n de l'auteur parrainage de la course a pied sur route par les - Accueil

que d’hommes très au dessus du commun des mortels) se mélanger aux « coureurs
ordinaires 64 » et participer aux épreuves non agréées.
« Pour nous, ces courses hors piste étaient vraiment une bouffée d’oxygène extraordi-
naire », témoigne Christian Bénézis, ancien athlète. « Vous n’allez pas me croire, mais la
seule réaction de la fédération a été de nous suspendre pendant un an de toutes les compé-
titions officielles qu’elle a organisées à cette époque. J’ai été suspendu, pour ma part,
durant une année entière parce que j’avais participé au premier Marvejols-Mende. Pourtant
je n’étais pas un contestataire. En réalité, c’est la réaction fédérale disproportionnée qui a
engendré la contestation 65 . »
Cependant, voyant l’explosion du phénomène course sur route, Adidas, partenaire princi-
pal de la FFA, malgré ses principes de ne jamais se « mettre à la place des institutions
existantes 66 », déclare ne plus pouvoir ignorer les coureurs. L’attitude de la FFA prive
l’équipementier d’un public important et le jeu semble trop risqué face à l’arrivée des
géants américains Nike et Reebok. Adidas se met donc à parrainer les épreuves en traitant
directement avec les organisateurs.
La FFA commence à songer à revoir ses positions. Si la fonction « ludique » de la course
l’insupporte, sa fonction « spectaculaire » et « communicationnelle 67 » ne saurait la laisser
indifférente. Par ailleurs, contrairement à d’autres pratiquants, les « coureurs ordinaires »
n’ont aucune raison de prendre une licence. Ce sont donc là des sources de financement
potentielles qui sont en train d’échapper à l’offre fédérale, tout comme celles des sponsors
qui commencent à parrainer les courses. Mais comment gérer un tel raz-de-marée ?
L’intégration de la nouvelle activité au sein de l’organisation remettrait en cause le statut,
le savoir-faire, et par là même le pouvoir de la fédération. En 1980, Michel Marmion, alors
président de la FFA, déclare « Dans l’état actuel des choses, nous ne sommes pas structurés
pour contrôler cette immense vogue que connaît la course à pied 68 . » Dix ans plus tard,
la fédération finira cependant par créer ce qu’elle nomme une nouvelle « spécialité » de
64 SEGALEN M., Les enfants d’Achille et de Nike, Paris : Metaillé, 1994.
65 Un autre sport ?, Cahiers de l’Université Sportive d’Eté n° 11, Talence : Editions de la maison des
sciences de l’homme d’Aquitaine, 1997.
66 GARRABOS C., Sports, sponsors et communication, Paris : Sports entreprises médias partenaires, 1987.
67 Voir § 1.2.2, page 25.
68 TAMINI N, Le Marvejols Mende : La Course de Légende, Association Marvejols-Mende, 1997.
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