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La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

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Chapitre I. <strong>La</strong> <strong>Peau</strong> dans « Al-MukhtaṣṣarAl-Fārissī »Par sa situation anatomique, la peau offre au mé<strong>de</strong>cin, <strong>un</strong>e accessibilité à la vue, autoucher, à l’odorat. Elle lui offre <strong>de</strong>s signes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s symptômes utiles au diagnostic. Sonaccessibilité directe à la vue lui a donné très tôt <strong>un</strong>e importance dans l’élaboration <strong>de</strong> lasémiologie médicale chez les mé<strong>de</strong>cins anciens <strong>et</strong> ceux d’aujourd’hui.Dans ce premier chapitre, nous essayerons <strong>de</strong> relever tous les éléments du manuscritrelatifs à la peau saine, <strong>ses</strong> fonctions organiques, son impact psychologique commemiroir <strong>de</strong> l’âme <strong>et</strong> son importance dans l’image <strong>de</strong> soi <strong>et</strong> la fonction esthétique. Nousconfronterons ces données avec celles <strong>de</strong>s auteurs antérieurs.I. <strong>La</strong> <strong>Peau</strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> fonctions dans l’organisme1. <strong>La</strong> peau enveloppe du corps humainDans le paragraphe 7 du chapitre 4 du livre I du manuscrit, l’auteur décrit la structure, lafonction <strong>et</strong> le développement <strong>de</strong> la peau <strong>et</strong> <strong>ses</strong> annexes.: « <strong>La</strong> peau est définie comme<strong>un</strong>e membrane qui enveloppe les structures sous-jacentes. <strong>La</strong> peau <strong>de</strong> l’Hommeest plus douce, plus tendre <strong>et</strong> contient moins <strong>de</strong> poils que celle <strong>de</strong>s autresanimaux car il est plus noble. 110 Par ces extraits, al-Ṣiḳillī résume les propos d’al-Mādjūsī dans le tome I du livre « al-kāmil fī Sinā‛at al-tibb » 111 .Ainsi la fonction principale <strong>de</strong> la peau est sa fonction d’enveloppe qui r<strong>et</strong>ient les autresorganes <strong>et</strong> les protège. Sa structure est douce <strong>et</strong> tendre. Selon al-Mādjūsī, c<strong>et</strong>te finesse<strong>et</strong> la rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s poils sont dues à <strong>un</strong>e autre fonction <strong>de</strong> la peau qu’est sa sensibilité. Eneff<strong>et</strong>, il précise que si la peau humaine était écailleuse ou poilue comme celles d’autresanimaux, sa sensibilité aurait été moins bonne. Al-Mādjūsī précise également quel’épaisseur <strong>de</strong> la peau n’est pas toujours fine <strong>et</strong> varie selon le siège. Elle est fine auvisage pour sa beauté <strong>et</strong> épaisse aux plantes pour les besoins <strong>de</strong> la marche. <strong>La</strong> <strong>de</strong>nsité<strong>de</strong>s poils sur le corps n’est pas toujours faible. Elle varie selon le siège : les poils sontabsents <strong>de</strong>s paumes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plantes afin <strong>de</strong> préserver la qualité du toucher <strong>et</strong> ils sont très<strong>de</strong>n<strong>ses</strong> à la tête dans le but <strong>de</strong> la protéger. Contrairement à al-Mādjūsī, al-Ṣiḳillī donne<strong>un</strong>e explication moins « rationnelle » à la rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s poils <strong>de</strong> la peau glabre : la noblesse<strong>de</strong> l’homme par rapport aux animaux.Les liaisons intimes entre la peau, les poils <strong>et</strong> les ongles ont été remarquées très tôt.Déjà, pour Hippocrate, les poils naissent là où la peau est plus fine : « En même tempsque les ongles, les cheveux s’enracinent dans la tête. Voici ce qu’il en est <strong>de</strong> la nature<strong>de</strong>s poils : ils <strong>de</strong>viennent plus longs <strong>et</strong> plus abondants là où l’épi<strong>de</strong>rme est le plus lâche<strong>et</strong> où le poil a <strong>un</strong>e humidité modérée pour sa nutrition » 112Al-Ṣiḳillī ajoute, « L’ongle est <strong>un</strong> corps dur sans sensibilité qui colle aux pulpes<strong>de</strong>s doigts. Le développement <strong>de</strong>s ongles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cheveux est particulier. Lesautres organes s’accroissent dans leurs trois axes <strong>de</strong> longueur, largeur <strong>et</strong>profon<strong>de</strong>ur, alors que l’ongle <strong>et</strong> le poil se développent en longueur.Contrairement aux autres organes, leur accroissement est continu, ce quiengendre <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s bénéfiques <strong>et</strong> préventifs. Les poils sont constitués <strong>de</strong>vapeurs chau<strong>de</strong>s <strong>et</strong> soli<strong>de</strong>s <strong>et</strong> leur implantation sur le corps sont le fait <strong>de</strong> lanature <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’œuvre parfaite du créateur, gloire à lui…, Leur développementpeut se faire en largeur, c’est à dire poussé par la nature grâce à <strong>un</strong>e vapeurchau<strong>de</strong> animale comme les poils <strong>de</strong>s aisselles, du pubis <strong>et</strong> du thorax. <strong>La</strong>quantité <strong>de</strong> poils dépend du caractère chaud ou froid <strong>de</strong>s corps, ce qui expliquela rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s poils chez les castrés <strong>et</strong> les femmes du fait <strong>de</strong> la froi<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> leurtempérament. » 113110 Al- Ṣiḳillī. Al-Mukhtaṣṣar Al-Fārissī T I, Bibliothèque nationale <strong>de</strong> T<strong>un</strong>isie, N° 6249, f° 15 b111 Al-Mādjūsī. Al kāmil fī Sina‛āt al-tībb In Bachour (H. T), <strong>La</strong> Dermatologie chez les Arabes », Damas, 1990,p135112 Hippocrate, De la nature <strong>de</strong> l’enfant, op. cit, §20 (Littré, VII, 507).113 Al- Ṣiḳillī. Al-Mukhtaṣṣar Al-Fārissī, manuscrit Bibliothèque Nationale <strong>de</strong> T<strong>un</strong>isie, TI N° 6249. f°15 a

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