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droits de l'enfant au benin - World Organisation Against Torture

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Rodrigue, (village <strong>de</strong> Sinwé) 12 ans, orphelin <strong>de</strong> père et <strong>de</strong> mère, resté <strong>au</strong>près <strong>de</strong> sa bellemère.Son oncle avait refusé qu’il continue l’école et l’a pris avec lui comme réparateur <strong>de</strong>motos. « Il me battait quand je ne comprenais pas le travail que je <strong>de</strong>vais faire. Onm’emmenait <strong>au</strong>ssi à la ferme, les trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong>s champs dépassaient mes forces. On me donnait40 lignes à sarcler et si je n’y arrivais pas on me laissait sans manger. »Zacharie, (village <strong>de</strong> Akpeho Sèmé), 10 ans, orphelin <strong>de</strong> père et dont la mère est très mala<strong>de</strong>,est resté <strong>au</strong>près d’une coépouse puis placé chez une <strong>au</strong>tre tante qui n’a plus voulu le gar<strong>de</strong>r.« Je ne savais pas comment survivre. Je <strong>de</strong>vais courir dans les champs pour attraper les rats.Je ramassais <strong>au</strong>ssi les noix <strong>de</strong> palme. On me chassait avec <strong>de</strong>s pierres. »Hélène, (Sahè) 13 ans, orpheline <strong>de</strong> mère, a été placée par son père à l’âge <strong>de</strong> huit ans. Ellevendait <strong>de</strong>s articles divers à travers le village. « J’étais battue très durement quand je nerapportais pas la somme qu’il fallait. Je faisais <strong>au</strong>ssi le champ. Parfois je mentais pourm’enfuir et retourner chez mon papa. Mais lui il me battait <strong>au</strong>ssi pour que je retourne chezma tutrice. Tout le mon<strong>de</strong> refusait <strong>de</strong> me supporter. Je souffrais <strong>de</strong> l’ulcère, on me soignaittraditionnellement, mais je souffrais toujours. Je suis repartie encore comme vidomègon àCotonou pour faire la cuisine et m’occuper d’enfants <strong>au</strong>près d’un oncle divorcé <strong>de</strong> sa femme.Là <strong>au</strong>ssi j’étais battue. C’était très dur. Je priais be<strong>au</strong>coup pour qu’on me délivre <strong>de</strong> mespeines. »Yvette, ( Sahè) orpheline <strong>de</strong> père, a été trafiquée à Ouéssé, loin <strong>de</strong> son village à l’âge <strong>de</strong> 5ansans. « J’étais chez un oncle et je faisais le champ <strong>de</strong> manioc, le maïs et l’arachi<strong>de</strong>. C’est lafemme <strong>de</strong> l’oncle qui m’a forcé à travailler. Elle se jetait sur moi quand je ne faisais pas assezvite, elle me torturait en me mettant du piment à l’intérieur du corps, cette femme estméchante, méchante. L’oncle <strong>au</strong>ssi me frappait. Parfois il y avait les Peulhs qui meconsolaient et me donnaient du fromage. Comme je pleurais, je me suis s<strong>au</strong>vée chez unerelation qui était <strong>au</strong>ssi à Ouéssé. Cette femme a écrit une lettre pour dire <strong>au</strong>x parents que si jerestais à Ouéssé où on me maltraitait trop, j’aillais mourir. Mon papa qui n’était pas encoremort, il est venu me chercher. Mais quand mon papa est mort, je suis repartie dans le Mono,et je faisais le commerce vivrier. »Rogatienne (Zoungoundo) a été victime <strong>de</strong> trafic et placée chez une patronne à Bohicon. « Letrafiquant a trahi mes parents, il leur avait promis <strong>de</strong> me mettre en apprentissage. Je vendaisdu poisson <strong>au</strong> marché. Le commerce ne marchait pas bien, j’étais envoyée partout dans lesrues vendre <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong>. Si j’avais très soif et que je prenais un peu d’e<strong>au</strong> fraîche, on m’injuriaitet on me punissait, quand j’étais mala<strong>de</strong>, on refusait <strong>de</strong> me donner du repos. Un jour j’aidécidé <strong>de</strong> m’enfuir et <strong>de</strong> rejoindre mes parents, mais eux ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas meprendre en charge et ils m’ont envoyée à Cotonou comme vidomègon pour m’occuper <strong>de</strong>senfants d’une fille d’une dame <strong>de</strong> mon village. Il y avait un contrat qui avait été signé pourmoi pour que l’on me donne <strong>de</strong> l’argent <strong>au</strong> bout <strong>de</strong> trois mois. Mais je n’ai jamais rien reçu.Je ne mangeais pas à ma faim, je pleurais pour ce qui m’arrive. »Aristi<strong>de</strong>, (Zoungoudo) « Mes parents sont morts tous les <strong>de</strong>ux. Je suis allé à l’école jusqu’enpremière année <strong>de</strong> cours élémentaire. Quand ma mère est morte j’ai dû quitter l’école oùj’étais très content d’apprendre. J’ai été placé chez une co-épouse qui m’obligeait à vendre<strong>de</strong>s boules d’akassa. J’étais toujours battu. Quand mon père est mort, la situation a encore35

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