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La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

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Al-Ṣiḳillī reprend ici aussi les propos <strong>de</strong> al-Mādjūsī qui donne plus <strong>de</strong> précisions :« l’accroissement continu <strong>de</strong>s poils <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ongles dans leur longueur perm<strong>et</strong> leurrenouvellement <strong>et</strong> leur remplacement quand ils sont abîmés ou cassés. Les cheveux sontdus à <strong>de</strong>s vapeurs chau<strong>de</strong>s <strong>et</strong> dures, ce qui explique que les poils sont plus <strong>de</strong>n<strong>ses</strong> chezles je<strong>un</strong>es du fait <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la chaleur à c<strong>et</strong> âge. <strong>La</strong> fonction protectrice <strong>de</strong>s poils<strong>et</strong> <strong>de</strong>s cheveux <strong>de</strong>s phénomènes externes est importante à considérer. Les cheveuxprotègent la tête, les sourcils <strong>et</strong> les cils protègent les yeux. Les cils ont <strong>un</strong>e implantationdifférente <strong>de</strong>s autres poils. Ils sont droits perm<strong>et</strong>tant <strong>un</strong>e bonne protection <strong>de</strong>s yeux.S’ils étaient courbes ou orientés vers le haut ou vers le bas ils seraient moins protecteurs<strong>et</strong> empêcheraient la vue. Tous ces éléments montrent le côté perfectionné <strong>de</strong> lanature 114 », alors que al-Ṣiḳillī, remplace le mot nature par l’action divine du Créateur.Al-Mādjūsī, en bon critique rationaliste, ajoute que « la nature n’est pas aussi parfaite.En eff<strong>et</strong>, dans certains sièges, tel que les aisselles <strong>et</strong> le pubis, la présence <strong>de</strong>s poils n’estpas due aux besoins naturels mais à la chaleur <strong>de</strong> ces endroits naturels. Les poils ici fontdonc figure <strong>de</strong> « mauvai<strong>ses</strong> herbes » 115 .Al-Mādjūsī, donne enfin <strong>un</strong>e définition très « actuelle » <strong>de</strong> l’ongle qui, « comme le poil,croît seulement dans le sens <strong>de</strong> la longueur. Son utilité est <strong>de</strong> renforcer les doigts <strong>et</strong> <strong>de</strong>les ai<strong>de</strong>r dans leur fonction <strong>de</strong> préhension. Sa consistance allie dur<strong>et</strong>é <strong>et</strong> souplesse, eneff<strong>et</strong> s’il était aussi dur que l’os, il se casserait facilement. L’ongle est égalementdépourvu d’angles pointus, ce qui lui évite les risques <strong>de</strong> cassures. 116 »2. <strong>La</strong> <strong>Peau</strong>, Liaison du <strong>de</strong>hors <strong>et</strong> du <strong>de</strong>dans<strong>La</strong> peau, comme enveloppe externe, perm<strong>et</strong> d’établir <strong>un</strong>e relation entre l’intérieur ducorps <strong>et</strong> le milieu extérieur. Selon al-Ṭabarī, la peau est constituée <strong>de</strong> substances quifont irruption à la surface du corps : «<strong>La</strong> nature fait ressortir les excès <strong>de</strong>s aliments <strong>de</strong>sorganes principaux à la surface du corps. Tous les animaux, les arbres <strong>et</strong> les fruits ont<strong>un</strong>e enveloppe ou <strong>un</strong>e peau qui les protège <strong>et</strong> les couvre. Les parties soli<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ces excèsqui sortent <strong>de</strong>s gencives <strong>et</strong> <strong>de</strong>s doigts forment les <strong>de</strong>nts <strong>et</strong> les ongles, <strong>La</strong> peau est <strong>un</strong>excès qui coagule à la surface du corps comme la membrane qui coagule sur le lait oud’autres corps chauffés puis refroidis. 117 » (chapitre 12 du livre « Firdaws al-ḥikma »). <strong>La</strong>peau serait donc <strong>un</strong>e membrane qui se constitue par <strong>un</strong> refroidissement en surface <strong>de</strong>matières rej<strong>et</strong>ées par l’organisme. Hippocrate a déjà donné <strong>un</strong>e explication proche« …On montrera que l’humi<strong>de</strong> est chaud en rappelant que, si on incise le corps <strong>de</strong>l’homme où que ce soit, il en coulera du sang chaud qui sera flui<strong>de</strong> tant qu’il conserverasa chaleur ; mais quand le sang se refroidit, à la fin par l’action du froid intérieur <strong>et</strong>extérieur, il se forme <strong>un</strong>e peau <strong>et</strong> <strong>un</strong>e membrane. Si, enlevant c<strong>et</strong>te membrane, on lelaisse tranquille quelques temps, on verra <strong>un</strong>e autre peau se former, <strong>et</strong> autant <strong>de</strong> fois, onl’enlèvera, autant <strong>de</strong> fois, il en naîtra <strong>un</strong>e autre par l’eff<strong>et</strong> du froid. 118 ». Pour le maîtregrec, la substance refroidie à la surface du corps qui forme la peau serait du sang.Al-Ṣiḳillī ajoute d’autres caractéristiques physiologiques similaires pour les poils <strong>et</strong> lescheveux dans le livre VII « Des <strong>maladies</strong> <strong>de</strong> l’embellissement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la citation <strong>de</strong>certains poisons. 119 »Le paragraphe 1 concerne « Ce qui favorise la pousse <strong>de</strong>s cheveux, leurallongement, <strong>et</strong> ce qui empêche leur chute »« Sache que les cheveux naissent <strong>de</strong>s excé<strong>de</strong>nts du corps <strong>et</strong> chez le je<strong>un</strong>e, ilsnaissent <strong>de</strong> vapeurs. Leur état change selon les tempéraments, les pays, les airs<strong>et</strong> les déficits <strong>de</strong> matière comme au décours <strong>de</strong> la « Fièvre hectique » ou lorsd’<strong>un</strong> changement <strong>de</strong> tempérament ou son déplacement comme chez les castrés.Les poils restent dans leurs cils <strong>et</strong> leurs sourcils car leurs racines sont fortes »C<strong>et</strong>te même notion est tirée <strong>de</strong> « Firdaws al-ḥikma » d’al-Ṭabarī. En eff<strong>et</strong>, il expliquedans son chapitre 12 concernant la peau, les cheveux, les ongles <strong>et</strong> les <strong>de</strong>nts que chaque114 Al-Mādjūsī, al kāmil, op. cit. p.138115 Ibid., p.139116 Ibid., p.139.117 Al-Ṭabarī (A), Firdaws al-Hikma, op. cit, p.70118 Hippocrate, Des chairs, op.cit, §9 (Littré, IX, 597).119 Al-Ṣiḳillī. Al Mukhtaṣṣar, manuscrit <strong>de</strong> la Bibliothèque Nationale <strong>de</strong> T<strong>un</strong>is, N°13801, f° 20322

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