PLAN DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D'ALLADA 2005 ...

Programmation du développement de la commune d’AlladaDans l’ensemble, les organisations de la société civile participent à l’exercice du contre pouvoiret de ce fait, contribuent à réaliser un certain équilibre dans la conduite de la gouvernance localepar l’autorité locale. Les ONG et les associations de développement de la commune d’Alladaparticipent de façon isolée à la vie de la commune, à travers la réalisation des actions/activités quiquelques fois, relèvent de la responsabilité de l’administration communale. Entre autres actionsrelevant de la responsabilité de l’administration communale mais réalisées par les organisationsde la société civile, on note la construction des salles de classe, l’équipement des écoles, laréalisation des ouvrages hydrauliques, la réfection des pistes, etc. En générale des actionsqu’entreprennent les organisations de la société civile visent à améliorer la situation économiqueet sociale des populations locales. Il est nécessaire que l’autorité communale mette en place uncadre de concertation qui permet aux différents acteurs de la commune de participer nonseulement à la prise de décision, mais également de coordonner leurs interventions dans un soucide gestion efficiente des ressources qui y sont consenties.En définitive, bien que l’implication de la société civile dans le mécanisme décisionnel de lacommune ne soit formelle, les organisations de la société civile marquent bien leur interventionau niveau de la commune. Ils exercent des actions de contre pouvoir, et réalisent certaines actionsqui relèvent de la responsabilité de l’autorité communale.I.6 ANALYSE DE LA SITUATION DU GENRE DANS LA COMMUNE D’ALLADAL’analyse genre dans la commune d’Allada porte sur la problématique de l’amélioration de laposition sociale des groupes marginalisés de la commune. Dans la commune d’Allada, lesfemmes, et surtout celles qui n’ont pas été scolarisées, sont assez vulnérables au regard decertaines spécificités de la culture Aïzo. Au nombre des aspects culturels fragilisant la positionsociale de la femme dans la commune d’Allada, on note le mariage forcé, la pratique du veuvage,le lévirat, l’accès à l’héritage.Le mariage forcéIl consiste pour les parents à donner leur fille en mariage à un homme sans le consentementde celle-ci. Dans beaucoup de cas, la promesse de main est faite dès le jeune âge de la fillevoire sa naissance. Le prétendant est obligé d’offrir des présents, et dans certains cas, delabourer des champs pour les parents de la fille jusqu’au mariage et ce, en dehors de la dot.Il en résulte souvent que la fille est considérée comme la propriété du mari et traitée commetelle. En cas de divorce le nouveau mari est contraint de rembourser tout ce que l’ancienmari a investi. Et pour ce faire, un calcul minutieux est fait par ce dernier. On noteégalement une autre forme de mariage forcé dénommé "dio" c’est à dire "échange" enAïzo qui consiste à échanger au sein d’une famille ou entre des familles, des filles pourmariage. Ainsi une famille qui reçoit une fille en mariage pour un de ses fils est obligée dedonner en retour une fille à l’autre famille pour être mariée à l’un des siens. De ce fait, desenfants sont destinés dès leur naissance à être mariés dans telle ou telle autre famille. Cettepratique a beaucoup plus cours dans les zones ruralesLa polygamieEtant donné les conditions matérielles difficiles à remplir par les prétendants pour se marier,la polygamie est perçue comme un acte de positionnement de l’homme sur l’échelle desvaleurs. Elle s’impose aux coépouses et les met en compétition dans le foyer. Desobligations qui en principe relèvent du devoir du mari, sont parfois assumées de ce fait parles épouses qui se battent quotidiennement pour assurer leur subsistance et celle de leursenfants. Chaque épouse est également obligée de se battre pour la réussite de ses enfants.La pratique du veuvagePDC Allada, janvier 2005 22