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droits de l'enfant au benin - World Organisation Against Torture

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« Je suis Zacharie. Je suis orphelin <strong>de</strong> père et ma mère est mala<strong>de</strong>. Je suis resté <strong>au</strong>près d’unecoépouse pendant un an après quoi elle n’ a plus voulu s’occuper <strong>de</strong> moi. J’ai été placé chezune <strong>au</strong>tre tante mais après on a plus voulu me gar<strong>de</strong>r. Je ne savais pas comment survivre. Je<strong>de</strong>vais courir dans les champs pour attraper les rats. Je ramassais <strong>au</strong>ssi les noix <strong>de</strong> palme.On me chassait avec <strong>de</strong>s pierres. Puis on est venu me chercher parce que j’étais errant. AuCEFODEC j’ai reçu du secours. On mange bien. Mon ventre est plein. Avant c’était dur. J’aicommencé à m’occuper <strong>de</strong>s lapins et <strong>de</strong>s poules et je fais le maraîchage. Le maître apprendbien. Je connais le français un peu. J’ai commencé la soudure mais maintenant je préfèrefaire tailleur. Je suis bien avec tous les enfants du CEFODEC. »« On m’appelle Hélène, je suis orpheline <strong>de</strong> mère, j’ai été placée par mon père à Sinwé Lègo.Je vendais <strong>de</strong>s articles divers à travers le village. J’étais battue très durement quand je nerapportais pas la somme qu’il fallait. Parfois je mentais pour m’enfuir et retourner chez monpapa. Mais lui il me battait <strong>au</strong>ssi pour que je retourne chez ma tutrice. Tout le mon<strong>de</strong> refusait<strong>de</strong> me supporter. Je souffrais d’un ulcère, on me soignait traditionnellement, mais je souffraistoujours. Je suis allée un peu à l’école mais comme je doublais toujours on n’a plus voulu queje continue. Je suis repartie encore comme vidomègon pour faire la cuisine et m’occuperd’enfants <strong>au</strong>près d’un oncle dont la femme était partie après leur divorce. Là <strong>au</strong>ssi j’étaisbattue. Je faisais le champ. C’était trop dur. Je priais be<strong>au</strong>coup pour qu’on me délivre <strong>de</strong> mespeines. Un jour Agnès est venue <strong>au</strong> village avec d’<strong>au</strong>tres, ils ont parlé avec mon papa et il aété délivré <strong>de</strong> moi. Il a dit qu’il était trop p<strong>au</strong>vre. Au début quand j’étais <strong>au</strong> Centre j’avaispeur qu’on vienne encore me chercher pour me battre. Je me disputais un peu. Je ne pouvaispas écrire. Je n’arrivais pas à tisser. Mais une fois, j’ai réussi mon essai mieux encore que les<strong>au</strong>tres. Ma maîtresse m’a complimentée et j’ai trouvé le sourire. Depuis j’ai compris que jeserai une tisseran<strong>de</strong>. Je ne pleure plus. J’ai <strong>au</strong>ssi réussi à lire <strong>au</strong> table<strong>au</strong> et à écrire sur monardoise. »« Je m’appelle Yvette. Je suis orpheline <strong>de</strong> père. J’ai été trafiquée à Ouéssé, loin <strong>de</strong> monvillage. J’étais chez un oncle et je faisais le champ. On cultivait le manioc, le maïs etl’arachi<strong>de</strong>. J’avais 5 ans quand je suis partie. C’est la femme <strong>de</strong> l’oncle qui m’a forcé àtravailler. Elle se jetait sur moi quand je ne faisais pas assez vite, elle me torturait en memettant du piment à l’intérieur du corps, cette femme est méchante, méchante. L’oncle <strong>au</strong>ssime frappait. Parfois il y avait les Peulhs 22 qui me consolaient et me donnaient du fromage.Comme je pleurais, je me suis s<strong>au</strong>vée chez une relation qui était <strong>au</strong>ssi à Ouéssé. Cette femmea écrit une lettre pour dire mes parents que si je restais à Ouéssé où on me maltraitait trop,j’aillais mourir. Mon papa qui n’était pas encore mort, il est venu me chercher. Mais quandmon papa est mort, je suis repartie dans le Mono où je faisais le commerce vivrier.C’est parce qu’Agnès est venue et que le CEFODEC a été ouvert qu’on est venu me chercherpour que je ne souffre plus. Avant je criais et j’insultais mes maîtres parce que je croyais quetout le mon<strong>de</strong> ne savait que me battre. Je me battais <strong>au</strong>ssi avec les garçons parce que je nevoulais pas qu’on m’insulte. J’étais souvent fâchée. Je n’arrivais pas à écrire comme les<strong>au</strong>tres. Je ne voulais pas qu’on se moque <strong>de</strong> moi. Mais j’ai réussi à comprendre et à parler lefrançais. L’animateur, le maître, la monitrice, Agnès, tout le mon<strong>de</strong> me conseille pour que jesois paisible. Je comprends maintenant que c’est possible. Avant j’avais <strong>de</strong>s c<strong>au</strong>chemars, jene voulais pas me couper les cheveux. Maintenant je me suis cousue moi-même une tenue àfleurs dans les pagnes que l’on nous a donnés. Je suis contente. J’ai bien envie <strong>de</strong> chanter etd’apprendre les poésies. Je connais mes <strong>droits</strong>, je ne serai plus maltraitée ».22 Peuple dispersé dans tout l’Afrique occi<strong>de</strong>ntale, à l’origine composé <strong>de</strong> bergers noma<strong>de</strong>s.30

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