11.07.2015 Views

La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

vipère <strong>et</strong> on l’enfouisse <strong>de</strong> Cresson, puis on lui r<strong>et</strong>ire la peau <strong>et</strong> on la cuit à point. Onr<strong>et</strong>ire le Cresson <strong>et</strong> on l’applique comme emplâtre. 3312. <strong>La</strong> diététique« <strong>La</strong> science <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine, écrit al Mādjūssī 332 , peut être divisée en trois parties. <strong>La</strong>première est la science <strong>de</strong>s « cho<strong>ses</strong> naturelles », la <strong>de</strong>uxième, la science <strong>de</strong>s « cho<strong>ses</strong>non naturelles », la troisième, la science <strong>de</strong>s « cho<strong>ses</strong> extra-naturelles ».On appelle « cho<strong>ses</strong> naturelles » les éléments, le tempérament, les humeurs, lesfacultés, les pneumas, <strong>et</strong>c en fait tout ce qui est le suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la physiologie. Les « cho<strong>ses</strong>extra-naturelles » sont les <strong>maladies</strong>, leurs cau<strong>ses</strong> <strong>et</strong> leurs symptômes. Il reste les « nonnaturels », <strong>un</strong> vaste domaine auquel al Mādjūssī a entièrement consacré la cinquièmesection <strong>de</strong> la première partie <strong>de</strong> son livre 333 . Il explique qu’il s’agit <strong>de</strong> six cho<strong>ses</strong>absolument essentielles à l’homme pour maintenir la vie :- l’air qui nous entoure- l’action <strong>et</strong> le repos- le boire <strong>et</strong> le manger- <strong>La</strong> veille <strong>et</strong> le sommeil- L’excrétion <strong>et</strong> la rétention naturelles (auxquelles appartiennent aussi le bain <strong>et</strong> le coït).- Les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’âme : la joie, la colère, la tristesse, <strong>et</strong>c. 334Ces « cho<strong>ses</strong> », si elles sont en fait utilisées quantitativement ou qualitativement <strong>de</strong> labonne manière, au bon moment <strong>et</strong> dans le bon ordre, elles maintiennent les « cho<strong>ses</strong>naturelles » en bon état. Elles garantissent ainsi la santé du corps jusqu’à ce qu’ilsuccombe au déclin naturel, c’est à dire jusqu’à ce qu’il meure <strong>de</strong> vieillesse. Mais si cescho<strong>ses</strong> sont utilisées autrement que comme il est conseillé, elles font sortir le corps <strong>de</strong>son état naturel <strong>et</strong> y font naître <strong>de</strong>s <strong>maladies</strong> qu’elles prolongent.« Si quelqu’<strong>un</strong> jouit par exemple d’<strong>un</strong> corps dont le tempérament est équilibré, il doitsuivre <strong>un</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie équilibré. L’air printanier est bon pour lui ; il doit s’adonnermodérément à l’exercice, se baigner dans <strong>un</strong>e eau modérement chau<strong>de</strong>, ne dormir nitrop, ni pas assez, ne coïter que s’il se sent heureux <strong>et</strong> reposé, si son estomac n’est nitrop plein ni trop vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> s’il n’a ni trop chaud ni trop froid. » 335Ces courtes remarques théoriques d’al-Mādjūsī montrent clairement à quel point lesconcepts médiévaux différaient <strong>de</strong>s nôtres. Des entités purement fictives comme leséléments, les humeurs, les pneumas comptent parmi les « cho<strong>ses</strong> naturelles » <strong>et</strong> formentla physiologie <strong>de</strong> l’homme au sens véritable. Respirer, manger <strong>et</strong> éliminer, dormir <strong>et</strong> êtreéveillé, <strong>de</strong>s processus physiologiques centraux selon notre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pensée étaient alorsconsidérés comme <strong>de</strong>s processus « non naturels ». 336Le large domaine <strong>de</strong> la diététique comprend donc <strong>un</strong>e vie bonne <strong>et</strong> saine.a. l’air qui nous entoureAl-Mādjūsī, accor<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> place à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s « airs ». L’air, aspiré par larespiration, change notre tempérament : <strong>de</strong> l’air pur <strong>et</strong> clair rend les humeurs <strong>et</strong> lespneumas purs <strong>et</strong> clairs ; <strong>de</strong> l’air pollué <strong>et</strong> brumeux a l’eff<strong>et</strong> inverse. 337Dans le traitement <strong>de</strong>s « boutons <strong>de</strong> Chaleur » al-Ṣiḳillī recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> « s’exposer àla brise froi<strong>de</strong> même avec <strong>de</strong>s ventilateurs ». 338331 Ibid, f° 214-215332 Al-Madjusi op. cit Malaki TI p14333 Al-Madjusi op. cit Malaki, p152-217334 Palmieri (N), <strong>La</strong> théorie <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong>s alexandrins aux arabes, in Jacquart (D), Les voies <strong>de</strong> la sciencegrecque, Droz , 1997, p 92.335 Ullman (M), <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine islamique, op cit, p 112336 Ibid, p. 112337 Ullman (M), <strong>La</strong> mé<strong>de</strong>cine islamique, op ci, p 114338 Al-Ṣiḳillī, Al-Mukhtaṣṣar, TII , N°13801, op. cit, f° 21357

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!