n de l'auteur parrainage de la course a pied sur route par les - Accueil

participants, et les garçons terminent la soirée par un traditionnel tour de la ville en petite
tenue sous les applaudissements de ces dames 59 . « La perf’ d’accord, la fête d’abord ?
C’est bien cela. Si le sport c’est la vie, que la vie soit une fête ! A condition que cette fête
couronne l’effort. Le plus sain, le plus naturel qui soit, qui consiste à se ‘desporter’ d’un
lieu à un autre, par monts et par vaux 60 », écrit Noël Tamini 61 à propos de l’édition 1974
du Marvejols-Mende.
C’est autour de ces idées de faire cohabiter l’élite et le peuple, « le jeu et le travail
ser un conflit idéolo-
62 »,
l’ascétisme et l’hédonisme dans une même épreuve, que va se cristalli
gique, politique et économique entre les coureurs sur route et la FFA.
Depuis la création de la FFA (elle aussi régie par la loi de 1901) en 1920, ce sont la fédération
ainsi que les commissions départementales et les ligues régionales auxquelles la
FFA délègue une partie son pouvoir qui contrôlent les épreuves d’athlétisme. La FFA
bénéficie
elle-même d’une délégation et de subventions du Ministère de la Jeunesse et des
Sports.
La FFA, par le biais des commissions départementales, commence par refuser purement et
simplement aux associations d’organiser des courses. Qu’à cela ne tienne, les courses dites
« sauvages » fleurissent hors du giron fédéral, et sur des voies publiques plus ou moins
autorisées par des autorités préfectorales plus ou moins regardantes. Les sanctions ne pouvant
être de nature pénale, la FFA se met alors à exercer sur les licenciés qui participent à
ces épreuves les sanctions disciplinaires prévues par son règlement intérieur.
lance fédéraux ont échoué 63 Car ce qui fait enrager la fédération, plus encore que de voir le mouvement des courses sur
route s’amplifier et réussir à relancer l’intérêt public pour la course là où les plans de re-
, c’est de voir ses propres athlètes (dans leur définition canoni-
59
TAMINI N., Le Marvejols Mende : La Course de Légende, Association Marvejols-Mende, 1997.
60
TAMINI N., Le Marvejols Mende : La Course de Légende, Association Marvejols-Mende, 1997.
61
Fondateur de la revue Spiridon (nommée après Louys Spiridon, modeste berger grec, vainqueur du
marathon aux Jeux olympiques de 1896) liée au mouvement « spiridonien » militant pour la course libre.
62
MAGNANE G., Situation du sport dans la société contemporaine, in Sociologies du sport (Vaugrand),
Paris : 1999.
63
DEFRANCE J., « La course libre ou le monde athlétique renversé. Sociologie des représentations
collectives de deux variantes de la course à pied », Travaux et recherches en EPS. Histoire sociale des
pratiques sportives, 1985, INSEP, p. 128-136. On peut également lire dans Le Marvejols Mende : La Course
de Légende (Tamini) cet extrait d’un bulletin de l’Amicale des entraîneurs français d’athlétisme : « En 1977,
les réunions d’athlétisme attirent de moins en moins de spectateurs. Et si nous n’y prenons garde dans les
années qui viennent, seuls les Jeux olympiques parviendront à sensibiliser en faveur de l’athlétisme (mais
pour quelques jours seulement) une partie de la population française. »
27