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La Peau et ses maladies, d'après un traité de médecine tardif

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C<strong>et</strong>te maladie est appelée la Maladie du Lion. On a dit qu’elle a été nommée ainsi car elleatteint fréquemment le Lion, car elle déforme le visage du mala<strong>de</strong> <strong>et</strong> le rend proche <strong>de</strong>celui du Lion ou car elle dévore le mala<strong>de</strong> comme <strong>un</strong> Lion.Les formes mineures <strong>et</strong> les formes débutantes <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te maladie sont difficiles à traiter <strong>et</strong>les formes sévères <strong>et</strong> évoluées sont sans espoir <strong>de</strong> guérison…C<strong>et</strong>te maladie altère le tempérament <strong>de</strong>s organes en s’opposant à la chaleur <strong>et</strong> l’humiditépour atteindre les organes principaux <strong>et</strong> tuer. Elle commence par les extrémités <strong>et</strong> lesorganes doux, avec <strong>un</strong>e chute <strong>de</strong> leurs poils, <strong>un</strong> changement <strong>de</strong> couleur <strong>et</strong> la possibilitéd’ulcérations. Ensuite la maladie va s’étendre à tout le corps <strong>et</strong> même si l’atteinte débutepar les viscères elle r<strong>et</strong>entit d’abord sur les extrémités car elles sont plus faibles. Lemala<strong>de</strong> pourrait mourir avant <strong>un</strong> r<strong>et</strong>entissement sur les viscères <strong>et</strong> les organesprincipaux. <strong>et</strong> sa mort sera due à la lèpre <strong>et</strong> au mauvais tempérament.Et si le traitement du cancer, qui est <strong>un</strong> Djudhām d’<strong>un</strong> seul organe, est difficile, qu’a-t-onà dire sur al-Djudhām qui est <strong>un</strong> Cancer <strong>de</strong> tout le corps ?Les Signes d’al-Djudhām « Au début d’al-Djudhām, la couleur <strong>de</strong> la peau rougit d’<strong>un</strong>rouge virant vers le noir <strong>et</strong> apparaît <strong>un</strong> aspect terne <strong>et</strong> rougeâtre <strong>de</strong>s yeux, dyspnée, <strong>un</strong>enrouement <strong>de</strong> la voix du fait <strong>de</strong> l’atteinte du poumon <strong>et</strong> <strong>de</strong> la trachée, l’éternuement<strong>de</strong>vient fréquent, <strong>un</strong>e voix nasonnée, <strong>un</strong>e obstruction nasale, les cheveux <strong>de</strong>viennent fins<strong>et</strong> tombent, importance <strong>de</strong> la sudation au thorax <strong>et</strong> la périphérie du visage. Le corps <strong>et</strong> lasueur sont malodorants, pensées noire avec <strong>un</strong> air distrait <strong>et</strong> <strong>un</strong>e rancœur, <strong>de</strong>s rêvesnoirs avec <strong>de</strong>s sensations <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>urs du corps à l’endormissement, chute <strong>de</strong> poilssurtout du visage, <strong>de</strong>s fissures <strong>un</strong>guéales, les trait <strong>de</strong>viennent grossiers <strong>et</strong> sombres, lesang coagule dans les articulations, s’infecte <strong>et</strong> la dyspnée s’aggrave, la voix s’éteint, leslèvres grossissent, la peau <strong>de</strong>vient sombre…,puis <strong>de</strong>s ulcérations, l’affaissement <strong>de</strong> lapyrami<strong>de</strong> nasale, la chute <strong>de</strong> tout le nez <strong>et</strong> <strong>de</strong>s extrémités, l’écoulement d’<strong>un</strong>e rouillemalodorante, le pouls est faible… » 259Al-Ṣiḳillī reprend donc à propos <strong>de</strong> la lèpre les extraits d’al-Ṭabarī, d’al-Mādjūsī <strong>et</strong>d’Ibn Sīnā. Il n’abor<strong>de</strong> pourtant pas comme les autres auteurs, le problème important<strong>de</strong> sa transmissibilité.<strong>La</strong> lèpre est <strong>un</strong>e redoutable maladie qui a sévit dans tout le mon<strong>de</strong> antique. Au moyenâge, elle a causé beaucoup <strong>de</strong> souffrances physiques <strong>et</strong> morales <strong>et</strong> a été <strong>un</strong>e gran<strong>de</strong>source d’exclusion surtout en Europe 260 où ils considéraient les lépreux comme preuvevivante <strong>de</strong>s péchés commis par leurs parents 261 . En Ifrīḳiya <strong>de</strong>s pavillons spéciaux étaientréservés aux lépreux dans l’institution <strong>de</strong> la dimna (Hôpital). 262 Mais leur exclusion nesemblait pas être aussi importante qu’en Europe. Al-Dabbāgh rapporte que les artisans<strong>et</strong> les nantis <strong>de</strong> la société offraient souvent <strong>de</strong>s confiseries aux lépreux aux fêtes <strong>de</strong> al-‛īdal-fitr <strong>et</strong> al-iẓḥā 263 .Al-Ṣiḳillī : Chapitre 9 : « Sur les fissures qui surviennent au visage, aux mains <strong>et</strong>aux pieds <strong>et</strong> sur le prurit <strong>et</strong> la tuméfaction <strong>de</strong>s doigts survenant l’hiver».Cau<strong>ses</strong> : <strong>un</strong> froid fort <strong>et</strong> le gel ou <strong>un</strong>e matière chau<strong>de</strong> <strong>et</strong> sèche.Les Signes : Apparaissent par leur sensibilité. » 264 .<strong>La</strong> tuméfaction <strong>de</strong>s doigts pendant l’hiver correspondrait à l’Engelure qui est <strong>un</strong>e réactioncutanée liée au froid <strong>et</strong> à l’humidité, caractérisée par <strong>de</strong>s tuméfactions rouge violacées,lis<strong>ses</strong>, douloureu<strong>ses</strong>, atteignant les extrémités 265 »Al-Mādjūsī sur les fissures « Sa cause est <strong>un</strong>e bile noire ou <strong>un</strong> mauvais tempéramentsec qui prédomine dans ces sièges. Ces signes sont évi<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> apparents » 266 .Ibn Sīnā « <strong>La</strong> cause <strong>de</strong> toutes les fissures est <strong>un</strong>e sécheresse cutanée jusqu'à ce qu’elle259 Ibn Sīnā , Al- Ḳānūn, In Bachour HT, op. cit, pp.245-246260 Beriac F. Histoire <strong>de</strong>s lépreux au Moyen Age : <strong>un</strong>e société d’exclus Ed Imago ; Paris ; 1988 p 181.261 Ibid, p120262 Ibn Nājī, Ma‛ ālim al- ’īmān, T2, p 235263 Ibid, T2, p 235264 Al-Ṣiḳillī, Al-Mukhtaṣṣar, TII , N°13801, op. cit, f°217265 Civatte (J), Dictionnaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmatologie, op. cit, p 136266 Al-Mādjūsī, Al Kāmil, In Bachour H.T, op. cit, p.14846

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