespiration, change notre tempérament : <strong>de</strong> l’air pur <strong>et</strong> clair rend les humeurs <strong>et</strong> lespneumas purs <strong>et</strong> clairs ; <strong>de</strong> l’air pollué <strong>et</strong> brumeux a l’eff<strong>et</strong> inverse. 337Dans le traitement <strong>de</strong>s « boutons <strong>de</strong> Chaleur » al-Ṣiḳillī recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> « s’exposer àla brise froi<strong>de</strong> même avec <strong>de</strong>s ventilateurs ». 338331 Ibid, f° 214-215332 Al-Madjusi op. cit Malaki TI p14333 Al-Madjusi op. cit Malaki, p152-217334 Palmieri (N), <strong>La</strong> théorie <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong>s alexandrins aux arabes, in Jacquart (D), Les voies <strong>de</strong> la sciencegrecque, Droz , 1997, p 92.335 Ullman (M), <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine islamique, op cit, p 112336 Ibid, p. 112337 Ullman (M), <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine islamique, op ci, p 114338 Al-Ṣiḳillī, Al-Mukhtaṣṣar, TII , N°13801, op. cit, f° 21357